Chapitre 2

2727 Words
Chapitre 2Samedi 20 juillet 1974, le soir Joël resta longtemps immobile à côté du téléphone. Il se sentait comme un gamin pris en faute. Pourquoi diable avait-il raccroché spontanément en réalisant qu’il avait affaire à la police ? Il n’avait rien fait d’illégal. Était-ce parce que son activité de militant pour la libéralisation de l’avortement le poussait à éviter les représentants de la force publique ? Parce que sa recherche obstinée de la propriétaire du porte-cartes correspondait davantage au désir d’une rencontre insolite qu’à un vrai besoin de rendre service ? Il n’osait plus rappeler maintenant. Que faire ? Envoyer les documents par courrier ? Tout dépendait de la raison de la présence de la police sur place… Quel c*n… ! Il essaya d’oublier cet intermède piteux et alluma la radio. Il était 18 heures et c’était les infos. La France venait d’élire un jeune président surdoué qui s’était mis en tête d’instaurer la décrispation dans la société. Marrant… Causeries au coin du feu d’un Giscard se voulant décontracté. Giscard jouant de l’accordéon devant les caméras. Giscard s’invitant à dîner chez les Français… Les mauvaises langues racontaient qu’un soir, le président, en visite chez des éboueurs, avait familièrement pris la maîtresse de maison par le bras en lui demandant : « Alors, quel est votre plan de tâââble, madâââme ? ». Stupeur de la dame en question ! Pas toujours facile de se mettre à la portée des autres quand on ne connaît peut-être pas le prix d’un ticket de métro. Enfin, on allait bien voir à l’usage… Joël pensa à ses vacances toutes proches. Il s’apprêtait à prendre livraison d’une R5 presque neuve, achetée grâce à sa paye de chef de clinique. Depuis la fin de son internat, il recevait un salaire de l’hôpital, mais aussi de la Faculté (il avait quand même dû attendre trois mois pour recevoir le premier versement de la Fac, le temps que l’ordinateur l’enregistre), et ses revenus étaient un peu plus attrayants que les deux mille francs mensuels qu’il gagnait en première année d’internat. Et puis, il y avait ses nombreuses gardes de réanimation (six à huit par mois). Leur rémunération avait été récemment augmentée à trois cents francs par garde… Cinquante pour cent d’augmentation d’un coup. Il faut dire que deux cents francs depuis des années, cela commençait à devenir franchement grotesque, compte tenu de la pénibilité du travail et des responsabilités. Grâce à ces émoluments en hausse, il avait pu trouver ce studio à louer en plein Quartier Latin (à un prix certes élevé, mais quand même inférieur aux prix habituels) et s’offrir sa première voiture, une Renault 5 de direction de trois mois et quatre mille kilomètres. Et vingt pour cent moins chère. Restait à savoir où la garer dans le coin, avec la zone bleue partout. Mais pour ses vacances en Bretagne, quel pied ! Libre de se promener dans toute la région, d’aller en boîte quand il voudrait, sans dépendre de quelqu’un ou devoir emprunter la R16 de son père (avec la peur au ventre, à l’idée de la cabosser). Libre d’emmener ses petites amies… En revanche, il devrait faire attention à son budget, car ses impôts allaient sérieusement augmenter, notamment avec la fin de la déduction exceptionnelle de vingt pour cent consentie aux internes des hôpitaux. À trente-deux ans, Joël était encore célibataire. Aîné de quatre enfants, il avait dû travailler dur pour réussir. Après le lycée, il était monté à Paris pour continuer ses études. Il avait hésité un moment entre la médecine et math’ sup’, mais le contact humain l’attirait plus que les maths. Ses parents l’avaient aidé autant que possible ; cependant, leurs moyens étaient limités et ils devaient encore élever trois enfants plus