HADJA KIRAMY DIALLO
• Madame, nous allons atterrir.
• ...
• Madame !
Avec sursaut, je sors de ma léthargie et porte attention à ce que me dit mon assistante. J'étais carrément absorbée par mes pensées et surtout par ce que m'a dit mon mari, Abdourahmane, un peu plutôt. Il m'a sans aucun doute vexé, mais à bien y penser, je comprends pourquoi il est si remonté.
Je passe ma vie entre deux avions et je ne me rappelle même pas de la dernière fois que nous avons eu trente minutes rien que pour nous, quoiqu'il sût en quoi consistait un mariage avec moi. Bref, il me faut remédier à cette situation au risque de voir mon mariage voler aux éclats, ce qui ferait le bonheur de bon nombre de gens.
Lorsque mon chauffeur se gara devance ma maison, je ne pu m'empêcher de ressentir une certaine angoisse, je n'aime pas trop cette grande maison sachant qu'a part mon mari, les employés et moi, il n'y a personne d'autre. Je n'arrête pas de dire à mon mari de nous laisser démanger, dans son appartement s'il le faut, mais non monsieur voit tout en grand, d'autant plus que c'est moi qui paye tout.
• Bonne arrivée tata. Chantonne Mami, ma femme de ménage. Toute joyeuse, elle me fit un câlin et me tira jusqu'à la salle à manger, me fit m'assoir puis m'apporta de l'eau. Un ange cette fille et je ne sais pas comment aurait été mon foyer sans elle. Elle représente bien plus qu'une femme de ménage pour moi, c'est plus comme une sœur, mon unique vraie amie.
Je me rappelle toujours de notre première rencontre, elle venait d'être mise à la rue par sa sœur avec qui elle vivait, et était enceinte de cinq mois du mari de cette dernière ; bien évidemment qu'il avait profité d'elle, c'est toujours ce qu'ils font. Je l'avais accueilli à bras ouvert et malheureusement ou heureusement, sa grossesse n'avait pas abouti. Cela fait maintenant six ans qu'elle vit chez moi et même quand je me suis mariée, elle est restée. Elle s'occupe de moi, de ma famille et de mon mari, et même si ce dernier ne l'aime pas trop, moi je sais que sans elle mon ménage serait un vrai désastre car c'est elle la maitresse des lieux.
• Alors ça a été le voyage boss lady ? Tu as encore sauvé des vies, inspirée des gens et surtout fait entrer des millions ?
• Ahaha ! Euh oui ! c'est exactement ça.
• Wow ! Franchement tu es fascinante, ta vie est fascinante. Je veux dire, regarde-toi, tu es une femme accomplie dans tous les sens. S'enthousiasme-t-elle comme d'habitude.
• Hum on eut dire ça. Mais je pense qu'il est temps que je fasse une petite pause dans tout ça et que je m'occupe un peu de mon ménage, j'ai l'impression que ton 'pote' là est à bout.
• Mais non ! Il savait dans quoi il s'engageait non ? Et puis, de quoi se plaint il franchement ? Il a la femme la plus belle, la plus riche et la plus convoitée et influente, il ne paye même pas de facture so qu'il se calme way.
Sa phrase m'a fait exploser de rire, quelle folle !
• Pas faux hein. Mais plus sérieusement, il est temps de me reprendre parce que si jamais ce mariage se solde par un échec, alors que nous passons notre temps à jouer le couple parfait devant les écrans et devant les autres, sans oublier toutes les personnes que j'ai refoulé, ceux qui ne me croyaient jamais capable de gérer un foyer et n'attendent que mon malheur, ça va être chaud quand-même.
• Mouais mais on s'en fou toujours de leurs avis.
• Tu es folle. Bon je vais aller prendre une douche et s'il te plait prépare la cuisine pour moi, je vais nous faire à monsieur et moi un succulent diner en amoureux, je vais ressortir mon côté femme fatale et il va vite oublier qu'il m'en voulait. Dis-je avec un clin d'œil en me levant.
