– Lui-même. – Je devine, reprend Suzanne avec cette ironie froide dont son mari ne lui a donné que trop d’exemples, je devine ce qui se passe au fond de votre âme : vous avez enlevé à M. Leblond le cœur de sa maîtresse, et il vous coûte de lui devoir la vie de votre femme. » Le prince se tait. Le rouge de la colère lui est monté au visage, mais il se tait, craignant sans doute, dans l’état où est Suzanne, de déterminer, en parlant, quelque crise nerveuse. On arrive à l’hôtel. Il l’escorte jusqu’à sa chambre et lui demande avec intérêt, mais en tremblant un peu, comment elle se trouve. « Merci, répond-elle avec un calme ému, je ne souffre presque plus ; mais j’ai la tête brisée et j’ai besoin de repos. » Et comme elle lui fait de la main un signe d’adieu, il saisit cette main qu’il ser

