Léa Le silence de la nuit est trompeur. Il donne l’illusion que tout est paisible, que les souvenirs ne peuvent pas nous atteindre. Mais c’est faux. Je suis toujours assise sur ce rocher, la tête posée contre l’épaule de Maxime. Il n’a pas bougé, et je pourrais croire qu’il dort si je ne sentais pas son souffle régulier contre ma tempe. Je ferme les yeux. Je devrais me sentir en sécurité. Mais à chaque fois que je ferme les paupières, c’est son visage que je vois. Thomas. Ses mots m’empoisonnent encore. "Tu pensais pouvoir m’échapper, Léa ? Tu m’appartiens." Je serre les poings. J’entends Maxime soupirer. — Ça cogite trop, hein ? Je hoche la tête sans répondre. — Tu veux qu’on parle ou qu’on roule encore ? — Ni l’un ni l’autre. — Tu veux quoi, alors ? Je relève enfin les y

