Virginie
J'avais regardé Beverly sortir de la maison. Je suis certaine que son programme avait été inventé après avoir vu Frédéric. Beverly a toujours été une personne droite, à cheval sur la moralité, et j'étais certaine qu'elle n'aurait jamais approuvé mon histoire avec Frédéric, raison pour laquelle je l'avais tenue dans l'ignorance. Je n'avais pas l'intention de renoncer au confort que m'apportait Frédéric, et heureusement, maman était de mon côté.
Quand je repensais à la panique qui m'avait gagnée lorsque je m'étais retournée et avais découvert maman dans mon dos, j'avais envie d'en rire. Je réalisais aujourd'hui que c'était simplement une aubaine.
Papa n'était toujours pas revenu, heureusement. Il est certainement ivre à l'heure actuelle et il aurait certainement plombé l'ambiance.
- Merci beaucoup maman pour la réception, dit Frédéric en insérant la main dans la poche.
Il en sortit une enveloppe qu'il tendit à maman. Je vis les yeux de cette dernière s'illuminer.
- Ce n'est pas grand-chose, mais j'espère que cela vous aidera à mieux gérer à la maison.
- Merci, merci beaucoup mon fils, merci encore pour tout. Tu es chez toi ici, passe quand tu veux, répondit maman, souriant de toutes ses dents.
Cela aidera maman à mieux gérer la maison, maman...
Je raccompagnai ensuite Frédéric à la voiture.
- Ça te dirait une sortie demain soir ? demanda Frédéric.
- Pourquoi pas ? répondis-je en souriant.
- On pourrait manger un truc vite fait et se faire une virée nocturne, en boite de nuit par exemple.
- Très tentant...
Frédéric m'avait déjà proposé à plusieurs reprises des sorties en boîte de nuit, mais j'avais toujours décliné, à regret, son offre. Je n'aurais jamais pu justifier mes sorties auprès de Beverly. Maman, généralement, n'avait rien à foutre de ce que nous faisions. Mais maintenant, tout était différent...
- On se parle tout à l'heure et on organise tout.
- D'accord chéri, répondis-je.
Frédéric m'attira à lui et me fit un b****r rapide sur la joue. Il monta ensuite dans sa voiture et je restai un petit moment à le regarder, jusqu'à ce qu'il ne disparaisse à l'horizon.
Je retournai à la maison et trouvai maman qui était assise au salon.
- Euh... maa... Frédéric aimerait qu'on sorte demain soir, dis-je d'une petite voix.
- Il n y a pas de problème Virginie. Je n'aime pas vous savoir dehors la nuit, mais si je sais avec qui tu es, je suis tranquille.
Oui maman, je te crois, souris-je intérieurement.
- D'accord maman, répondis-je simplement.
Je me rendis ensuite aux toilettes pour un bain et retournai dans la chambre pour envoyer un message à Frédéric. Il me répondit plus tard et demanda s'il pouvait m'appeler.
Frédéric ne m'appelait jamais quand il me savait à la maison. Il était évident qu'il avait compris que les choses ne seraient plus comme avant.
Il me rappela immédiatement après avoir obtenu mon accord.
- Tu es déjà à la maison ? demandai-je.
- Oui, je suis arrivé il y a peu.
On se mit à papoter gaiement. Après plus d'une heure en ligne, je ne pus m'empêcher de lui poser la question qui me brûlait les lèvres. Il était maintenant 22 h.
- Es-tu seul à la maison ?
- Oui, répondit-il simplement.
- Euh... euh... comment est-ce possible à cette heure ?
- Virginie, soupira Frédéric, je t'ai déjà dit maintes fois que cet aspect de ma vie ne te regarde pas.
Un petit silence s'installa sur la ligne. Frédéric n'aimait pas que j'aborde le sujet de sa femme, pourtant, j'étais morte de curiosité.
- Je dois te laisser. Sois prête à 19 heures demain. Je passe te chercher.
- D'accord chéri, bonne nuit.
- Bonne nuit Virginie.
Je me mis au lit aux environs de 23 h. Beverly n'était toujours pas rentrée. C'était bien la première fois qu'elle rentre aussi tard quand elle ne bossait pas.
