Chapitre 13 - partie 2

779 Words
Virginie Après ma conversation avec maman, durant laquelle cette dernière m'avait dit vouloir rencontrer mon copain, j'avais rappelé Frédéric le même soir. Il décrocha à la première sonnerie. - Que s'est-il passé tout à l'heure ? avait-il demandé d'une voix vive. Pourquoi as-tu raccroché ? - En fait, c'était ma mère... Un silence de plomb s'était abattu sur la ligne. Frédéric était au courant que mes parents ignoraient que j'avais un téléphone, encore moins que j'entretenais une liaison avec un homme marié. - Qu'a-t-elle dit ? avait-il demandé dans un soupir. - Elle m'a demandé d'où venait mon téléphone et je lui ai parlé de toi. - Que lui as-tu dit exactement ? avait demandé Frédéric. J'avais parfaitement compris sa question muette. Savait-elle qu'il était marié. - La vérité... Un autre lourd silence s'était installé sur la ligne avant que Frédéric ne le rompe. - Comment a-t-elle réagi ? s'était enquis ensuite Frédéric d'une voix inquiète. - Bizarrement, je l'avoue. Je lui avais raconté dans les moindres détails ma conversation avec ma mère. - Je vois, avait simplement répondu Frédéric. Dis-lui que je pourrais être là vendredi, aux environs de 18 h. Après le boulot. - D'accord, avais-je simplement répondu. J'avais donc informé maman de la venue de Frédéric. - Nous allons le recevoir comme il se doit. J'avais tellement été soulagée par sa réaction. J'avais tellement craint qu'elle ne fasse un scandale à cause du fait que Frédéric soit un homme marié. Je m'étais donc rendue au marché pour rejoindre maman à son stand. - Tu es là, ma fille, lança maman avec un large sourire aux lèvres. Je ferme tout et on y va. Maman emballa sa marchandise très rapidement et ferma son comptoir. - Tu as pris de l'argent, j'espère, me demanda maman. Voilà, il fallait s'y attendre. Maman ne dépensait jamais le moindre sou pour sa famille ou la maison. - Oui, maman. J'étais obligée de faire profil bas. J'étais tellement soulagée de l'avoir de mon côté. Ce matin, en sortant, Beverly m'avait dit que nous parlerions ce soir. J'avais craint la confrontation avec elle toute la semaine, mais savoir maman de mon côté me rendait plus forte. Il ne fallait pas être un devin pour savoir que Beverly m'aurait demandé de rompre avec Frédéric. Je n'avais aucunement l'intention de le faire. J'étais vraiment à l'aise avec tout ce qu'il m'offrait et je n'avais pas l'intention de sacrifier tout cela à cause de ses soucis de moralité. - Nous allons acheter du plantain, des bobolos, de la viande, des arachides. Nous allons lui cuisiner un bon plat de ndolé (met camerounais fait à base de légumes, viande et arachides). Je m'en charge, dit maman avec enthousiasme. Maman était en effet une bonne cuisinière, dommage qu'elle ne fasse jamais profiter ses enfants de son talent. - D'accord maman, répondis-je simplement. - On va aussi acheter une bonne bouteille de vin. Tu m'as dit qu'il était un haut cadre, nous devons lui offrir quelque chose à sa hauteur. - D'accord maman. On fit rapidement les achats et nous étions maintenant sur le chemin de retour. - Depuis quand le vois-tu ? demanda maman. J'avoue que j'étais assez embarrassée d'avoir cette conversation avec maman. - Euh... depuis près de six mois. - Comment est-il possible que personne ne s'en soit rendu compte ? demanda maman. J'avais envie de répliquer qu'en ce qui la concernait, c'était déjà un miracle qu'elle soit au courant. Je me demandais encore par quel mystère elle s'était trouvée à la maison ce fameux jour. Maman passait une bonne partie de ses journées et même de ses soirées hors de la maison. - Euh... en fait, Beverly et Arnaud sont au courant. - Beverly est au courant ? demanda maman en écarquillant les yeux. Qu'a-t-elle dit ? - Euh... euh... nous n'avons pas encore eu le temps d'en parler. On comptait le faire ce soir. - Je vois. Vous n'aurez de toute façon pas le temps de le faire aujourd'hui. Nous devons immédiatement nous mettre aux fourneaux. Il sera là d'ici moins de deux heures. On enfin à la maison. Beverly était assise au salon et jouait aux cartes avec mes frères. Elle leva un regard surpris vers nous. - Bonsoir, lança-t-elle. - Bonsoir Beverly, répondis-je avec maman. - Virginie, va te changer, nous devons commencer immédiatement, dit maman. - D'accord maman, répondis-je simplement. Beverly avait de la peine à masquer son ahurissement. Je me rendis donc dans la chambre pour enfiler un vêtement plus confortable. Je ne fus pas surprise d'entendre quelques instants plus tard, la porte de la chambre grincer. - Que se passe-t-il ici ? demanda Beverly en me regardant avec attention.
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