Chapitre 3 : Confuse

1183 Words
Il m'a traînée par les cheveux jusqu'en haut des escaliers. J'ai essayé de le suivre pour atténuer la douleur à mon cuir chevelu. Il m'a jetée par terre. J'ai entendu la porte de la cave se fermer. Il a fallu un moment à mes yeux pour s'habituer à la luminosité. J'étais sur un sol en marbre, lisse et frais au toucher. Au-dessus de moi se trouvait un plafond richement peint comme si j'avais été transportée au milieu de la Renaissance italienne. Cela m'a rappelé les images de la chapelle Sixtine. Les représentations étaient d'hommes et de femmes richement vêtus dans divers lieux luxueux, souvent accompagnés de loups colossaux. J'ai été émerveillée par l'art. Les murs arboraient plusieurs peintures similaires dans des cadres qui semblaient coûteux. Il y avait des sculptures de loups dans la grande pièce. Des fenêtres qui allaient jusqu'au sol, encadrées de lourds rideaux crème, laissaient entrer la lumière. Il y avait un escalier en colimaçon à ma droite. J'étais dans un manoir. C'était un changement si radical de l'horreur et des modestes environs de la cave que cela m'a laissée perplexe. J'ai presque oublié que mon agresseur était derrière moi. Il m'a tirée par le bras. J'ai senti sa main me frapper le visage. J'ai crié, me dégageant de son emprise. J'ai porté ma main à mon visage meurtri. Maintenant, il y avait un bleu et une éraflure sur cette joue. Il y avait quelques gouttes de sang sur mes doigts. L'homme leva à nouveau la main mais cette fois-ci, j'étais prête à me battre et à m'enfuir. "STOP !" Tonitrua une voix profonde. L'homme s'arrêta. J'ai trouvé la source de la voix. J'ai poussé un cri. Un homme grand et large se tenait au pied de l'escalier. Il était bien habillé, une odeur de cologne chère émanant de lui. Il était outrageusement beau, comme s'il avait été arraché à un magazine ou à un conte de fées ou à un roman romantique. Il regardait l'homme aux yeux gris avec dédain de ses yeux bleu ciel. Ses cheveux tombaient en vagues blond foncé jusqu'à ses épaules. Il était mince mais musclé. Il s'est approché de nous. "Que penses-tu faire, Boris ?" dit l'homme riche. "M. Caro, j'étais juste en train de lui donner une leçon ! C'est elle qui a fait ça !" cria Boris, l'homme aux yeux gris, en montrant son cache-œil. "Personne ne remarquera," dit M. Caro en tapotant l'épaule de Boris. Boris avait l'air abasourdi. "Celle-ci est une commande spéciale. Elle n'est pas destinée à la vente aux enchères," expliqua M. Caro. Boris marmonna quelque chose d'inintelligible. L'expression de M. Caro s'assombrit. Il s'approcha de moi. J'ai reculé instinctivement jusqu'à ce que mon dos heurte le mur et que je n'aie nulle part où aller. M. Caro prit mon menton dans sa main, relevant mon visage. J'ai évité son regard. Il scruta mon visage. "Comment allons-nous expliquer ce bleu à notre acheteur très important ?" dit M. Caro doucement. Son ton était assez innocent mais quelque chose en lui me disait qu'il était le plus dangereux des deux. Boris était silencieux. "L'Alpha sera furieux," murmura M. Caro. Boris avait l'air un peu inquiet. Il marmonna quelque chose. M. Caro soupira. "Fais-la nettoyer !" ordonna M. Caro. "Rends-la aussi jolie que possible pour l'Alpha. Il vient ce soir à la vente aux enchères. C'est une commande privée. La pièce la plus chère de la nuit et tu l'as endommagée !" Boris soupira. "C'est elle qui m'a endommagé," l'entendis-je répliquer. M. Caro gronda. Cela m'a rappelé le garde d'avant. J'ai laissé échapper