• Ah c'est ma boss lady qui parle comme ça ! Considère que c'est fait chérie et attends, tu ne m'as pas dit la raison pour laquelle mon 'pote' là t'en voulait.
• Euh monsieur est tombée sur mes pilules.
• Aie !
• Vraiment aie.
• Désolée wallah, j'ai du mal ranger tes affaires. Mais tu ne penses pas que tu devrais songer à avoir un enfant ? regarde-toi, tu es accompli dans tous les sens et avoir un enfant donnerait un sens à tous ça et ça te fera de la compagnie aussi.
• Tu as toujours les bons mots. Ne t'inquiète pas, c'est tout réfléchi.
• Yes ! Clame-t-elle en improvisant une danse. Je roule des yeux et me dirige vers ma chambre en rigolant.
Moi qui voulais prendre un bon, long et reposant bain je me suis vu sortir de la salle de bain avec précipitation sous le retentissement exagéré de la sonnerie de mon téléphone. Et lorsque j'ai vu le nom de ma mère s'afficher sur mon écran je n'ai pas pu retenir une grimace, je sens qu'il y a du nouveau.
• Je dois aller chez ma mère là, elle demande à me voir et maintenant. Informais-je Mami qui s'affairait déjà dans la cuisine.
• Aie ! J'espère que cette fois-ci vous n'allez pas vous prendre la tête.
• Ahaha ! Arrête avec tes aie, bah je l'espère aussi. En tout cas je vais faire vite et revenir surprendre mon cher mari.
• Ne t'inquiète pas ma chérie, vas-y je gère tout en attendant.
• Merci ! tu es un ange. Dis-je en collant un bisou sur sa joue.
• Je sais, je sais, c'est tout moi.
• Haha et tu connais aussi les gouts de monsieur non, pas trop d'huile, pas trop de sel...
• Et pas trop d'épice. Je t'ai dit que je gère, je le connais que très bien ton capricieux de mari.
Je ricane et sors de la maison en courant. Cela fait une éternité que je n'ai pas conduis moi-même, j'ai donc décider de le faire aujourd'hui et de toutes les façons, pour une raison que j'ignore ma mère déteste me voir entourée de gardes, de chauffeur et autres, elle pense que j'en fais trop alors que je veille juste à ma sécurité, on ne sait jamais.
C'est Rama, la petite princesse de Mouna ma petite sœur qui m'a accueillie à l'entrée, plus joyeuse et énergique que jamais. Je l'aime cette bouille d'ange.
• Tata, tata tu m'as apporté un cadeau ? Me demande-t-elle en sautillant.
• Bien sûr mon cœur, après on rentre ensemble comme ça je te donne ton cadeau ok ?
• Youpi. Cri-t-elle en courant.
• Reste là à acheter des cadeaux aux enfants d'autrui au lieu de faire tes propres enfants. Retentie la voix de ma mère. Eh ben dis donc, c'est un complot qu'ils me font là, ou c'est comment ?
• Haha ravie de te voir aussi maman, tu m'as manqué. Dis-je en lui faisant un câlin.
• Comment tu vas ? Me demande-t-elle plus sérieusement.
• Bien Néné, bien.
• Alhamdoulillah ! Rend grâce à Dieu.
Et elle recommence.
• Bon elle est où Mouna ? Dis-je en changeant de sujet.
• Dans le salon, vas-y je vous rejoins sous peu.
• Okay.
Dans le salon, c'est une Mouna angoissée et perdue que j'ai retrouvé, c'est comme si elle n'était pas ici de son propre grès ou si elle ne voulait pas me voir ; j'étais perdue aussi. On s'est fait un câlin, puis j'ai pris place en face d'elle.
