Ainsi fut anéantie la seule famille qui portât encore ombrage au pacha de Janina, et qui pût balancer son influence sur le faible pacha de Bérat. Celui-ci, abandonné de ses plus braves défenseurs, et se sentant à la merci de son ennemi, dut se résigner à ce qu’il ne pouvait plus empêcher, et ne protesta que par des larmes contre ces crimes qui lui présageaient à lui-même un si terrible avenir. Quant à Emineh, on assure que, du jour de cette catastrophe, elle se sépara presque entièrement de son homicide époux, et, retirée au fond de son harem, passa sa vie, comme une chrétienne, à prier également pour les victimes et pour le bourreau. On est heureux, au milieu de ces sanglantes saturnales, de rencontrer, comme un oasis dans le désert, cette douce et noble figure, pour y reposer ses yeux f

