Drinnnnng..... Drinnnnnng......
Putain de bordel de merde !!!
La saloperie de sonnerie de mon téléphone me vrille les tympans !!!
Les gens ne sont pas au courant qu'aujourd'hui c'est le week-end ???
Et le week-end c'est sacré !
On est Samedi bordel !
Qui peut bien m'appeler aussi tôt un samedi ?!
J'essaie tant bien que mal de m'extirper de ma couette, mais je ne sais pas ce que j'ai f****e pendant la nuit, je suis carrément emmêlée dedans !
Tant pis, je tente quand même de saisir mon téléphone qui me semble à l'autre bout du monde.
Sa sonne toujours...
Évidemment je n'aurais pas la chance que mon interlocuteur ne se fatigue !
Et comme si ça ne suffisait pas, pour couronner le tout, en essayant d'attraper mon téléphone je tombe du lit comme une merde avec un gros boum
Eva : "Aïe !!!"
Je tate rapidement mon corps histoire de vérifier que tout est toujours bien en place et là enfin j'attrape mon téléphone et je décroche
Eva : " Allô"
Je grimace quand j'entends une voix haut perchée à l'autre bout du fil
.... : " Encore couchée ?!
Mais ma chérie il est plus de 10 heures"
Eva : " Bonjour maman.
Oui je vais bien merci et toi ?!
Et pour répondre à ta question, oui il est plus de 10 heures mais on est samedi.
J'ai quand même le droit de m'accorder une grasse matinée de temps en temps, non ?!
Je n'ai pas cours aujourd'hui j'te rappelle !"
Maman : " Tu sais ce qu'on dit ma chérie, la journée appartient à ceux qui se lèvent tôt."
Je l'ai toujours trouvée complètement conne cette phrase, mais bon je vais bien me garder de le lui dire.
J'adore ma mère, c'est un amour, mais par moment j'aimerais bien qu'elle se mette un peu en mode pause, surtout le matin.
Maman : " Tu es sortie hier soir ?"
Eva :" Oui.
On est sorties avec Amy.
Si tu veux tout savoir, on a été boire un verre.
Quand je suis rentrée, je me suis installée un peu devant la télé, et finalement c'est la télé qui m'a regardée."
Ouais, je sais, je mens unpeu.
J'ai vite laisser tomber la télé quand je me suis rendu compte que je n'arrivais pas à me concentrer sur autre chose qu'une paire d'yeux gris...
Ça, elle n'a pas besoin de le savoir.
Maman : " Avec Amy...
Je ne dirais pas que j'en sois ravie mais bon, vu que tu refuses de te sociabiliser, je suppose que je n'ai pas vraiment l'choix."
Faut savoir qu'entre Amy et ma mère, ce n'est pas vraiment le grand amour, du moins surtout du côté de maman.
Je crois qu'elle n'a jamais digérer de rentrer un soir après son travail, il y a une quinzaine d'années de ça, et de nous retrouver Amy et moi entrain de faire de la pâtisserie dans la cuisine.
Bon ça à la rigueur, ça c'est pas bien méchant, même si quand j'y pense on aurait pu mettre le feu à la maison vu notre jeune âge.
Non, ce qu'elle n'a pas du tout apprécier c'est de trouver Amy avec à ces pieds la paire de Louboutin, qu'elle avait dû économiser une année entière pour s'offrir.
Je revois encore ses yeux horrifiés en voyant toute la farine, le chocolat fondu et tout ce qu'il ne fallait pas sur ces superbes chaussures en daim, dix fois trop grande pour Amy à l'époque.
Elles étaient carrément fichues...
J'avais pourtant prévenue Amy avant qu'elle ne les mettent, mais encore une fois mon amie ne m'avait pas écoutée et n'en avait fais qu'à sa tête.
Après ce triste épisode, je n'avais pas eu le droit de la voir pendant un mois entier, ce qui était énorme pour nous à l'époque.
Amy était bannie de la maison !
Eva : " Oui maman, je sais ce que tu penses, mais c'est mon amie tu le sais..."
Elle pense, à tort, qu'Amy est une très mauvaise fréquentation pour moi.
Amy aime sortir, faire la fête, séduire.
En clair, profiter de la vie !
Tout mon contraire en gros, mais pour des raisons que j'ignore, on se complète toutes les deux.
J'arrive à la canaliser et elle, elle n'hésite pas à me bousculer et me pousser à sortir de mon petit confort.
Ma mère me tire de mes pensées en soupirant, j'enchaîne donc avant qu'elle n'enfonce ma meilleure amie
Eva : " Et sinon pourquoi tu m'appelles ?"