• Ça va le boulot ? Me demande-t-telle avec un sourire feint. Depuis quand s'intéresse-t-elle à ma vie qu'elle n'a jamais vraiment aimée ? Il y a de l'eau dans le gaz là.
• Bah ça va hein et toi, ça va la petite famille ?
• Oui ! Omar (notre frère) a voyagé hier.
Euh !! C'est quoi le rapport ? Heureusement que Néné est revenue à ce moment précis. Elle aussi m'a posé quelques questions sans intérêt et elles étaient clairement en train de tâter le terrain, je suis quasi impossible à duper.
• Bon, et si on allait droit au but ? Vous m'avez fait venir pour quelle raison exactement ? Dis-je en coupant court à toute cette comédie. Néné laissa échapper un soupir de je ne sais quoi, chercha le regard de ma jeune sœur avant de se décider à me parler.
Je m'étais fait un tas d'idées depuis que j'ai reçu l'appel de ma mère et ça commençais à m'angoisser.
• Bon Hadja Kiramy Diallo...commença ma mère et wallah dis comme ça, ça ne présageait rien de bon.
• Nam néné !
• Tu sais que je suis ta mère, donc intitule de dire que je te connais, je connais même ce que tu penses actuellement et c'est pour cela que je t'ai fait venir. Je sais que la vie n'a pas été tendre et je suis surtout super fière de la grande dame que tu es devenue, mais tu sais aussi que je n'arrête pas de te dire que le monde ne tourne pas autour de toi, que tu ne peux pas sauver tout le monde, décider pour tout le monde et surtout que tout le monde n'est pas toi.
• Néné s'il te plait dis-moi pourquoi je suis ici, tu commences à...
• Elle veut juste t'annoncer elle-même que chérif, mon mari a pris une deuxième épouse. Nous coupa Mouna.
• Pardon !? Dis-je en me levant en sursaut.
• Et voilà ce que je craignais ! Murmura ma mère.
• Tu peux répéter sil te plait, j'ai surement mal entendu. IL a fait quoi ? Redemandais-je à ma sœur en ouvrant bien mes oreilles.
• Cherif a pris une deuxième épouse Hadja et comme tu le vois, je vais très bien et chérif et moi aussi allons bien. Il est m******n et il a droit à quatre femmes, cela ne change en rien l'amour que nous avons l'un pour l'autre et au moins il ne l'a pas fait derrière mon dos tu vois ?
• Mouais ! Il mérite vraiment un oscar ton Connard de mari. Nan mais attends, tu t'entends parler là ? Je suis à deux doigts de vomir Maimouna ! Il t'a aussi lavé le cerveau ? Han, dis-moi !
• Et je peux savoir pourquoi tu cris jeune fille ? Intervient ma mère.
• Nan mais Ma, c'est pour cela que tu me faisais tout ce discours ?
• Et apparemment c'est tombé dans les oreilles d'une sourde. Assez Kiramy, assez !
• Assez quoi ma ! Tu la soutiens dans cette folie ? A cause de ce connard elle a abandonné ses études et elle s'est mise à pondre comme une poule, le gars n'arrive même pas à subvenir à tes besoins ou ceux de ses enfants. Tu l'as ramassé à la petite cuillère et moi, moi l'esclave de cette famille je paie toujours les frais de tout et de tout le monde et...
• Et ça recommence ? M'interrompe de nouveau ma mère. Ecoute bien Hadja, ce n'est pas parce que c'est toi qui paies même l'eau que nous buvons que tu vas te permettre de nous dire tout ce qui te chante et surtout de décider à nos places.
• Mais néné ! Commençai-je complètement butée.
• Non tu vas m'écouter aujourd'hui. Je ne te le permets pas Hadja, certes je t'en suis reconnaissante et oui je suis aussi fière de toi mais trop c'est trop. C'est son mari à elle, son foyer et elle te dit qu'elle le vit bien, donc si tu ne peux pas la soutenir ne la dénigre pas.
