Tension double

840 Words
Lundi. 9h. Je suis à mon bureau, avec déjà une tonne de boulot à faire. Mais à vrai dire, je préfère mille fois ça plutôt que de croiser mon patron aujourd'hui. Le contraire risque d'être compliqué mais du moins, je repousse ce moment là. Depuis l'appel de la veille, je suis partagée entre excitation, honte, énervement, et de nouveau honte. Comment a-t-il pu se permettre de fouiller dans mon sac ? Ou bien admettons qu'il soit vraiment tombé sur le sol, comment a-t-il eu le culot d'énumérer ce qu'il y avait à l'intérieur ? Et de faire en plus une remarque quelque peu....inapproprié. "Sexy"? Il a osé. Et pourtant, je suis encore la, à travailler pour lui. Qu'est-ce qui m'empêche de démissionner ? Bon, c'est le job de mes rêves. Ça, ça ne fait aucun doute. Cependant, il y a quelques mois de ça je lui aurait claqué la porte au nez et peut être même que je l'aurai envoyé en justice qui sait, j'aime beaucoup les drames. Mais non, quelque chose d'autre me retient et je suis incapable de mettre le doigt dessus. À part que c'est un dieu vivant physiquement et qu'il te fait fondre comme une glace à chaque fois qu'il sort le moindre son de sa bouche...? Rrrh, tais toi conscience. C'est un connard. Arrogant. Imbu de sa personne. Égocentrique. Et magnifiquement beau... Et merde. Je suis attirée par mon patron. Que je hais intensément. La sonnerie de mon téléphone de travail me fait sortir de mes pensées. Je secoue vivement la tête et décroche : "Bureau de Hendemitt&co, bonjour", je réponds. "Réunion importante dans trente minutes, faites passer le message à Sheila, le bureau juste à côté du votre, sur la droite. Sheila est la meilleure éditrice de cette entreprise et m'accompagne à chaque réunion. Ce serait bien que vous vous rencontriez avant. Elle peut être très... enfin vous verrez par vous même. À tout à l'heure." , réponds mon patron. Ok, serait-il bipolaire? Il y a moins de vingt-quatre heures il me draguait presque et voilà qu'il redevient le sale con du début. Ça annonce son humeur du jour, j'ai hâte que cette réunion commence. Bon, allez voir Sheila. Que voulait-il dire par "elle peut être très..."? Je toque à sa porte et j'entends qu'elle me dit d'entrer. J'ouvre donc et tombe sur une bimbo d'environ 1m80, long cheveux lissé blond-p*****e (excusez mon vocabulaire, ça m'a échappé), robe moulante noir avec un décolleté disons plus qu'aguicheur et talons aiguilles rouge louboutins. Me dites pas que c'est elle, la soit-disant "meilleure éditrice de l'entreprise"? "Bonjour, je m'appelle Elsa, je suis la nouvelle écrivaine ici. Monsieur Hendemitt m'a appelé pour vous prévenir que nous avons une réunion dans trente minutes.", tentais-je avec le sourire. "Que NOUS avons? Il n'y a que moi qui l'assiste normalement, vous êtes sûre d'avoir bien compris? Enfin, peu importe, il aurait pu m'appeler personnellement, comme d'habitude, au lieu de m'envoyer son toutou âgé de trois semaines.", dit-elle avec son air hautain. Ah, je comprends mieux le "très...", très peste donc. Je peux encaisser. "Enchantée de même. Vous comptiez vous changer pour la réunion rassurez-moi ? À moins que ce soit votre manière de gravir les échelons, ceci expliquerait cela... Enfin bon, à tout à l'heure!", partais-je en rigolant. Sa tête était juste exceptionnelle. J'arrive le sourire encore aux lèvres dans la salle de réunion lorsque je me rend compte que nous sommes que deux pour le moment, mon patron et moi même. "Je peux savoir ce qui vous met de si bonne humeur? C'est une réunion importante, pas une partie de plaisir, donc asseyez-vous et contentez vous de prendre des notes.", me dit-il d'un ton autoritaire. Le feu me monte aux joues. Ne réponds pas Elsa. Ne réponds surtout pas. "Excusez-moi, c'est que j'adore venir travailler avec autant de personnes chaleureuses et accueillantes autour de moi.", je réponds avec un grand sourire. Il fronce les sourcils mais ne rechigne pas. Je contourne donc la table pour aller m'assoir là ou mon nom est inscrit, c'est-à-dire, à la toute dernière place, tout au bout de la table, tout au fond de la pièce. Chouette. Mes talons claquent sur le sol de cette salle dont le silence devient très gênant. C'est lorsque je me retourne pour voir si le bruit de mes chaussures ne dérangent pas Monsieur, que je grille son regard qui était posé tout simplement sur... mon cul. Monsieur Hendemitt était royalement en train de mater mes fesses. JE RÊVE ! La n'est même pas le pire puisqu'une personne normale aurait tout de suite détourné le regard, mais ce n'était évidemment pas le cas de mon patron qui au lieu de ça, affiche un grand sourire et me lance : "C'est vrai que c'est une bonne journée! Très bonne, même." C'est à ce moment précis que le reste du groupe décide d'arriver et la salle commence à se remplir. Et moi, je reste là, bouche-bée, les yeux rivés dans ceux de mon patron, emplis de colère et... d'envie.
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