Les employés, ou la femme supérieure-7

2216 Words

La jeunesse d’Élisabeth fut un travail constant dans une famille dont les mœurs étaient si pénibles et les idées si simples. On y délibérait sur l’acquisition d’un chapeau pour Saillard, on comptait combien d’années avait duré un habit, les parapluies étaient accrochés par en haut au moyen d’une boucle en cuivre. Depuis 1804, il ne s’était pas fait une réparation à la maison. Les Saillard gardaient leur rez-de-chaussée dans l’état où le précédent propriétaire le leur avait livré : les trumeaux étaient dédorés, les peintures des dessus de porte se voyaient à peine sous la couche de poussière qu’y avait mis le Temps. Ils conservaient dans ces grandes et belles pièces à chenu nées en marbre sculpté, à plafonds dignes de ceux de Versailles, les meubles trouvés chez la veuve Bidault. C’étaient

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