• Mais ma on parle de polygamie là. Tu as oublié par quoi nous sommes passé ? Ma tu es la mieux placé pour me comprendre. Ma Maimouna à quel âge ? 25 ans ? Deux enfants et aucune situation ? Ma toi aussi ce n'est pas comme ça, ma vie à moi a été détruite à cause de...
• De moi et de mon mariage, oui je sais Kiramy et je sais aussi que tu n'arrives toujours pas à me pardonner ce qui t'es arrivé et crois moi ou pas, je suis désolée. Mais on ne vit pas dans le passé et Dieu t'a souri de la plus belle des manières, regarde-toi aujourd'hui ? Tu manques de quoi ? Ah oui je sais. Tu manques de reconnaissance et tu vis dans le passé et tôt ou tard, cette rancune te nuira. Tu n'es pas maitre de ton destin jeune fille, tu crois que toi ça y est, plus rien de mal ne peut t'arriver ? Je ne te le souhaite pas mais Dieu peu inverser ta situation du jour au lendemain, 'les gens avant l'argent' jeune dame. Tu crois que tu es parfaite toi ? Que tu maitrise tout et tout le monde ? Que ton argent et ta réputation peuvent tout gérer ? Kiramy Diallo je croyais t'avoir mieux éduqué. Kiramy Diallo redescend sur terre...
• Néné c'est bon. Intervient Mouna.
• Non laisse la finir s'il te plait, elle semble avoir beaucoup de choses à me dire. Dis-je à deux doigts de pleurer tant ses paroles me faisaient mal.
• En effet, j'ai énormément de choses à te dire mais malheureusement toi tu n'écoute pas, c'est toi qu'on écoute. Tu as centré ta vie sur toi et ta réussite, rien d'autres ne compte. C'est toujours Allo Ma, tu as reçu l'argent, la nouvelle voiture, le docteur est passé ? Et jamais de Ma comment tu vas. Je ne connais rien de ta vie à part ce que nous rapporte les médias alors que je suis ta mère, et à cause de cette vie médiatique que tu as choisie, aucun de nous, nous les membres de ta famille ne peuvent vivre comme il veut, nous sommes épiés de partout. A cause de toi et de tes règles, nous ne pouvons pas faire ce que l'on veut de nos vies. Toi puisque tu te dis féministe ou je ne sais quoi, le mari de ta sœur ne doit pas prendre une deuxième épouse, moi ta maman je n'ose pas me remarier malgré mon jeune âge et toi ? Toi Hadja, n'oublie pas que tu as dressé une liste du type de mari que tu veux. Subhana'Allah et Dieu dans tout ça ? Tu as refoulé combien de bonne personne à cause de tes préjugés ? Et tu crois que ton mari là est mieux ? Qu'il est parfait ? Je ne connais même pas sa famille et toi tu as agi comme si tu n'avais pas de famille, et pourtant nous ne t'avons pas jugé pour tout cela nous, on t'a laissé faire. Sache juste que, cette vie, c'est chacun son tour et que surtout Kiramy, tu n'es pas maitre de ton destin. L'argent ne fait pas le bonheur Kiramy et tôt ou tard, c'est vers nous, ta famille, que tu vas te tourner.
• C'est ce qu'on va voir. Rétorquai-je piquée au vif en ramassant mes affaires.
• Tout ce que tu viens de dire là Néné, ce sont mes choix et je l'assume, toi aussi Mouna, vous tous d'ailleurs, désormais je ne me mêlerais plus de vos vies, je vous laisserais assumer aussi. Ajoutais-je en l'indexant du doigt.
• Alhamdoulillah, ainsi soit-il. Clame ma mère plutôt satisfaite. Nan mais ! J'ai ouvert la bouche pour parler mais rien n'est sorti, je ne m'étais jamais sentie aussi blessé et par ma mère en plus. A la place je me suis dirigée vers la porte d'un pas déterminé.
