IX Le rêve de Jeanne Tandis que le comte du Barry se rendait au Louvre, Jeanne, dévorée d’impatience, attendait dans l’angoisse le résultat de la lettre que Noé Poisson avait portée au chevalier d’Assas. La nuit était venue, et, avec l’obscurité, le découragement descendait dans l’âme de la jeune fille. Poisson ne revenait pas !... Le chevalier, le sauveur attendu, n’apparaissait pas ! Dans les ténèbres du vaste et somptueux salon qu’elle appelait son atelier, enfouie au fond d’une sorte de large divan, la tête cachée dans ses bras, Jeanne songeait... À l’aube de la vie, elle se trouvait sous la menace d’un de ces orages qui ravagent une âme avec plus de violence qu’une tempête ne le fait d’une forêt. Elle aimait !... Qui ?... Le roi de France. Et cet amour, c’était l’absorption d

