Chapitre 11

1338 Words
Alpha Logan s’approcha, essuyant d’un revers de main la sueur sur son front. Il prit ma main, la serra doucement. — Je suis fier de toi, déclara-t-il d’une voix rauque. Gênée, je tentai de me dégager, mais sa poigne demeura ferme, inébranlable. Devant nous, le c*****e s’étendait, sinistre. Les corps mutilés des bandits s’entassaient, témoins muets de la violence de l’affrontement. — On repart, ordonna-t-il à ses hommes. De retour dans la Rolls, il saisit son téléphone sans lâcher ma main. Après un bref appel à son Beta pour lui décrire l’attaque, il conclut d’un ton glacial : — Découvre qui est derrière tout ça. Je veux un rapport avant la tombée de la nuit. Je lui jetai un regard exaspéré. — Tu peux lâcher ma main maintenant, Alpha Logan. Il sembla surpris. — Oh. Bien sûr. Il la relâcha… pour aussitôt saisir l’autre. Je n’eus pas le temps de protester qu’il ajouta, le regard brillant d’une intensité troublante : — Il y a quelque chose que tu dois savoir, Kylie. Et ce que je m’apprête à te dire va tout changer. Je n’ai jamais prétendu comprendre les voies mystérieuses de la Déesse de la Lune. Pourtant, une question me hantait : comment pouvais-je ressentir le lien indéniable d’un compagnon destiné, alors qu’elle appartenait déjà à un autre ? Elle portait la marque d’Alpha Graham sur son cou, le sceau visible de leur union, et malgré cela, chaque fibre de mon être reconnaissait en elle la mienne. Depuis des années, les Anciens de ma meute insistaient pour que je prenne épouse, pour que je renforce mon rang par une alliance solide. Mais j’avais toujours refusé. Mon cœur savait qu’elle était quelque part, ma véritable compagne, et qu’il me suffirait de la trouver. Lorsque mes yeux se sont posés sur Kylie pour la première fois, tout a changé. Impossible d’oublier le parfum envoûtant qui émanait d’elle, mélange subtil de fleur d’oranger et d’épices chaudes. Cette fragrance me poursuivit longtemps après notre première rencontre, gravée dans ma mémoire comme une promesse. Et ce matin-là, lorsque son odeur m’a submergé de nouveau, j’ai compris. La Déesse avait enfin révélé sa volonté : c’était elle, ma compagne, ma moitié. J’étais persuadé qu’elle me reconnaîtrait aussi, qu’elle sentirait ce lien sacré brûler dans ses veines. Mais rien. Son regard demeurait distant, calme, étranger. Cette indifférence m’a rendu fou. Comment pouvait-elle ignorer ce lien qui m’enflammait tout entier ? Je sentais son ancien attachement à Graham se déliter, fragile et fissuré, mais pas encore rompu. C’était la seule explication possible. Pourtant, savoir cela n’apaisait en rien le tumulte qui grondait en moi. Je ne supportais pas la manière dont Graham la traitait, ni celle de Zoé, cette usurpatrice arrogante qui la méprisait ouvertement. Leur insolence m’était insupportable. J’aurais voulu tuer Graham de mes propres mains, l’arracher à cette imposture et ramener Kylie dans ma meute, où personne n’oserait jamais l’humilier. Mais je devais attendre, feindre la patience, tout en brûlant d’envie d’être seul avec elle. J’espérais ce moment dans la voiture, cet instant où je pourrais enfin la respirer sans entrave. Lorsqu’elle monta dans la Rolls Royce, le monde sembla s’arrêter. Son parfum m’enveloppa aussitôt, sucré et ardent, et la bête en moi — Blaze, ma louve — gronda de plaisir. J’étais ivre d’elle. Pourtant, elle se recula instinctivement, se pressant contre la portière, cherchant à mettre le plus d’espace possible entre nous. Ce geste, anodin en apparence, fit naître en moi une faim presque douloureuse. Je réfléchissais à un moyen de briser cette distance, de sentir ne serait-ce qu’un frôlement de sa peau contre la mienne, lorsque le destin intervint. Un choc brutal fit violemment tanguer la voiture. Kylie fut projetée en avant, et je la rattrapai aussitôt, l’attirant contre moi par réflexe, craignant qu’elle soit blessée. Mon cœur battait à tout rompre. Un grondement m’échappa, primal, protecteur. Qui avait osé s’en prendre à nous ? L’odeur infecte du sang