À toi, forever

1937 Words
J’attends calmement que Julian me dise quelque chose.  Je vois bien qu’il souffre.    -          Tell me I’m the only one, Sweet-cubus, me supplie-t-il, la voix tremblotante.  Tell me you’re mine.  Only mine.   -          Tu es le seul et unique homme que j’aime, Julian.  Je suis et serai tienne à jamais, Skugga d’amour.  Je t’en fais le serment.    Je peux le lui répéter aussi souvent qu’il a besoin de l’entendre.  Je peux aussi le crier sur tous les toits de l’univers si ça peut l’aider à se sentir mieux.  Je vois ses yeux s’illuminer légèrement et comprends qu’il scrute mon aura.  Il a besoin de se réconforter, de lire que je lui dis la vérité.  Je me rappelle les paroles du Cerbère : « Vous n’êtes pas ce qu’elle prétend. » et je crois comprendre ce que sa Mère a laissé sous-entendre.  J’ignore ce qui le pousse à tant douter de ma fidélité et j’attendrai qu’il se confie à moi, mais je sens bien qu’il est difficile pour lui de me faire entièrement confiance.  Tout comme il m’est difficile d’affronter le monstre qui sommeille en lui, mais surtout de lui avouer pourquoi.  J’ai si honte de cette partie de mon passé.  Sa bête retourne se coucher et il me serre contre lui avec force dès qu’il constate que je suis sincère.    -          I’m so sorry, Sweety, s’excuse-t-il dans mon cou.    Il me serre si fort qu’il me briserait les os et m’empêcherait de respirer si j’étais humaine.  Je le rassure que je comprends, lui rappelant que nous avons tous un passé à affronter pour l’éternité.  Je lui murmure que je serai toujours là pour lui.  Sans un mot, je l’invite à me suivre vers le chemin du Presbytère.  Il reste silencieux tout le long du chemin, l’esprit fermé.  Je respecte son choix, même si cette manie qu’il a de cacher ce qu’il vit commence à me déranger un peu.  Je me promets d’en discuter avec lui avant d’emménager officiellement ensemble.  Arrivés à mes appartements, Julian me prend dans ses bras avant de franchir la porte.    -          Nous ne sommes pas mariés, le taquiné-je, m’accrochant à son cou.   -          Je sais, mais nous venons de passer l’étape qui s’en rapproche le plus dans notre société, me rappelle ma moitié, me regardant avec amour et passion.  Notre relation est désormais officielle et publique.  Nous ne nous cacherons plus.  Never.  C’est ce que je tiens à souligner par ce symbole.    Quel romantique !  Lena a raison lorsqu’elle me dit que Julian vaut la peine que je me batte pour lui.  Je suis prête à tout pour lui depuis la première nuit.  Je l’embrasse pendant qu’il me porte jusqu’au divan le plus près.  Sans délaisser mes lèvres, il m’y dépose.  Nos corps ne font qu’un.  Je le garde près de moi.  Puis je maudis Viktor d’avoir exigé que je porte ma robe de Prêtresse.  Elle ne se prête guère à ce que j’ai en tête pour la suite de ma soirée.  Il y a tellement de tissus à ce vêtement de service que Julian mettra des heures à toucher ma peau.  Tout en m’excitant de baisers dans le cou, Julian parvient à défaire la première partie de ma robe.  Je l’aide à me l’enlever.  Il reste encore le corset, à délacer dans le dos.  Découragée, je m’assois dos à lui.  Il siffle d’admiration en réalisant l’ampleur de la tâche.    -          Tu réussis à mettre ça toute seule ?   -          Bien sûr que non.  Sophie est toujours là pour m’aider avec les lacets.  Cette merveille est une création unique.  J’ai des modèles plus facile à enfiler.  Mais je préfère nettement porter celle-ci.  Elle m’apporte un petit plus qui attire l’œil.    -          Tu refuseras donc que je coupe les lacets pour te l’enlever, me taquine Julian en parcourant mes épaules de baisers volages.   -          C’est hors de question, lui répliqué-je en me retournant pour lui sauter dessus.   Le corset de la robe, sans son par-dessus, est parfaitement ajusté à mon corps, remontant mes seins dans un soutien pigeonnant.  Assise sur Julian, je lui offre une vue plongeante sur ma poitrine.  Je sais qu’il aime observer mon corps de ce point de vue.  En 25 ans, nous avons passé le peu de temps que nous avions ensemble à explorer notre sexualité.  C’est d’ailleurs quasiment la seule activité que nous avons fait lorsque nous étions en présence l’un de l’autre.  Je connais ses moindres réactions et je sais comment le faire gémir et jouir sans relâche.  Il est maître de mon corps et sait comment faire naître le plaisir en moi d’une simple caresse.  Julian fixe mes seins sans bouger.  Le désir qui nous enflammait quelques instants plus tôt a subitement chuté.  Pour lui seulement.  Le mien est encore bien présent.  Je tente de l’embrasser sans succès.  Il dépose simplement un b****r sur chacun de mes seins avec résignation puis m’embrasse sur le front.   -          Je crois que nous allons arrêter ça là pour cette nuit, Sweety, décide Julian en se levant.   Il se dirige vers la porte, les épaules voûtées.  Je cours pour lui bloquer le chemin.    -          Arrêter, je peux te l’accorder.  