Chapitre 4

1113 Words
Depuis qu'elle avait intégré ce lycée, elle se distinguait par son charisme et son allure unique. Tout d'abord, il y avait son mode de transport : elle venait chaque jour à l'école en bicyclette, ce qui la différenciait de la plupart de ses camarades qui préféraient les voitures ou les transports en commun. Ensuite, sa personnalité réservée attirait également l'attention. Elle savait se faire discrète, mais son respect de soi et des autres la rendait encore plus fascinante. De plus, elle avait une silhouette bien en chair, ce qui, dans un environnement souvent préoccupé par l’apparence, ne passait pas inaperçu. Son regard était particulièrement souvent caché derrière une paire de lunettes qu'elle portait en permanence, ce qui éveillait la curiosité de Grégory et de son ami Éric. Ces deux-là ne pouvaient s'empêcher de se demander qui elle était vraiment et quelles histoires pouvaient se cacher derrière cette façade intrigante. Un jour, Éric eut une idée pour le moins surprenante et un peu folle. Il proposa à Grégory un pari un peu spécial : si ce dernier parvenait à s'approcher d'une fille qu'il considérait comme peu attirante, une fille qui ne correspondait pas du tout à ses goûts habituels en matière de beauté, Éric lui promettrait une récompense incroyable d'un million de dollars. La conversation entre les deux hommes semblait, à première vue, être un simple jeu entre amis. Cependant, il devenait rapidement évident que tout cela n'était qu'une mise en scène savamment orchestrée. Pour que Grégory puisse se retrouver en présence de cette jeune femme qui, selon les critères de beauté de leurs contemporains, n'était pas à son avantage, Éric et ses complices avaient en fait crevé un pneu de sa bicyclette. Ils avaient ainsi planifié la situation pour que Grégory soit obligé de venir à la rescousse de la jeune fille en détresse. Pendant ce temps, à la cantine, Raya et Louisa profitaient de leur pause pour échanger des rires et des histoires, inconscientes du tumulte qui se déroulait autour d'elles. En revanche, Rania ne pouvait pas échapper aux regards chargés de ressentiment et de jalousie lancés par les nombreuses admiratrices de Grégory. Elles l'observaient avec une intensité qui aurait pu mettre mal à l'aise n'importe qui. Raya se sentait de plus en plus mal à l'aise dans cette situation. — Si j'avais su que ma vie prendrait ce tournant inattendu, je n'aurais jamais accepté de recevoir son aide. Elle se rendait compte que cette aide lui avait ouvert des portes, mais lui avait également infligé le poids des attentes et des regards envieux de ses camarades. — Concentre-toi sur ta propre vie et ne prête pas attention aux commentaires des autres. Tu es nouvelle dans ce lycée, et il vaut mieux que tu évites les disputes avec les enfants issus de familles riches. Souviens-toi que nous ne sommes pas tous identiques. — Je ne suis pas ici pour provoquer des conflits. L'année prochaine, je serai en terminale et je vais donner le meilleur de moi-même afin d'obtenir une excellente moyenne. J'ai vraiment envie que mon père soit fier de moi. — Je suis persuadé qu'il le sera. » Depuis qu'elles avaient noué leur amitié, Louisa était celle qui prenait l'initiative de payer pour la nourriture durant leurs pauses. Raya, au départ, faisait preuve d'une certaine réticence à accepter cette situation, trouvant cela un peu gênant, mais au fur et à mesure, elle s’était progressivement habituée à ce geste. Elle avait compris que Louisa, avec son caractère bien trempé et sa détermination, n’allait pas changer d'avis facilement. Alors qu'elles dégustaient tranquillement leur repas, une jeune fille, élancée et d'une silhouette fine, s'approcha d'elles avec un air de curiosité. D'une voix polie, elle demanda : — Est-ce que je peux m'asseoir s'il vous plaît ? Les deux amies échangèrent un regard chargé de questionnements. Finalement, Louisa, avec sa nature accueillante mais franche, hocha la tête et invita la fille à prendre place à leurs côtés. — Je vous prie de m'excuser de vous interrompre, mais je ne prendrai pas beaucoup de votre temps. Permettez-moi de me présenter : je m'appelle Branella et je suis actuellement en terminale. Louisa, intriguée par cette interruption inattendue, lui répondit : — Que pouvons-nous faire pour vous ? Branella poursuivit avec une expression grave : — Je suis ici pour te mettre en garde au sujet de ton ami. Prends garde à Grégory, car il n'est pas une personne de confiance. Louisa, visiblement perplexe et un peu agacée, rétorqua : — Vous perdez votre temps en nous transmettant des balivernes ? Branella, en voyant la réaction de Louisa, insista avec sérieux : — Je ne plaisante pas, et je sais de quoi je parle. Vous pouvez choisir de m'écouter ou non, mais l'important, c'est que j'ai fait mon devoir en vous avertissant. Branella se leva, résolue, et s'éloigna d’un pas déterminé. Elle avait été attentive à la conversation entre Grégory et son amie, une discussion qui l'inquiétait profondément. Elle souhaitait simplement les alerter des dangers qui les guettaient, car elle savait que le monde pouvait être impitoyable. Raya était dans un état de confusion totale. Il n'y a pas si longtemps, Louisa lui avait conseillée de se méfier de Grégory, mais voilà qu'une autre personne venait à leur tour de les avertir, ce qui la déconcertait encore plus. Elle ne s'était pas attendue à ce que Louisa s'en prenne si violemment à la femme qu'elles avaient croisée plus tôt dans la journée. — Qu'est-ce qui t'arrive, Louisa ? demanda-t-elle, un mélange d'inquiétude et de surprise dans sa voix. Louisa, visiblement en colère, répondit avec brusquerie : — Et maintenant, ça devient quoi, tout ça ? On doit déjà supporter les regards des petites garces qui traînent dans le coin, et voilà qu'en plus, ce sont les élèves de terminale qui décident de s'en mêler ? Raya essaya de défendre la situation en disant : — Mais elle n'a rien fait de mal. Louisa répliqua avec un dédain manifeste : — Je m'en fiche complètement. Louisa se leva lentement de sa chaise et s'avança résolument au centre de la cantine, attirant instantanément l'attention des autres élèves. D'une voix forte et pleine de détermination, elle s'adressa à l'assemblée avec une intensité qui résonnait dans tout l'espace. — Écoutez bien, toutes les filles qui se sont regroupées autour de Grégory, commença-t-elle avec une certaine hostilité dans son ton. Si l'une d'entre vous a encore l'audace de remettre en question ce qui s'est passé ce matin, sachez que vous me trouverez sur votre chemin. Mon amie n'est pas du genre à faire du théâtre devant le parking pour attirer l'attention de Grégory, alors je vous conseille fortement de rester à votre place.
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