• Que Dieu veille sur toi ma fille, et n'oublie pas que ma porte sera toujours ouverte pour toi et que je serais toujours là pour toi. Cria ma mère pour que je puisse l'entendre alors que j'étais déjà à l'entrée. Et c'est la goute d'eau qui a fait déborder le vase.
J'ai conduit comme une folle, manquant même de renverser quelques passants et je me suis retrouvée au bord de la mère sans savoir comment. J'avais mal, j'étais triste, blessée, déçue et surtout perdue. Et si tout ce qu'elle venait de me dire était vraie ? Suis-je aussi égoïste ? C'est vrai que je suis assez exigeante mais la vie n'a pas été tendre avec moi. Et aussi on m'a tellement trahi, menti et utilisée qu'il m'a fallu me créer une personnalité insensible et impénétrable, complètement différente de celle que je suis ou plutôt j'étais, pour arriver là où je suis aujourd'hui. Ce monde est rempli d'hypocrites et de personnes de mauvaise foi et un pas de travers, tu te retrouves à terre terrasser par la personne en qui tu avais le plus confiance.
J'ai été tellement traumatisée, négligée, dénigrée et aussi abusée à l'enfance que je me suis vu dans l'obligation d'éteindre mon humanité pour réussir et au fond, je ne sais même pas qui je suis, non je ne le sais pas. Je renvoie toujours l'image de la femme forte et qui a une totale confiance en elle, alors qu'au fond, même les compliments je les prends pour des moqueries tellement que je doute de moi. L'enfance, c'est l'étape de la vie la plus fragile et les séquelles et traumatismes vécues à cette période, perdure à jamais. Et aussi, ne faite jamais une remarque négative sur le physique de quelqu'un, cela génère un tel complexe, que si la personne n'est pas vraiment forte et chanceuse, elle ne s'en sortira pas parce qu'elle doutera toujours d'elle.
Moi, je suis perdue entre qui je suis, qui j'étais et qui je devrais être. Et néné a tellement raison, l'argent ne fait pas le bonheur car je ne suis pas heureuse, je ne l'ai jamais été. Je ne sais pas combien de temps je suis restée au bord de la mer, à me remettre en question et surtout à pleurer, mais lorsque j'ai pris mon téléphone pour regarder l'heure j'ai halluciné. Mon mari doit être rentré depuis deux heures au moins et merde ! Quelle vie ! Et le pire est que je n'ai personne vers qui me tourner, qui me croira ?
Lorsque je me suis garée de nouveau devant ma villa, je l'ai encore une fois contemplé pendant des minutes me rappelant une autre phrase de ma mère 'ce n'est pas la taille de votre maison qui compte, mais le bonheur qui y règne', et il y a-t-il de la joie dans la mienne ? Je doute fort. En essayant d'ouvrir la porte d'entrée je me suis rendue compte qu'elle était fermée de l'intérieur, ce qui m'a paru très bizarre et aussi, j'ai cru entendre des éclats de rires. Mais bon, je dois halluciner vu mon état.
• Ah c'est ma bosse Lady ! Clame Mami de nouveau. Elle allait enchainer lorsqu'elle remarqua mon état.
• Bon Dieu que t'est-il arrivée Hadja ? Tu as été attaqué ? Qui t'a fait du mal ?
Je la pousse doucement et entre dans la maison, je n'avais pas la tête à débattre ou à quoi que ce soit d'ailleurs.
• Je vais bien, je vais aller me reposer. Abdourahmane est là ? Demandais-je en voyant qu'il n'y avait personne au salon ou dans la salle à manger, et pourtant la table n'avait pas encore été débarrassée et il y avait deux assiettes dessus.
• Oui, il est dans votre chambre je crois.
• Il a dîner avec qui ? j'ai cru avoir entendu des éclats de rire tout de suite.
