V LES CRAINTES D’ANTONIA. Ce n’était pas sans une secrète intention que M. d’Ambron avait confié Antonia à la garde et aux soins de Panocha. Après ce qui venait de se passer entre la jeune fille et lui, le comte éprouvait le besoin de mettre un peu d’ordre dans ses idées, de se recueillir. Ce fut donc avec une distraite indifférence qu’il se mit à parcourir et à visiter la forêt. Du reste, son inexpérience des solitudes du nouveau monde lui rendait sa tâche difficile, sinon impossible. Après une exploration, ou, pour être plus exact, une promenade de deux heures, le jeune homme reprit le chemin du rancho, à peu près persuadé que Panocha, en signalant l’apparition de miss Mary, n’avait eu d’autre but que de se donner une certaine importance, et que cette apparition n’avait jamais eu lieu.

