Le destin d'une sentinelle - Tome 3

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Sans avoir à le faire, j’entends tout de même l’un des hommes en arrière parler à voix basse et demander à Nathan pourquoi je les regarde ainsi et maintenant souris.

Entendre ça ne fait qu’accroitre mon sourire en comprenant qu’il n’a alors pas fait mention de mes capacités de Sentinelle. Je dois avouer que cela me surprend un peu quand même car s’ils sont ensemble alors pourquoi le leur cacher ? pensé-je.

Malgré tout, je n’ai pas le temps de me poser cette question plus longtemps car ils arrivent rapidement face à moi. En voyant les deux acolytes rester en retrait, semblant ne pas avoir une grande confiance en moi, ce que je peux tout à fait comprendre, car après tout aucun de nous ne se connait et à cette constatation je décide de prendre la parole afin d’essayer de les rassurer du mieux que je le peux.

— Bonjour Nathan ! Tu es bien matinale à ce que je vois, souris-je.

— Bonjour à toi aussi Alexandra, je peux te retourner ta constatation, rigole-t-il.

— Effectivement, lui dis-je avant de diriger mon regard vers les deux autres, bonjour à vous aussi et veuillez m’excuser pour avoir souri lors de votre arrivée, je n’ai pu m’empêcher d’entendre ce que vous disiez, ce n’était nullement pour me moquer de vous, sachez-le ! Je suis surtout surprise que Nathan ne vous ait pas parlé plus en détail de moi, précisé-je en me tournant vers le concerné.

— J’ai pensé que tu aimerais le leur dire toi-même, je t’ai dit que je ne dévoilerai pas qui tu es, m’explique-t-il avec sérieux. Je te présente mes deux amis mais aussi les membres de ma meute, Carl et Mickael, précise-t-il tout en montrant de sa main chacun d’eux lors de l’annonce de chaque prénom.

— Oh… Eh bien je suis ravi de savoir que je peux te faire confiance Nathan, lui souris-je.

— Bonjour à toi aussi, fini par dire Carl avec un sourire en coin.

— Salut, précise à son tour Mickael sans me lâcher du regard ce à quoi je fais de même en haussant un sourcil.

— Tu sais au lieu de me fixer ainsi, ce serait plus simple pour toi d’avoir des réponses en me posant des questions, tu ne penses pas ? dis-je avec aplomb à ce dernier.

Celui-ci semble surpris par ma remarque et même si je perçois encore un peu de méfiance, ce dont je ne peux lui en vouloir car après tout moi aussi j’en ai, ne sachant pas vraiment si ces deux-là ont à cœur comme Nathan la sécurité de tous.

Je peux enfin voir apparait un léger sourire sur le visage de Mickael avant qu’il ne prenne la parole.

— Nathan ne mentait pas quand il nous a dit que tu avais du cran ! Car même face à trois hommes, dont deux inconnus tu ne te démontes pas, un bon point je dois avouer, dit-il avec une pointe de fierté dans sa voix, je vais donc poser la question qui nous intrigue Carl et moi car je sais maintenant que Nathan est au courant, qui es-tu exactement ?

— Disons que mon passé a beaucoup contribué à cela, leur expliquai-je évasivement car je ne souhaite pas vraiment reparler cela, concernant ta question je voudrais savoir si vous avez entendu parler des Sentinelles ?

— Oui, j’ai lu quelque chose sur elles dans un des livres que possèdent les anciens, précise aussitôt Carl, mais elles ont disparu depuis de longues années maintenant.

— Eh bien il semble que cela ne soit plus le cas, souris-je.

— Attends, là ! tu veux dire que… tente de dire Mickael avant que je ne le coupe.

— Que vous en avez une en face de vous, oui, dis-je avec un sourire en coin face à leur étonnement, je l’ai découvert il y a peu, enfin surtout le nom que l’on nous donne et pour ma part je suis celle dont l’ouïe est bien plus aiguisée.

— Oh… Ce qui explique donc que tu nous ais entendu à notre arrivée ! comprend alors Carl.

— Effectivement, rigolais-je. Je ne fais pas toujours exprès d’écouter, ne contrôlant pas encore totalement cette partie mais je dois avouer que parfois cela ne me déplait pas et s’avère utile pour savoir ce que pense quelqu’un.

— J’aimerais trop avoir ce don, précise Carl avec un sourire narquois.

— Pour espionner tout le monde, non merci ! Tu es très bien sans, précise alors Nathan tout en feintant son air sérieux.