Mais tu ne quittes pas cette pièce sans m’expliquer ce qui se passe avec toi, m’exclamé-je inquiète.  Ça fait trois fois que tu me fais le coup depuis le début de la soirée.    Il me fait une moue gênée.  Je le ramène sur le divan et attends patiemment qu’il se confie.  Il remonte ses pieds sur le coussin où il est assis pour appuyer son menton sur ses genoux, entourant ses jambes pliées de ses bras.  Il réfléchit intensément, cherchant les mots pour exprimer ce qui le trouble.  Puis il relâche tout le haut de son corps et se laisse choir contre le dossier en soupirant.    -          J’ai la chienne que ça se reproduise si on se lie à nouveau.  Et ça me paralyse littéralement.   Je mets quelques secondes à comprendre ce qu’il veut dire.  Puis je saisis finalement l’ampleur de sa peur.  Julian craint de nous faire revivre un mauvais souvenir lors de notre prochain échange de sang, comme lors de nos retrouvailles.  Il évite donc toutes formes d’intimité, terrifié à l’idée qu’un faux souvenir s’immisce entre nous.  Je n’y ai même pas songé.  Je l’attire vers moi pour le réconforter.  Il se blottit dans mes bras.  Nous restons ainsi un long moment.  Puis, son alarme interne nous signale que le soleil va bientôt se lever.  Je propose que nous allions nous coucher.    -          J’aimerais que tu m’aides à retirer cette robe s’il-te-plaît.  Je te promets de rester sage.   -          Ne te moque pas, rétorque-t-il vivement.   -          Loin de moi l’idée de me moquer de toi, Skugga d’Amour, me récrié-je.  Je comprends tes tourments.  Surtout que j’ai été plus que dure avec toi à cause de ce qui s’est produit.  Je sais ce que je nous ai fait endurer.  N’oublie pas que je suis aussi la g***e de cette histoire.    Il me regarde avec amour, son esprit refusant de m’affubler d’un tel nom.    -          Je serai à tes côtés pour apprivoiser le fait que cela ne se reproduira pas.  Nous prendrons le temps ENSEMBLE que tu te fasses à nouveau confiance.  Ils ne sont plus là pour nous faire du mal, tu le sais, n’est-ce pas ? (Julian hoche de la tête.) Mais en attendant, je déteste m'endormir dans cet accoutrement.  C’est inconfortable. Et je suis incapable de la retirer seule.  Alors, est-ce que tu peux m’aider s’il-te-plaît ?   Il me sourit comme lui seul sait le faire.  C’est d’ailleurs ce que j’aime de notre couple.  Nous parvenons toujours à nous faire sourire après une tempête, peu importe sa durée.  Il détache un à un les lacets de mon corsage et m’aide à l’enlever.  Il caresse ensuite la peau de mon dos doucement.  Ses mains descendent sur mes hanches.  Il m’attire à lui et hume mes cheveux.   -          Je te désire tellement, Sweet-cubus.   -          Je sais, Skugga d’Amour.  Je le sens.   Je retire ensuite la jupe et dépose le tout dans le panier à laver pour Sophie.  Je sens la lutte de Julian qui évite de me regarder déambuler dans la pièce en sous-vêtements.  Je prends une tenue de nuit dans ma penderie, l’enfile avant de rejoindre ma moitié qui m’attend près de mon lit dans l’autre pièce.  Il me fixe, complètement démoralisé.   -          Je suis sensé te résister comment dans cette tenue, s’écrie-t-il, furibond.   -          Toutes mes chiennes de travail sont au lavage.  Je suis désolée, m’excusé-je sarcastique.  Tu vis avec une Sakyu, je te rappelle, pas avec une descendante de Zhutko.  Déjà que je fais l’effort de porter une nuisette pour me coucher avec toi, ce qui est plutôt inhabituel, laisse-moi te le rappeler, ça aussi.   Il se calme, réalisant l’absurdité de la situation.  Je lui fais comprendre que j’allais respecter son rythme du mieux que je le pouvais et attendre qu’il se sente prêt.  Je lui répète que je crois en Lydia lorsqu’elle m’assure que l’exécution des Molaĩ a mis fin à toutes les manipulations de son esprit.  Je réitère ma confiance en mon Roi et en notre Scholar concernant l’enquête.  Je suis persuadée que rien n’a été laissé au hasard.  Je comprends toutefois que sa confiance a été fortement ébranlée et qu’il ait besoin de temps afin de l’accorder à nouveau, surtout à des Molaĩ.  Je me dois donc de respecter ses limites.    -          Je resterai à tes côtés Julian.  Sois en assuré.  Tant que tu respecteras les miennes, minaudé-je.  Maintenant, déshabille-toi.  Il est hors de question que je dorme avec un homme en veston cravate, si élégant soit-il.    Il lève les yeux au ciel avant de s’exécuter, ne gardant que ses sous-vêtements.  Je me mords la lèvre inférieure.  Je ne suis pas programmée pour rester chaste avec lui.  Tout ça allait être beaucoup plus difficile que je le pensais.  Le désir qu’il ressent pour moi ne m’aide pas à garder l’esprit pur.  Je retiens péniblement mes mains sur ses épaules lorsque nous nous enlaçons sous les couvertures, jambes entrelacées.  Heureusement, le sommeil de jour nous trouve alors que j’allais l’embrasser, ne résistant plus à l’appel de ses lèvres.  
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