Partie 2 - L’EFFROI (RECIT DE MON AMI) Au sortir de l’Université, Dmîtri Pétrôvitch Sîline devint fonctionnaire à Pétersbourg, mais il donna sa démission à trente ans pour faire de l’agriculture. Bien qu’il y réussît, il ne m’y semblait pourtant pas y être à sa place. Je pensais qu’il eût mieux fait de retourner en ville. Lorsque, hâlé, exténué, gris de poussière, il me rencontrait à l’entrée de la propriété ou à la porte du logis, lorsque, ensuite, à souper, il luttait contre le sommeil, et que sa femme l’emmenait coucher comme un enfant, ou lorsque, ayant vaincu le sommeil, il se mettait, de sa tendre voix sincère, comme suppliante, à exposer ses bonnes intentions, je ne voyais plus en lui un propriétaire et un agronome, mais un homme surmené. Et il était évident pour moi que ce qui lu