— Mais !

Le regard que Nathan lui adresse coupe alors toute riposte qu’il pourrait être tenté de donner, ce qui me fait sourire intérieurement, ne voulant pas que Carl ne prenne mal ma réaction car après tout je ne le connais pas.

Une fois certain qu’il a compris il se tourne vers moi afin de reprendre la conversation plus sérieusement.

— Bien maintenant que certains points ont été éclairés nous allons pouvoir passer sur la raison première de notre venue.

Je ne dis rien et acquiesce alors, attendant ainsi qu’il continue.

— Comme je t’ai expliqué lors de ma dernière venue, nous allons devoir aller rencontrer Alaric.

— Je croyais que seuls nous deux devions être au courant ? lui demandais-je en fronçant les sourcils d’incompréhension.

— Oui c’est vrai, j’ai dit cela mais lorsque je t’ai précisé ce fait je parlais surtout de la meute présente ici et non de mes frères, qui eux ont toute ma confiance concernant leur discrétion sur ce fait et ils ne seront d’ailleurs pas loin de nous au cas où quelque chose ne se déroule pas comme prévu, on ne sait jamais ! Même si ce sorcier m’a affirmé qu’on ne craint rien, j’aime avoir un plan de secours en réserve, m’explique-t-il avec sérieux.

— Je comprends et j’avoue que savoir cela me rassure aussi, leur précisai-je aussitôt.

— Comme je te l’ai dit, je vais faire en sorte que tu sois la plus protégée possible, même si je ne doute pas que tu sauras te défendre si besoin, me répond-il avec un sourire amusé.

— Euh… Ta confiance en moi me touche hein, mais je suis loin d’être un pro dans l’art de la défense vois-tu ! grimaçais-je.

Suite à ma remarque, tous rigolent en m’imaginant sûrement me battre ce qui je l’avoue serait un peu bizarre surtout vu que je suis enceinte. Je ne prends pas mal leur réaction, les comprenant même.

— Je ne parlais pas de ce genre de défense Alexandra mais plutôt une défense magique due à tes dons, car ton ouïe peut être un vrai atout mais combinée à ta magie cela pourrait être redoutable !

— Oh… Je n’avais pas pensé à cela à vrai dire… Cependant je ne maitrise pas encore ceux-ci, Nathan !

— Cela viendra ne t’en fait pas, on t’y aidera et quelque chose me dit qu’Alaric y contribuera aussi lorsqu’il se rendra compte que tu as déjà des aptitudes en magie, me précise-t-il ensuite.

— Peut-être, oui ! Nous ne le saurons que lorsqu’on sera face à lui, d’ailleurs quand partons-nous ?

— Justement c’est aussi une des raisons de ma présence ici, enfin de notre présence, s’empresse-t-il de se rattraper en voyant les regards peu ravis de ses amis.

Je ne peux m’empêcher de rire face à la réaction de Nathan qui là, semble conscient d’avoir fait une erreur. Mais en les voyant agir ainsi une question me vient alors en tête et je décide d’en faire part aux trois hommes.

— J’ai une petite question qui me trotte dans la tête, puis-je ?

— Bien sûr Alexandra, nous t’écoutons !

— Merci Mickael ! Nathan tu m’as expliqué être l’Alpha de ta meute mais alors quel est votre rôle à tous les deux ?

Comme je m’en doutais c’est Nathan qui prend la parole afin de répondre à ma question, non sans avoir jeté un coup d’œil amusé à ses amis.

— Leurs rôles est le même que le mien, protéger les autres et agir en conséquence s’il le faut, sans les responsabilités qui m’incombent, m’explique-t-il avec calme.

— D’accord, mais l’un de vous n’est pas le Bêta comme Aline est celui de la meute des Nez Percés ?

— Non mon Bêta n’est pas ici, par sécurité j’ai préféré le laisser auprès des nôtres au cas où.

— Je comprends, c’est effectivement une bonne idée, souris-je.

— Pour revenir sinon à l’une des raisons de notre venue c’est afin de t’avertir que nous partons ce soir, car le chemin est assez long et nous sommes attendus tôt demain matin par Alaric. Je t’aurais bien évité de partir si tôt en utilisant ma seconde nature mais dans ton état ce n’est pas vraiment recommandé comme moyen de locomotion, m’explique-t-il avec un sourire en coin.

