VIIIVIVIANE À MERLIN. Pierre des fées, mois des verveines. Que ce mois s’avance lentement ! en verrai-je la fin ? Tu m’accuseras encore une fois, Merlin, de rêver au lieu de penser comme toi. Écoute, cependant, et prononce. J’étais au pied de la tour en brique de ton château de Montmort, couleur de rouille. Je regardais le cheval de pierre que nous avons vu ensemble vautré dans l’herbe épaisse. La tempête arrivait. Je lève les yeux vers le ciel ; je crois voir, oui, je vois par derrière, dans une majesté étonnante, porté sur les nuages, un enchanteur plus grand que toi de cent coudées. Je ne pus apercevoir son visage, qu’il détournait de moi. Il était enveloppé d’un manteau roulé autour de ses reins ; et de l’un de ses pieds nus il refoulait les nuages qui le portaient avec la rapidité