jeunes. Alors, il avait obtenu une bourse, travaillé avec acharnement, logeant dans une petite chambre de bonne, faisant des petits boulots le soir dans une station-service. Préparation de l’Internat, réussi au deuxième concours. Avec tout cela, peu de temps pour se mettre en ménage ou se marier. Joël se contentait de vivre des aventures agréables, mais sans lendemain. Au désespoir de ses parents, qui auraient bien voulu d’autres petits enfants. Sa sœur Gabrielle avait certes assuré la descendance avec deux rejetons adorables, mais Joël était l’aîné, et mâle de surcroît… La sonnerie de la porte d’entrée le réveilla brutalement. Il s’était assoupi. Il jeta un œil à son réveil : près de vingt heures. La sonnette retentit à nouveau, insistante. Il se leva d’un bond. Deux personnages se tenaient dans l’encadrement de la porte. L’un avait les cheveux bruns, longs, et portait un simple blouson de toile et un jean. L’autre, les cheveux blonds, coupés court, arborait une tenue très soignée : veste d’été, cravate imprimée, pantalon de ville, Weston impeccablement cirées. Tous les deux avaient l’air peu amène. Pas besoin d’être devin pour comprendre qu’il s’agissait de policiers. Joël ressentit une grande bouffée d’angoisse. Son appel téléphonique avait sûrement permis de le localiser. Et ils avaient fait vite. L’affaire devait être grave. Dans quoi avait-il mis les pieds ? – Bonsoir, dit le plus petit des deux – celui avec la veste – en montrant une carte tricolore, Police Judiciaire : inspecteur Machefer et inspecteur Maupas. Vous êtes bien monsieur Joël Lecouedec ? – Euh, oui, mais… – C’est vous qui avez téléphoné tout à l’heure chez mademoiselle Françoise Morvan ? – Oui, c’est moi. Écoutez, je sais, j’ai eu tort de raccrocher, mais… – Pouvez-vous nous suivre au commissariat du XIIe ? Nous avons quelques questions à vous poser. – Mais pourquoi ? Je n’ai rien fait de mal ! – Monsieur Lecouedec, je vous demande de nous suivre. Il s’agit d’une affaire grave. Mademoiselle Morvan a été assassinée ce matin. * Le voyage se déroula sans un mot, rythmé par la sirène de la voiture de police. L’inspecteur Maupas conduisait vite et avec précision. En entrant au commissariat de l’avenue Daumesnil, encadré par les deux policiers, Joël aperçut un type affalé sur un siège, juste en face du bureau où on le conduisait. Blue-jean pattes d’eph, chemise Lacoste jaune, baskets, cheveux longs en bataille. Le visage assez beau mais empreint de veulerie ne lui sembla pas inconnu. Où l’avait-il déjà rencontré ? L’inspecteur Machefer s’installa derrière le bureau et lui indiqua un des deux sièges en face. Maupas prit l’autre. – Asseyez-vous, Monsieur Lecouedec. Pouvez-vous nous montrer une pièce d’identité ? Joël s’exécuta. Le policier contempla un long moment le document. – Votre profession ? – Je suis médecin hospitalier. Actuellement chef de clinique à Saint-Antoine, dans le service de réanimation médicale. – Vous êtes né à Saint-Lunaire, en Ille-et-Vilaine ? – Oui. J’ai vécu dans la région jusqu’au bac. J’étais au lycée de Dinard. Et je suis venu ensuite à Paris faire ma médecine. – Et comment connaissiez-vous Mademoiselle Morvan ? – Je ne la connaissais pas, je… – Vous ne la connaissiez pas, mais vous aviez son numéro de téléphone ? – Écoutez, laissez-moi vous expliquer, c’est un peu compliqué… – Nous sommes là pour ça, répondit froidement Machefer. Joël raconta son histoire aussi précisément que possible. Sa longue pratique des présentations de cas cliniques lui avait donné un excellent esprit de synthèse et il reprit un peu d’assurance au fur et à mesure de son exposé. Lorsqu’il eut terminé, et déposé devant lui le porte-cartes en témoignage de sa bonne foi, un silence tendu s’installa