Chapitre VIIIL’auteur, par un accident heureux, trouve le moyen de quitter Blefuscu, et, après quelques difficultés, retourne dans sa patrie. Trois jours après mon arrivée, me promenant par curiosité du côté de l’île qui regarde le nord-est, je découvris, à une demi-lieue de distance dans la mer, quelque chose qui me sembla être un bateau renversé. Je tirai mes souliers et mes bas, et, allant dans l’eau cent ou cent cinquante toises, je vis que l’objet s’approchait par la force de la marée, et je connus alors que c’était une chaloupe, qui, à ce que je crus, pouvait avoir été détachée d’un vaisseau par quelque tempête ; sur quoi, je revins incessamment à la ville, et priai Sa Majesté de me prêter vingt des plus grands vaisseaux qui lui restaient depuis la perte de sa flotte, et trois mille