• Euh...en fait, il est revenu avec un ami mais il est déjà rentré. Des éclats de rire, ça devait être la tv. J'opine de la tête lasse et me dirige vers ma chambre. J'espère que lui aussi ne va pas me prendre la tête ce soir. Là j'ai juste besoin d'un bon bain, un bon massage et une bonne écoute pour me libérer et vu qu'il refuse que j'aie des amis(e) et qu'il est mon seul confident, j'ai plus besoin de lui que jamais.
Lorsque j'ai ouvert la porte de notre chambre il était de dos et quand il s'est retourné pour me regarder, j'ai compris que j'allais juste me contenter d'un bon bain si je ne veux pas avoir une autre dispute.
• Hey chéri. Dis-je en essayant de lui faire la bise, mais il me repoussa violemment ce qui me laissa carrément bouche bée.
• Tu étais où ? Me demande-t-il d'un ton ferme, sans un regard pour moi.
• Attends, tu as quoi ? Tu as vu la violence avec laquelle tu viens de me repousser ?
• TU ETAIS OU KIRAMY ? OUBIEN TU ES SOURDE ? Hurle-t-il comme un fou.
• Chez ma mère. Dis-je tout doucement, essayant d'éviter les problèmes par tous les moyens même si j'avais du mal à reconnaitre mon mari là.
• En plus tu mens ? TU ME MENS GROSSE P*TE !
• Quoi ? Mais non je ne te le permets pas hein. De quel droit tu me parle sur ce ton ?
• FERME LA JE DIS. Tu t'es trop cru comme une reine et j'en ai marre de tes mensonges.
• Toi ferme là. Criai-je à mon tour et avant que je ne puisse poursuivre ma phrase, j'étais déjà par terre, la joue en feu et la lèvre fendu. Non je ne rêvais pas, mon mari venait de lever la main sur moi. Moi Kiramy, la féministe et milliardaire et je ne sais quoi d'autres.
• Tu viens de lever la main sur moi là ? Bafouillais-je incrédule.
• Euh oui ma chérie ! Attends tu t'es cru intouchable, parce que tu es Kiramy, tu es pleine au as et tout ? Oui je viens de te casser la gueule et je n'hésiterais pas de recommencer si jamais tu me reparle sur ce ton. Je ne suis pas ta femme, ni ton pote et je t'ai assez laissé faire. Et si jamais tu ose me dénoncer, n'oublie pas que je détiens tes plus gros secrets, ceux que tu caches aux yeux du monde, comme le fait que tu as été violée par ton propre frère et dans la maison de ton père, ou le fait que l'année dernière à cause d'une dépression tu as failli finir dans un asile. Et même si tu voulais le raconter, tu le diras à qui ? Tu as fait croire au monde entier que nous sommes un couple parfait, que tu es une femme parfaite avec une vie parfaite. Et ta famille, vu l'état dans lequel tu es rentré je suis sur qu'ils ne font pas partie de l'équation non plus, après tout, tu as une vie parfaite toi. Donc tu vas gentiment te lever, aller prendre un bain et revenir dormir. Désormais, tu vas agir comme la gentille petite femme que je veux, me faire des enfants et me mettre sur ton testament sinon je deviendrais ton pire cauchemar.
Après avoir fini son monologue, le mari de Kiramy sorti de leur chambre avec un sourire narquois et satisfait, et alla de ce pas rejoindre Mami, avec qui il entretient une relation depuis un bon moment et avec qui il a ficelé ce plan, à savoir détruire Kiramy et lui soutirer de l'argent, et ils étaient sur la bonne voie.
Kiramy de son coté, essayait de se persuader qu'elle était dans un rêve, que cette journée n'était pas réelle alors que si, elle l'était bel et bien et ce n'était que le début du commencement.
C'est pour cela qu'il ne faut jamais dire jamais ! La vie nous cache bien des surprises.
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Queen
23/04/2019
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