Je sursautai à six heures et demie du matin quand j'entendis la porte de la chambre grincer. Mes yeux s'agrandirent sous l'effet de la surprise quand je vis Beverly entrer dans la chambre sur la pointe des pieds. Ah, la petite sainte avait apparemment des travers, elle aussi, pensai-je en souriant. Je fis semblant d'être profondément endormie.
Elle se déshabilla, enfila rapidement un pyjama et se coucha sur son lit. La journée de samedi se passa sans encombre. Je surpris à plusieurs reprises le regard réprobateur de Beverly sur moi. Je décidai simplement de l'ignorer. J’espérais pour elle qu'elle resterait dans son coin au moment de ma sortie ce soir.
Je me rendis à la cuisine pour réchauffer la nourriture de la veille. Maman me rejoignit quelques instants plus tard.
- Maman, tu ne me crois jamais, chuchotai-je, m'assurant de ne pas être entendue par Beverly qui se trouvait au salon.
- Qu'y a-t-il, demanda maman avec curiosité.
- Sais-tu à quelle heure est rentrée ta fille ?
- Mais parle ! me pressa maman.
- À presque sept heures du matin, murmurai-je sur le ton de la confidence.
- Pardon, s’écria maman en ayant un mouvement de recul. Mais où était-elle ?
- Ah maman, tu as besoin que je te fasse un dessin ? m'exclamai-je, la regardant comme si elle était une personne ingénue. Elle sait seulement faire la morale aux gens. J'espère qu'elle ne dira rien au moment de ma sortie ce soir.
- Si elle ose parler, j'en fais mon affaire ! s’exclama maman.
J’appelai mes frères et on mangea dans la bonne humeur. Beverly nous rejoignit à table et mangea en nous regardant, maman et moi, d'un air méfiant. Maman et moi n'avions pas arrêté de faire des blagues.
Il était maintenant 18 heures et je me rendis aux toilettes pour un bain, mais Beverly s'y trouvait. Je devais déjà me préparer pour ma sortie. Je pourrai enfin librement porter tous ces vêtements sexy que m'avait offerts Frédéric durant tous ces mois. J'avais une lingerie qui le ferait pâlir d'envie, avant qu'il ne me dévore jusqu'à la dernière miette.
J'en profitai pour préparer ma tenue de ce soir. Une mini-jupe en cuir et un haut échancré qui mettait en valeur ma forte poitrine, pas besoin de soutien-gorge. Je les disposai sur la petite table dans la chambre et posai mon ensemble string et porte-jarretelle de couleur rouge au-dessus.
J'avais l'intention de me rendre aux toilettes à l'hôtel et enfiler ce porte-jarretelle. Je lui ferai ensuite un striptease qui le fera b****r comme un taureau. Un petit sourire s'échappa de mes lèvres en les regardant. RIP Frédéric. On écrira sur sa tombe : " mort dans un moment de plaisir intense", pensai-je avec malice.
- J'ai fini, lança froidement Beverly en entrant dans la chambre.
- D'accord, répondis-je simplement en me saisissant de ma serviette, en sortant de la chambre.
Je retournai dans la chambre un quart d'heure plus tard et trouvai Beverly près de mes vêtements.
- C'est à qui ? demanda-t-elle tout de même, bien qu'ayant déjà sa réponse.
- C'est à moi. Je dois sortir avec Frédéric ce soir, répondis-je arrogamment.
- Mais Virginie, que t'arrive-t-il ? Pourquoi t'embourber dans une situation pareille ? demanda calmement Virginie.
- Je n'ai pas de leçon à apprendre de toi, me mis-je à hurler. Tu oses me faire la leçon ? Tu oses me faire la leçon ? Où étais-tu cette nuit ? Et surtout, que faisais-tu ? Tu veux venir jouer la sainte ici, pourtant tu as passé toute la nuit à b****r ! Tu penses peut-être que je ne t'ai pas entendue rentrer ce matin. Si tu veux me faire la morale ? Assure-toi déjà d'être meilleure que moi. Moi, au moins, toute la maison sait qui me cou...
Le regard confus et honteux de Beverly me prouva que j'avais frappé en plein dans le mille. Madame la sainte a passé la nuit à se faire prendre et elle veut maintenant jouer à la moraliste avec moi. Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que la porte de notre chambre s'ouvrit avec fracas.
- Que se passe-t-il ici ? s'écria maman.