III Les Guises Le duc François de Guise et son frère, le cardinal de Lorraine, avaient dû s’immobiliser, attendre la fin de cette scène. Ils étaient aussi troublés, aussi inquiets l’un que l’autre. Après avoir échangé quelques réflexions à voix basse et s’être concertés, ils s’avancèrent vers le roi. Et leur inquiétude se manifesta d’une manière dissemblable qui marquait d’une façon criante la différence de caractère des deux frères. Le duc, dans la force de l’âge (il avait à peine quarante et un ans), de haute taille, de carrure puissante, le visage congestionné, la cicatrice du front qui lui valait son surnom de Balafré, d’un rouge sanglant, accentuait la rudesse de sa démarche, la dureté du regard, le port de tête insolent, le pli dédaigneux des lèvres. Et il alla droit devant lui,

