Ainsi figée, dans une position presque fœtale, je redeviens attentive à ces habitants de l’ombre qui ont fait des marais leur terre d’accueil. Je prends conscience qu’il y a toute une vie autour de moi, des petites bêtes qui grouillent, qui piquent aussi d’ailleurs. Des plus grosses qui me frôlent, je crois, peut-être des musaraignes, des belettes, des fouines, des ragondins, je ne sais pas moi. Quelques-unes plus redoutables encore : sûrement un renard qui vient de régler son sort à quelques bestioles afin d’assurer le repas de sa nichée, où encore un chat sauvage que j’entends miauler lugubrement avant de bondir un peu plus loin. Je suppose. Je n’arrive pas à identifier qui que ce soit. Je sens, je ressens et j’enregistre les bruits, les vibrations, les fortes odeurs de terre humide, d’e