Chapitre 6 Ayant appris de Kôvrine que le roman s’ébauchait et que, même, il y aurait mariage, Iégor Sémiônytch marcha longtemps de long en large, tâchant de dissimuler son agitation. Ses mains se mirent à trembler, son cou se gonfla et devint pourpre. Il ordonna d’atteler un wisky et partit à travers champs. Tânia, voyant comme il fouaillait le cheval et avait enfoncé son bonnet presque jusqu’aux oreilles, comprit son état d’esprit. Elle s’enferma dans sa chambre et pleura toute la journée. Dans les forceries, les pêches et les prunes étaient déjà mûres. L’emballage et l’expédition à Moscou de ces fruits délicats exigeaient beaucoup d’attention et de peine. L’été ayant été très chaud et très sec, il avait fallu arroser chaque pied ; cela avait pris beaucoup de temps et exigé beaucoup de

