XVIII L’hôtel d’Étioles Lorsque le chevalier d’Assas, ayant franchi la porte de la Bastille, eut respiré cinq ou six grands coups d’air libre ; lorsqu’il se fut assuré que son libérateur avait disparu, le débarrassant de sa présence et de l’étrange malaise qu’il lui occasionnait, – malaise que le jeune homme se reprochait comme une noire ingratitude, – lorsque, enfin, il fut bien convaincu qu’il était libre, ou du moins ce qui s’appelait libre à cette époque où, sur dix passants, il y avait un agent secret chargé de surveiller les neuf autres, le chevalier prit en toute hâte le chemin de la rue Saint-Honoré. Il marchait gaillardement, le nez au vent, la main sur la poignée de l’épée qu’on lui avait rendue au corps de garde de la sombre forteresse. Il n’eût pas fait bon le regarder de t