un souffle que je n'avais pas réalisé avoir retenu. Les yeux bleu ciel de M. Caro semblaient soudain beaucoup plus sombres. Boris tremblait. "D'accord, d'accord," acquiesça Boris. "S'il vous plaît," dis-je doucement à M. Caro. "Ne me tuez pas." M. Caro rit. "Te tuer? Tu ne vaux rien morte. L'Alpha te veut bien vivante et indemne mais nous avons déjà gâché cette deuxième partie, n'est-ce pas ?" Je ne savais pas si je devais me sentir soulagée. "Alpha ? Comme un loup ?" fut tout ce que je pus dire. Les yeux de M. Caro s'élargirent. "Oh oui, tu es celle humaine." Il se leva et partit abruptement. J'ai avalé ma salive. J'étais seule avec mon plus grand fan, Boris, et j'étais plus confuse que jamais. Boris m'a laissée là sur le sol, quittant la pièce. Je me suis précipitée sur mes pieds. J'ai couru vers les grandes portes doubles près de l'escalier en colimaçon. Elles étaient verrouillées. J'ai frappé les vitres, lançant même une statue de loup contre l'une d'elles. Ni le verre ni la statue n'étaient même égratignés. J'ai rappelé que Rose était dans la cave. Devrais-je essayer de la libérer maintenant ? Ou m'échapper et revenir la chercher avec la police ? Peut-être que nous pourrions toutes les deux maîtriser Boris. Avant que je ne puisse prendre une décision, Boris est entré dans la pièce par la porte latérale. Il était accompagné de deux femmes. "Regardez son visage !" Dit la jolie femme blonde. "Il sera furieux," chuchota la belle femme brune. Les deux femmes étaient magnifiques. Elles avaient peut-être la quarantaine. Elles me rappelaient des super-modèles à la retraite. L'une avait un teint chocolat foncé avec des yeux bruns en amande, des pommettes hautes et des lèvres pulpeuses. Ses cheveux bouclés étaient attachés en un simple chignon. L'autre femme avait de longs cheveux blonds droits et de grands yeux bleus avec une bouche pulpeuse. Elles portaient toutes deux du rouge à lèvres rouge et des robes de cocktail rouges élégantes avec de larges chapeaux rouges à bord. Elles portaient des gants noirs en dentelle sur leurs mains et des talons aiguilles noirs pointus à leurs pieds. "Le patron a dit de la réparer autant que possible. L'Alpha vient pour elle ce soir," dit Boris. "Ce n'est pas assez de temps pour que ce bleu guérisse," dit la femme blonde. "Peut-être, si elle était une louve-garou, mais celle-ci est humaine." "Je le sais, Salvia ! Je suis humain !" Boris dit à la blonde. Salvia pinça les lèvres. "Alors, tu aurais dû savoir qu'il ne fallait pas la frapper," répliqua-t-elle. "Peu importe Boris, ma sœur," dit l'autre femme. "Peut-être pouvons-nous retarder l'Alpha ?" "Nous ne pouvons pas retarder l'Alpha, ma sœur," dit Salvia, ses yeux bleus s'élargissant. "Il sera encore plus en colère si nous le faisons attendre et elle mettrait des jours à guérir, Sylvia," dit Boris à l'autre femme. Sylvia, la femme aux cheveux noirs, fronça les sourcils, formant une ride sur son front parfait. Elle soupira. Sylvia et Salvia s'approchèrent de moi. "Viens, viens, ma chérie, préparons-toi," murmura Sylvia comme si j'étais sa fille et qu'elle me préparait pour mes seize ans. Sylvia me rappelait un peu ma mère avec son teint moka. La blonde aux yeux bleus, Salvia, ressemblait à la sœur de mon père. Mes parents étaient aussi différents l'un de l'autre que ces deux-là. Je me demandais soudain si je les reverrais un jour. Je suivis les femmes jusqu'à l'escalier en colimaçon, plutôt que de rester avec Boris.
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