Je n’ai jamais compris, pour ma part, comment une femme aussi pénétrante, formée de bonne heure par les leçons du marquis de Vernes à la ruse envers les hommes et à la prévoyance devant les évènements, put se tromper sur le compte d’Horace, comme le fit la vicomtesse. Elle se flatta de trouver en lui un dévouement romanesque que rien ne pourrait ébranler, une admiration qui n’y regarderait pas de trop près, une sorte de vanité modeste qui se tiendrait toujours pour honorée de la possession d’une femme comme elle. Elle s’abusait beaucoup : Horace, enivré durant quelques jours, devait bientôt, éclairé subitement dans son inexpérience par les intérêts de son amour-propre, lutter avec force contre celui de Léonie. Je ne puis m’expliquer l’erreur de cette femme, sinon en me rappelant qu’elle s’

