VIIApportez-moi des fleurs, mais des fleurs de deuil. Apportez-moi des immortelles ; j’en veux semer sur un tombeau. Merlin s’avance dans la forêt Noire qui n’a point d’issue. Une jeune fille, abandonnée du monde, s’est trouvée sous la ramée. Ses cheveux blonds, ondulés, roulent sur ses épaules ; c’est là son manteau. Sa voix forte, robuste, semble de pur acier. Sa taille est petite, sa volonté est grande ; elle luit dans ses yeux intrépides. C’est une âme d’airain dans un corps d’enfant. « Êtes-vous égarée ? — Une nation marche après moi, seigneur. — Votre pays ? — Les Carpathes. — Votre père ? — Le Danube. — Et votre mère ? — La Moldova. — Que cherchez-vous ? — Les yeux fixés sur le pays où le soleil se couche, partout je cherchais l’enchanteur. » Plusieurs fois Merlin a ch