dans la pièce. Les deux policiers étalèrent les papiers sur le bureau et les examinèrent longuement sans dire un mot. Puis Machefer reprit la parole : – Vous vous rendez compte que votre histoire est tout simplement abracadabrante ? – Peut-être pour vous, rétorqua Joël que l’attitude du policier commençait à agacer sérieusement, mais elle est tout à fait exacte ! Vous pourrez obtenir confirmation auprès des personnes à qui j’ai téléphoné. Je vous donnerai la liste. – Nous le ferons sans aucun doute, bien que cela ne prouve pas grand-chose. Vous auriez très bien pu monter cette histoire pour vous couvrir. – Dans ce cas, il aurait été bien plus simple de me débarrasser de ce porte-cartes. – C’est exact, mais il est troublant que vous prétendiez ne pas connaître Mademoiselle Morvan, alors que vous habitiez très près l’un de l’autre… Et vous saviez bien que nous ferions le rapprochement. – Mais enfin, la Bretagne n’est pas un petit village ! Je ne connais même pas tous les habitants de Saint-Lunaire. – Pouvez-vous nous dire où vous vous trouviez ce matin entre dix heures et midi ? Joël sentit une main glacée lui serrer le cœur. Françoise Morvan avait été assassinée à ce moment. Il réalisa qu’il ne savait rien des circonstances du crime. Et voilà qu’on lui demandait s’il avait un alibi… – À l’hôpital. J’étais de garde la nuit dernière en réanimation. J’ai passé la visite ce matin et attendu la relève jusqu’à treize heures trente. C’est facile à ­vérifier. – Nous le ferons. Avez-vous la possibilité de vous absenter pendant votre service ? – Quoi ? Vous plaisantez ? – En ai-je l’air ? répondit Machefer. Joël était furieux. Ce policier n’avait aucune idée de la vie quotidienne dans un service de réanimation ! Il fallait néanmoins qu’il se maîtrise. S’énerver ne ferait que lui attirer des ennuis supplémentaires. – Je suis seul dans le service la nuit, avec deux externes et une quinzaine de patients qui peuvent faire un arrêt cardiaque ou une complication grave à tout moment ! J’ai passé la nuit au bloc opératoire. Et le samedi matin, c’est la même chose jusqu’à l’arrivée du réanimateur de garde. Il y a une dizaine de personnes qui peuvent témoigner que je n’ai pas quitté le service depuis hier soir, même pour dîner. On mange le plus souvent avec les infirmières dans la salle de détente. – Calmez-vous, nous ne faisons que notre travail. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une affaire de meurtre. – Mais que s’est-il passé ? Vous ne m’avez rien dit. Joël eut l’impression que l’atmosphère se détendait imperceptiblement. Ils commençaient sans doute à se rendre compte de sa bonne foi. Il y avait beaucoup de coïncidences troublantes dans cette affaire et il devait admettre que son comportement avait pu attirer tous les soupçons sur lui. L’inspecteur Maupas prit la parole pour la première fois : – Mademoiselle Françoise Morvan a été tuée dans la matinée par arme à feu. Une balle dans la tempe. Du gros calibre, 11,43 probablement. Dégâts énormes, comme vous pouvez vous en douter. On attend les résultats de l’autopsie pour en savoir plus, mais on peut situer l’heure du décès aux alentours de onze heures. Il n’y a pas de traces de lutte dans l’appartement. C’est son petit ami qui l’a trouvée vers quatorze heures, en rentrant. Lui aussi semble disposer d’un alibi solide. Et lui aussi est originaire de l’Ille-et-Vilaine. De Rennes plus précisément. Ils sont venus ensemble à Paris. – Vous le connaissez peut-être, intervint doucereusement Machefer. Il s’appelle Jean-Marcel Duruy. Le nom ne disait rien à Joël. – Nous souhaiterions vous confronter, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, reprit Maupas. Joël acquiesça d’un geste las. Il commençait à en avoir