et de la pourriture se répandit dans l’air — des bandits, sans aucun doute. Le combat fut rapide, s******t. Quand tout fut terminé, leurs corps jonchaient le sol, et le silence retomba. De retour dans la voiture, encore imprégné de l’adrénaline du combat, je ressentis un manque viscéral. Je voulais la sentir à nouveau tout contre moi, vérifier qu’elle allait bien. Sans réfléchir, je saisis sa main. Lorsqu’elle me demanda de la lâcher, je pris l’autre avec un sourire impudent. — Tu m’as dit de laisser celle-là, pas celle-ci. Son contact fit jaillir une onde brûlante dans tout mon corps, un courant si intense qu’il éveilla chaque nerf, chaque fibre de ma chair. Blaze ronronna de satisfaction à l’intérieur de moi. Je vis ses joues se teinter d’un rouge profond. J’attendais qu’elle retire sa main, mais à ma grande surprise, elle ne le fit pas. Ce simple contact suffisait à apaiser la tempête en moi — pour l’instant. Mon regard glissa vers son cou, et je remarquai une tache violacée, fine et nette. — Tu as un bleu, dis-je d’une voix basse, presque rauque. La rage monta aussitôt. L’idée qu’un de ces misérables ait osé la blesser me fit gronder. Il avait dû l’effleurer d’une griffe. Rien de grave, mais c’était une offense. Ma compagne, marquée par un autre. Elle porta la main à la plaie et répondit avec indifférence : — Ce n’est rien. Ça va guérir. Je secouai la tête. — Non, Kylie. Ces blessures, laissées par des êtres corrompus, s’infectent vite. Laisse-moi t’aider à la soigner. Son front se plissa. — Et comment comptes-tu faire ça ? — Très simplement. Je l’attirai doucement contre moi. Mes doigts glissèrent dans sa tresse que je défis avec précaution. Puis, sans lui laisser le temps de protester, je posai mes lèvres sur la blessure. Elle se raidit, mais ne bougea pas. J’exerçai une légère succion, aspirant le poison avant qu’il ne s’enfonce dans sa peau. Sa chair était tiède, douce comme du satin. Ses mains se crispèrent contre ma poitrine, cherchant faiblement à me repousser. Un gémissement lui échappa, et la maîtrise me quitta. Je sucai plus fort, prisonnier de ce besoin viscéral de marquer ce qui m’appartenait. Blaze rugissait en moi, hurlant de désir et de possession. D’un effort surhumain, je m’arrachai à elle. Son souffle était court, son visage empourpré. Elle mordait sa lèvre jusqu’au sang, cherchant à reprendre le contrôle. — J’ai lu, dit-elle entre deux halètements, que lorsque ton compagnon te trompe, la marque se met à brûler. Mais la mienne… non. Elle ne fait pas mal. Pourtant, elle s’efface peu à peu. L’espoir jaillit en moi comme une flamme. — N’est-ce pas une excellente nouvelle ? dis-je avec un enthousiasme mal contenu en serrant ses mains. Mais elle retira aussitôt ses doigts des miens, surprise et troublée. — Je ne sais pas… murmura-t-elle, avant de se recroqueviller contre la portière. — Que se passe-t-il ? demandai-je doucement. Elle leva les yeux, hésitante, puis prit une inspiration profonde. — Alpha Logan… je signerai le contrat pour devenir ta Luna, mais seulement après ma séparation officielle d’avec Graham. Je veux être libre de tout lien avant de te rejoindre. Je déteste ce mariage vide de sens, mais je refuse de te faire croire que je t’appartiens déjà. Elle marqua une pause, sa voix se fit plus ferme. — Je ne suis pas une femme qui s*****d pour s’assurer une place ou un pouvoir. C’était la troisième fois qu’elle insistait sur ce point. Une irritation sourde monta en moi. — Kylie, tu me vois donc comme un homme qui utilise les femmes avant de les jeter ? Ce n’est pas moi. Je t’ai promis de t’aider à récupérer ta meute, et je tiendrai parole. Elle baissa la tête, gênée, ses joues à nouveau roses. Cela confirma mes soupçons : elle se méfiait encore de mes intentions. — Tu te trompes sur mon compte, poursuivis-je plus calmement. Je n’ai jamais eu d’intérêt pour les femmes qui cherchent des faveurs. Rappelle-toi comment Zoé m’a fait des avances. J’ai refusé, sans hésiter. Dernier
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