Chapitre 2 Le banquier, devenu vieux, se remémorait tout cela, et songeait : « Demain à midi, il sera libre. D’après nos conventions, je devrai lui payer deux millions. Si je le fais, tout est perdu pour moi. Je suis complètement ruiné… » Quinze années auparavant, le banquier ne connaissait pas le chiffre de sa fortune, mais à présent, il craignait de se demander ce qu’il avait le plus, d’argent ou de dettes ? Un jeu forcené à la Bourse, des spéculations hasardées et une ardeur qu’il n’avait pas pu dominer, même en sa vieillesse, avaient peu à peu ébranlé ses affaires. Et l’homme riche et fier, sans appréhension, sûr de lui-même, était devenu un banquier de second ordre qui tremblait à la moindre hausse ou à la moindre baisse. « Maudit pari ! marmonnait le vieillard, se prenant la tête