assez de ce tir croisé de questions, qui traduisait visiblement une méfiance persistante à son égard. L’inspecteur Maupas ouvrit la porte du bureau et revint quelques instants plus tard avec le type à l’air veule que Joël avait croisé en entrant dans le commissariat. Il le fit asseoir et lui montra Joël. – Connaissez-vous ce monsieur ? Le dénommé Duruy jeta un œil torve à son vis-à-vis. Joël n’arrivait toujours pas à se rappeler où il avait pu voir ce visage peu avenant. Dans Paris ? En Bretagne lors de ses vacances, puisqu’il était du coin ? Quoi qu’il en soit, il était déjà résolu à ne rien dire si l’autre affirmait ne pas le connaître. Bien que cela risque encore de se retourner contre lui. Mais le jeune homme ne montra aucun signe de reconnaissance et grommela entre ses dents : – Jamais vu c’mec. – Et vous, Monsieur Lecouedec ? Avez-vous déjà rencontré cet homme ? Cette fois, Joël en était sûr, une lueur était apparue dans le regard de Duruy lorsque Maupas avait prononcé son nom. – Non, son visage ne me dit rien. – Très bien, intervint Machefer, restons-en là pour l’instant. Nous allons établir vos dépositions et vous les faire signer. Je vous demanderai à tous les deux (faisait-il exprès de s’adresser aux deux en même temps, comme s’il restait convaincu qu’ils se connaissaient ?) de ne pas quitter Paris dans les prochains jours, le temps que nous procédions aux vérifications nécessaires. Monsieur Lecouedec, pourrez-vous me laisser également votre numéro de téléphone au travail, car je suppose que vous y êtes plus facilement joignable ? Bien entendu, s’il vous revient quelque chose en mémoire, n’hésitez pas à contacter soit l’inspecteur Maupas ici, soit moi-même à la Brigade Criminelle, Quai des Orfèvres. On vous laissera les numéros. Joël remarqua que l’inspecteur n’avait mentionné ni son titre de médecin, ni le nom de l’hôpital Saint-Antoine. Il était maintenant certain que Maupas avait prononcé à dessein son nom devant Duruy. Les deux policiers formaient une équipe redoutable, tissant une véritable toile d’araignée autour de lui, attendant la faute. Mais qu’est-ce qui lui avait pris d’aller se fourrer dans ce merdier ? Joël arriva chez lui à minuit passé. Épuisé. Les policiers ne lui avaient pas proposé de le raccompagner. Il n’avait pas revu Duruy en sortant du commissariat. * Pendant une bonne partie du dimanche, il se demanda s’il devait parler de cette affaire dans le service. La police allait appeler pour vérifier son alibi, si ce n’était déjà fait. Qu’il prévienne ou pas, il allait se trouver harcelé de questions plus ou moins insistantes par ses collègues et les infirmières. Et il avait une sainte horreur de se retrouver de cette façon sur le devant de la scène. Mais après tout, il n’avait rien fait de mal ! Il résolut de dire la vérité, une vérité aussi cursive que possible, à un nombre restreint de personnes. Son patron, l’agrégé, la surveillante. Ils étaient plutôt discrets. Il leur demanderait de ne pas ébruiter l’affaire. Bien entendu, le secret ne fut pas gardé longtemps, pour la simple raison que les policiers ne se limitèrent pas au patron, à l’agrégé et à la surveillante, mais interrogèrent tout le personnel présent le samedi matin. Tout juste s’ils n’allèrent pas voir les patients – dont une partie, dans le coma ou sous respirateur, ne pouvait répondre, tandis que d’autres avaient quitté le service de différentes façons… Des méticuleux dans leur genre. Joël ne put éviter la mise en boîte en salle de garde. Il fit le dos rond en attendant que ça passe. * Il chercha des informations dans la presse, mais le meurtre de Françoise Morvan n’eut droit qu’à quelques entrefilets dans les rubriques de faits divers, sans photo. Une jeune fille de