Chapitre 2-2

801 Words
Allongé sur le sol dur et froid de sa cellule, Merrick regarda sans aucune émotion la porte se refermer. On l’avait emmené dans une nouvelle cellule tard la veille. Celle-ci était entièrement fermée par d’épais barreaux, leur permettant de le voir sans utiliser leurs caméras. Elle ne contenait qu’un long et étroit lit boulonné au sol, des toilettes et un lavabo. On l’avait sorti de la cellule avec les murs massifs après qu’il s’était libéré de ses chaînes et qu’il avait détruit les caméras qui le surveillaient de l’intérieur. Quand les gardes étaient entrés, il avait été prêt. Il en avait tué deux avant que les autres ne se jettent sur lui avec leurs pistolets étourdissants et leurs calmants. Il était parvenu à tuer ce mâle lorsqu’il était entré seul. Ses moqueries étaient mortes sur ses lèvres au moment où Merrick avait enroulé l’une des chaînes utilisées pour l’entraver autour de son cou. Un sourire mauvais étira ses lèvres au souvenir de l’Humain mort. — Je vais te réduire en charpie, avait promis Ray en tapotant son bâton métallique dans sa main. T’as tué Bill. J’aimais bien Bill. Je ne peux pas te tuer, mais je peux m’assurer que tu regrettes d’être en vie. Merrick l’avait déjà regretté une centaine de fois au cours des quatre derniers mois. Il baissa la tête vers le sol froid et y appuya sa joue. Ses muscles se contractaient et se relâchaient en réaction aux puissantes décharges qui l’avaient frappé. Même son cœur palpita un moment pendant qu’il tentait de retrouver son rythme naturel. — Aidez-moi, déesse, murmura-t-il en fermant les yeux. Accordez-moi le soulagement de la mort si vous ne voulez pas me donner un moyen de me libérer. Ça ne lui ressemblait pas de vouloir mourir, mais les expérimentations incessantes qu’il subissait le vidaient lentement de toute détermination. Son corps et son esprit avaient été testés à maintes reprises. Il y avait deux hommes et une femme qu’il tuerait s’il en avait l’occasion. Jamais il n’aurait cru vouloir faire du mal à une femelle, mais il n’hésiterait pas un instant à éliminer la vieille Humaine de ce monde s’il le pouvait. Teriff ‘Tag Krell Manok, dirigeant des Primes, pensait peut-être que les mâles humains n’étaient pas dignes de confiance, mais les femelles étaient encore pires. Les expériences qu’elle ordonnait étaient bien plus douloureuses que les coups que les mâles lui assénaient. Il avait abandonné tout espoir d’être retrouvé. Oui… S’il devait survivre, il ne pourrait compter que sur ses propres ressources. Chassant sa faiblesse passagère, Merrick pivota et poussa sur ses bras tremblants. Il se força à se redresser en position assise pour tenter de repousser la fatigue qui l’écrasait. Il grimaça en glissant sur le sol en béton lisse, puis appuya sa tête contre le cadre de lit. Il parcourut du regard son nouveau lieu de villégiature. Celui-ci différait des précédents. La pièce n’était pas bien grande ; la cage dans laquelle il se trouvait en occupait presque un quart. Une longue table en acier inoxydable était posée contre le mur opposé et une rangée de placards s’alignait à l’autre bout avec un lavabo. On aurait dit encore une salle d’examen. Cette fois, ce serait peut-être la dernière. Les Humains qui le retenaient captif ne restaient jamais plus de quelques semaines au même endroit. Au cours des derniers mois, il avait perdu le compte du nombre de fois où il avait été drogué et s’était réveillé dans une nouvelle cellule de détention. Merrick ferma les yeux et repensa à la nuit de sa capture. Seule la promesse qu’il avait faite à son clan, celle de trouver des femmes capables d’être des âmes liées, l’avait conduit dans ce monde. Et maintenant… non seulement il avait été incapable de venir en aide à son peuple, mais il les avait aussi mis en danger en se faisant capturer. Il aidait le mâle humain, Cosmos Raines, à protéger Tansy Bell et deux autres Terriennes. Tansy était un agent de son gouvernement. Pour sa part, Merrick pensait que l’immense Mak ‘Tag Krell Manok, le troisième fils de Teriff, aurait dû se contenter de jeter la petite femelle sur son épaule et de rentrer dans leur monde avec elle. Le même traitement aurait également dû être réservé aux deux autres femmes qui avaient participé à l’opération. Il était trop dangereux de laisser des femelles être impliquées dans un travail aussi risqué, d’autant plus si elles étaient les âmes liées de guerriers primes. À la place, Mak avait autorisé la femelle à poursuivre sa dangereuse mission. Son esprit dériva, rejouant encore une fois cette nuit comme s’il y était. Il savait que Tansy essayait de protéger son dirigeant, le président Askew Thomas, de son vice-président, qui voulait l’assassiner. Malheureusement, quelque chose avait mal tourné pendant la mission.
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