Maman : " Je voulais te proposer de venir manger à la maison dimanche prochain"
Le repas dominical, je ne louperais ça pour rien au monde
Eva : " Oui bien sûr."
Maman : " Très bien à dimanche alors.
Bisous ma chérie.
Je t'aime."
Eva : " Bisous maman.
Je t'aime aussi."
Je jette mon téléphone sur le lit, sors enfin de cette f****e couette dans laquelle j'étais toujours enroulé à terre et décide de me lever.
Un bon café finira de me réveiller totalement.
Arrivée dans la cuisine de mon petit appart je me dirige droit vers la cafetière.
J'ouvre le placard ou je range mes dosettes et là, oh malheur, plus de café !
Je devais aller en racheter hier mais avec toutes les conneries d'Amy, j'ai oubliée ! J'ai la poisse c'est pas possible autrement !
Je tourne la tête vers la fenêtre, heureusement il fait beau, je me motive donc et prend la décision d'en profiter pour sortir faire un jogging au parc pas trop loin de chez moi.
Ce n'est pas une chose qui arrive souvent, mais ça arrive...
Je retourne dans ma chambre et j'enfile mon legging noir avec un débardeur rose flashy.
Je met ensuite des baskets jaunes fluos. Je me regarde brièvement dans le miroir, on dirait un sapin de Noël !
Tant pis, ça fera l'affaire.
J'attache mes cheveux en une queue haute, histoire de ne pas être gêner dans ma course.
Je saisie mes écouteurs, met en route ma playlist et enfin je sors de chez moi.
J'arrive au parc 15 minutes plutard, là je commence mes échauffements.
Puis voilà, je me lance.
Je constate rapidement qu'il y a beaucoup de monde aujourd'hui.
Il y a des personnes seules, ensuite nous avons des familles.
Les parents jouent avec leurs enfants.
Il y en a d'autres qui courent tout comme moi.
Et enfin, des gens qui lézardent au soleil.
Je me concentre à nouveau sur mon parcours.
Je pourrais le faire les yeux fermés, je le connais par cœur.
Ça fait des années que je viens dans ce parc, avec Amy on y avait construit une cabane, mais le maire l'a fait démolir.
Trop dangereux selon lui.
J'arrive au petit pont qui surplombe la rivière.
Une brise légère m'envoie un petit air frais, j'adore.
Je lève la tête pour humer l'air en fermant les yeux et j'accélère.
C'est à cet endroit que je tape toujours mon sprint.
Soudain, sans que je ne sache vraiment comment, je fonce droit contre un mur de béton qui me fait chuter lourdement sur les fesses, mais, dans ma chute, j'ai le temps de réaliser trois choses...
Tout d'abord, je vais avoir un sacré bleu sur les fesses demain.
Ensuite, il n'y a jamais eu de mur en béton à cet endroit, quand ont-ils pris le temps d'en construire un ?!
Et enfin, j'entend également le mur en face de moi tomber...
Ça ouais, c'est bizarre, je n'ai pas de force au point de faire tomber un mur, si ?!
J'ouvre les yeux et je vois assis devant moi le type d'hier.
Oh merde !
Comment il s'appel déjà ?
Ah oui Swan.
Et là j'entend à nouveau sa voix, mais pas aussi sympa qu'hier soir, au contraire, il est entrain de me hurler dessus l'enfoiré, alors que moi je suis étalée de tout mon long
Swan : " Mais ça va pas, t'es complètement folle ?!
Tu pouvais pas faire attention ?!
T'as vu ça ou toi de courir comme une débile en ayant les yeux fermés ?!
T'aurais pu nous tuer !!!"
Eva : " Pardon ?!
C'est à moi de faire attention ???!
Non mais c'est une blague là ?!
Non mais je rêve ?!"
Dis je en me redressant tant bien que mal et en époussetant mes vêtements.
J'ai un mal de chien en plus !
Bon ouais okay techniquement, c'est de ma faute, mais bon puisqu'il m'a vu arriver, il avait qu'à m'éviter lui aussi !
Swan me dévisage tout d'abord avec un regard meurtrier, puis petit à petit, je le vois plisser les yeux et progressivement un sourire apparaît sur son visage, laissant apparaître des dents parfaitement alignés et incroyablement blanches
Swan :" Ah mais c'est toi Eva, je suis ravi de te retrouver là, même si j'aurais préféré que se soit d'une autre façon"
Me dit il en souriant.
Non mais j'hallucine sérieux ?!
