Nous fûmes heureusement très vite débarrassés de la fille de Françoise qui eut à s’absenter plusieurs semaines. Aux conseils habituels qu’on donnait, à Combray, à la famille d’un malade : « Vous n’avez pas essayé d’un petit voyage, le changement d’air, retrouver l’appétit, etc… » elle avait ajouté l’idée presque unique qu’elle s’était spécialement forgée et qu’ainsi elle répétait chaque fois qu’on la voyait, sans se lasser, et comme pour l’enfoncer dans la tête des autres : « Elle aurait dû se soigner radicalement dès le début. » Elle ne préconisait pas un genre de cure plutôt qu’un autre, pourvu que cette cure fût radicale. Quant à Françoise, elle voyait qu’on donnait peu de médicaments à ma grand-mère. Comme, selon elle, ils ne servent qu’à vous abîmer l’estomac, elle en était heureuse,