vingt-deux ans, inconnue des services de police, assassinée chez elle avec une arme de gros calibre. Le meurtrier n’a pas été retrouvé. Pas de mobile apparent. Il y en aurait sans doute plus dans Ouest France. Mais il n’avait pas le courage d’aller jusqu’à la gare Montparnasse. Il pourrait le lire chez ses parents : ils gardaient les journaux au moins trois semaines. * Le mercredi, il reçut un appel de Machefer dans le service. – Monsieur Lecouedec, nous avons vérifié votre alibi. Il est effectivement incontournable. – Vous m’en voyez ravi, inspecteur. Je suis heureux que cette histoire cesse, car ce n’est pas très agréable pour moi et ça fait un peu de remous dans mon entourage professionnel. – Je m’en doute. Je suis désolé, mais ces vérifications étaient indispensables. – Oui, bien sûr. Euh… Vous n’avez aucune piste ? – Pas encore. L’enquête ne fait que commencer. Pas bavard, le Machefer. Joël mourait pourtant de curiosité, mais il voyait bien qu’il ne fallait s’attendre à aucune confidence de la part du policier. Après tout, c’était normal. Il n’avait pas à en connaître, comme on disait dans l’armée. – Bon, eh bien… – Monsieur Lecouedec, je suppose que vous allez prendre des congés cet été ? – Oui, effectivement, je pars dans une dizaine de jours. Pour trois semaines. – En Bretagne ? – Oui, dans ma famille. Il avait failli répondre ironiquement : comment avez-vous deviné ? Mais le ton froid de l’inspecteur n’incitait guère à la plaisanterie. – Pourriez-vous me laisser vos coordonnées là-bas, au cas où nous aurions besoin de renseignements supplémentaires ? – Oui, bien sûr. Joël fulminait intérieurement, mais il donna le numéro de téléphone de ses parents. Il allait devoir les mettre au courant. – Bien entendu, s’il vous revenait quoi que ce soit à l’esprit, n’hésitez pas à m’appeler. – Je n’y manquerai pas, inspecteur. Avait-il perçu une vague menace dans le ton ? Genre je sais que vous ne m’avez pas tout dit, les remords seront les bienvenus ? Tant pis. De toute façon, il n’était même pas certain à cent pour cent d’avoir déjà rencontré Duruy. Alors, à quoi bon en parler… * Le lundi suivant, Joël alla chercher sa voiture chez le concessionnaire. La Renault 5 vert foncé était comme neuve, super-équipée avec radio et toit ouvrant. Voiture de direction, donc déjà rodée. Plus que quelques jours et une dernière garde avant le départ. Le mercredi, lendemain de cette dernière garde heureusement plus calme, il emmena Brigitte, une stagiaire kinésithérapeute qu’il avait patiemment charmée depuis quinze jours, à La Vieille Trousse, au bout du boulevard Saint-Germain, tout près du pont Henri IV. Il savait que le succès serait garanti dans l’atmosphère débridée de ce restaurant d’étudiants. Le clou était sans conteste représenté par le passage aux toilettes. La porte donnait en plein dans la salle du restaurant, précédée de deux marches. Lorsque l’utilisateur tirait la chasse d’eau, une guirlande de lumières se mettait à clignoter et une musique tonitruante saluait le retour du malheureux – ou de la malheureuse – dans la salle, sous les rires de l’assistance. Aucune discrétion possible… Pour compléter l’ambiance, le pourboire laissé au garçon était lancé dans une culotte bouffante aux jambes soigneusement recousues, pendue au plafond. Tous les serveurs scandaient alors bruyamment : « Merci pour la culotte ! » Joël profita sans scrupule de l’effet hilarant produit par ce dîner sur sa compagne et de son état habituel suivant les nuits de garde… Brigitte le quitta au petit matin, avec la promesse de le revoir à son retour de vacances. Ils savaient tous deux qu’il ne fallait pas accorder trop d’importance à ce vœu impie.
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