Le mec me hurlait dessus y'a pas trente secondes et là d'un coup monsieur est tout sourire.
Swan : " Si tu voulais absolument un contact physique avec moi il y avait d'autres façon tu sais ?"
Moi je reste là, à le regarder la bouche grande ouverte.
Il poursuit
Swan : " Si tu me l'avais demandé gentiment par exemple..."
dit il en me faisant un clin d'œil.
Je ferme rapidement la bouche et lui répond
Eva : " Euh... Je...
Je suis désolée.
Je ne t'avais pas vu arriver.
Je suppose que j'étais perdu dans mes pensées et que je ne faisais pas vraiment attention à ce que je faisais."
Il se relève d'un bond, révélant ainsi un torse à en faire baver les dieux grecs, et des tablettes parfaitement dessinés.
Pffff !
Voilà ce que j'avais pris pour un mur en béton.
T'es vraiment conne Eva !
Il me tend la main
Swan : " Lève toi."
J'attrape la main qu'il me tend, en deux secondes je suis sur mes pieds, il m'a remis debout d'un simple mouvement rapide le mec.
J'appuie ma main sur son torse pour me stabiliser, puis je lève les yeux et le regarde.
Ses yeux sont fixés sur moi ce qui me fait à nouveau rougir, je retire précipitamment ma main et m'éloigne d'un pas
Eva : "Merci"
Swan : " Merci à toi...
Tu as illuminé ma journée.
Tu vas bien ?
Tu n'as rien de cassé ?"
Whoua !!!
V'la maintenant, qu'il s'inquiète pour moi.
C'est trop d'attention d'un coup pour mon petit cœur ça.
Mais je me garde bien de lui en faire la remarque
Eva : "Non c'est bon, ça va merci..."
J'ai juste mal au cul, mais je devrais survivre
Eva : " Et euh...
Encore désolé pour tout ça."
Swan : " Pas de problème...
Rentre moi dedans quand tu veux.
Ce fut un plaisir, unpeu douloureux certes, mais un plaisir tout de même."
Me répond t-il avec un sourire.
Une question me vient
Eva : " Qu'est ce que tu fais ici au faites ?"
Swan :" Comme toi, mon jogging."
Je baisse les yeux sur sa tenue.
Il porte un pantalon de jogging et des baskets, et vu la transpiration qui perle sur son torse, ça fait un moment déjà qu'il coure.
Il reprend à mon attention
Swan : " Je ne t'avais jamais vu auparavant.
Tu viens souvent courir ici ?"
Eva : " J'essaye de venir chaque week-end, quand le temps me le permets.
Et toi ?"
Swan : " Je viens de temps en temps aussi.
Et je ne sais pas pourquoi ce matin quelque chose m'a poussé à venir...
Le karma sans doute..."
dit il en haussant légèrement les sourcils.
Le karma est une merde !
Quitte à me faire recroiser ce mec, pourquoi ce ne serais pas quand je suis à mon avantage, du genre, douchée, maquillée, coiffée et parfaitement habillée.
Pas comme je suis là actuellement, un vieux sapin de Noël !
Mais non il a fallu que je sois dans cet accoutrement.
Eva : " Bon bah...
Je vais y aller, j'ai des choses à faire aujourd'hui..."
Il m'interrompt
Swan : " Attend !
Donne moi ton téléphone !"
Alors là, je le regarde avec de gros yeux ronds
Eva : " Pourquoi tu veux mon téléphone ?"
Il répond comme si ça coulait de source
Swan : "Pour avoir ton numéro bien sûr.
On ne sait jamais, imagine que tu es un contre coup à la chute ou même si tu voulais juste qu'on se revoit, je sais pas...
Se serait beaucoup plus simple.
Après si tu veux pas, ça me f'rais chier mais j'accepterais."
Je fais la moue en réfléchissant.
Bon lui donner mon numéro ne m'engage à rien je ne suis pas obligée de répondre à ces appels après tout.
Allez Eva, t'attends que ça finalement.
Unpeu de piquant dans ta vie pour te sortir de ta routine.
Je sors donc mon téléphone, il s'en saisit rapidement, et je le vois envoyer un message.
Quelques secondes plus tard, son propre téléphone sonne à la réception d'un message
Swan : " Je te recontacte."
Me dit il en commençant à repartir en trottinant.
Il me fait un bref signe de main puis s'éloigne.
Je prend la direction opposée pour rentrer chez moi.
Sur le retour, je me dis que ce foutu karma est toujours contre moi alors ça m'etonnerais vraiment beaucoup que je le recroise un jour...