— Oui on va éviter, j’aimerais ne pas accoucher en avance et ainsi risquer la vie de ma fille, mais aussi ne plus être apte à vous aider.

— Je suis bien d’accord et comme je te l’ai promis, ta sécurité prime et tant que je peux y veiller et bien je compte bien respecter ma parole.

J’acquiesce à ses mots et nous continuons de parler encore quelques minutes avant qu’ils ne décident de retourner chez eux mais aussi prévenir les autres de notre départ ce soir.

Avant de partir Mickael me précise que je devrais profiter d’être seule pour m’exercer un peu avec mes dons mais aussi me reposer car la route risque d’être longue et mouvementée.

Je le remercie donc pour ces précisions et lui assure que je prends note de ce qu’il vient de me dire, ce à quoi il sourit avant de rejoindre ses deux amis et de s’éloigner.

Chapitre trois :

Lors de leur départ, j’ai décidé de profiter un peu de la fin de matinée pour aller explorer encore un peu le village mais surtout aller près de la forêt que j’ai repérée lors de notre dernière balade avec mon fils.

Après tout, je me dis que quitte à travailler mes dons autant le faire dans un endroit où il y a pas mal de choses à exploiter, mais surtout avec des choses plus grosses qu’un simple petit bâton. J’ai beau avoir réussi à le soulever, non sans avoir été réellement surprise de cela, je me dis que cela reste bien léger comparer à ce don je dois pouvoir être capable aux dires de tous ici.

Puis d’autre part, je me dis qu’être loin des habitations n’est peut-être pas une mauvaise idée car n’ayant encore jamais travaillé ma magie, je ne sais exactement de quoi je suis capable.

Après tout qui me dit que je ne risque pas de perdre le contrôle à peine l’aurais-je invoqué ? C’est donc pour cela que je me dirige vers la forêt qui selon moi est le meilleur terrain d’entrainement.

Il ne me faut que quelques minutes avant que je sois arrivée à destination, face à moi une grande étendue d’arbres de toutes tailles. J’espère vraiment ne pas entacher la vue en causant une déforestation, pensé-je.

Après un rapide coup d’œil autour de moi afin d’être sûre que personne ne se trouve non loin de moi et certaine que c’est le cas je me place de nouveau face à la forêt et ferme les yeux, choisissant en premier de travailler sur mon ouïe alors je laisse mon esprit se vider et errer autour de moi, cherchant le moindre son et il ne me faut que peu de temps avant de finir par en trouver.

Le gazouillement d’oiseaux, le bruit de petites pattes tapant sur le sol, puis de plus grosses bien plus rapides et en groupe ce qui me fait froncer les sourcils alors je décide de me concentrer uniquement sur ces derniers sons.

Lorsqu’enfin je parviens à occulter tous les sons autour, ce qui n’est pas une mince affaire car une première pour moi de faire cela mais je me alors compte que contrairement à ce que j’aurais cru et bien cela n’a pas été si dur à faire quand la concentration est à son comble.

Je ne peux cacher un petit sourire de fierté à la suite de cette réussite, mais je me reprends vite afin de ne pas perdre de vue mon objectif initial. Les yeux toujours clos, je me reconcentre sur les bruits de pattes les plus lourdes que j’entends et les retrouve rapidement comme si maintenant que j’ai réussi à comprendre comment utiliser ma capacité auditive, je peux trouver n’importe quelle chose.

Je compte alors au moins cinq animaux, que je ne saurais vraiment identifier et cela m’intrigue car contrairement aux autres les bruits sont bien plus forts, plus lourds, alors je me concentre encore plus bien décider à savoir ce qu’ils sont ou du moins essayer au mieux de trouver. Je peux déjà dire qu’ils trottinent car leur avancée est bien plus rapide qu’une marche mais moins qu’une course.

Soudain des grognements se font entendre ce qui me fait sursauter mais je ne coupe pas ma concentration pour autant, mon ouïe perçoit ensuite des bruits de chocs et je n’apprécie pas vraiment ces sons mais ne me défile pas et insiste dans ma curiosité.

Mon esprit semble lui aussi vouloir s’évader, sans jeu de mots, car je peux le sentir s’ouvrir plus qu’à son habitude ce qui me surprend car hormis pour communiquer avec ma fille cela ne s’est jamais produit. Mais après tout depuis que je suis ici, rien n’est plus vraiment comme avant pensais-je. Je suis sortie de mes pensées par une voix, puis deux, puis plusieurs ce qui pour le coup me surprend encore plus.