Chapitre 6

2125 Words
Priscilla se sent extrêmement fatiguée et ce n'est pas dans ses habitudes. Elle se sent un peu nauséeuse et bizarre. Elle sent que quelque chose se passe mais elle ne sait pas trop comment l'expliquer. Jusqu'au moment où elle va essayer de boire un verre d'eau et le vomit aussitôt. Elle se remémore à ce moment là que sa mère lorsqu'elle était enceinte ne supportait plus de boire du café. Ça fait tilt dans sa tête et elle court à la pharmacie acheter un test de grossesse sans rien dire à Sergio. Elle ne veut pas le décevoir si jamais c'est négatif. Le résultat est sans appel, elle est bien enceinte. Alors elle prend rendez-vous au laboratoire pour avoir confirmation. Le lendemain, après avoir reçu les résultats, elle dit à Sergio qu'elle a besoin d'aller au centre commercial et achète une paire de petits chaussons qu'elle fait mettre dans un emballage cadeau. Elle va lui donner pour lui annoncer la nouvelle. Sur le chemin du retour, elle n'en peut plus et veut connaitre la réaction de son mari. Elle lui demande de se garer sur le bas côté et lui dit qu'elle a une surprise pour lui. Elle lui offre donc la boite et lui se demande ce que c'est vu que c'est très léger. Lorsqu'il ouvre celle ci et voit les petits chaussons jaunes de nouveau né, il comprend aussitôt et serre sa femme dans ses bras et verse même une petite larme. Les futurs parents sont heureux.  -« C'est pas vrai, s'extasie Sergio, j'y crois pas. Je vais être papa. Il faut qu'on l'annonce à ma mère. - Moi je pensais que ce serait mieux d'attendre encore un peu parce qu'il y a toujours un risque de fausse couche les trois premiers mois. - Oui mais on peut le dire à la famille proche. Les amis on attendra.  Priscilla trouve sa réaction si touchante et en même temps elle voudrait crier au monde entier qu'elle est enceinte alors elle accepte de le dire à la famille proche. - D'accord, on fait comme ça. À peine arrivés chez eux, Sergio se rue sur le téléphone et appelle sa mère. - Coucou grand mère ! Ça va ? - Mais qu'est-ce qui t'arrive ? C'est pas grand mère c'est maman. - Oui je sais bien. C'est pour ça que je t'appelle grand mère. - Oh c'est pas vrai !!! Non !!! Je vais être grand mère ?! Et elle hurle de joie au téléphone, ce qui fait courir Emilia qui se demande ce qui se passe.  - Qu'est-ce qui a ? T'es folle ou quoi ? - Je vais être grand mère, voilà ce qui se passe. Tu vas être arrière grand mère. Mon fiston va être papa.  Et la grand mère félicite son petit fils et sa petite fille comme elle se plait à appeler Priscilla. D'ailleurs, elle est la seule à le faire car Maria ne pense qu'à son fils et en oublie même que c'est Priscilla qui est enceinte et non Sergio. - Alors dis moi tout, ça fait combien de temps ? Et quand est-ce que le bébé doit naître ? J'espère que ce sera une fille. - Je te passe Priscilla qui t'expliquera ça mieux que moi. Allez bisous grand mère  - D'accord passe la moi. Comment ça va ? C'est chouette. Je suis trop contente. Je savais bien que ça allait arriver un jour.  Et la discussion prend fin au bout de vingt minutes pendant lesquelles Maria prodigue déjà des conseils à Priscilla, ce qui agace fortement celle ci mais bon elle peut comprendre que sa belle maman soit heureuse depuis le temps qu'elle les serine pour avoir un bébé. Après cela, Priscilla appelle Betty et lui dit - Bonjour tata. - Euh il t'arrive quoi là ? T'es bourrée ou quoi ? Et elles éclatent de rire toutes les deux comme à l'accoutumée dès qu'elles se parlent. - Mais non, t'es conne ou quoi ? Tu vas être tata pour la deuxième fois c'est tout.  - Ouah c'est génial. Alors ça y est les spermatozoïdes handicapés de Sergio ont réussi. Il aura mis le temps. Et elles se marrent car elles ont toujours eu un humour sarcastique dans la famille. Et entre elles, c'est toujours comme ça. Ensuite ils appellent Teddy et Sabrina et finissent par Marcel et Lilia. - Ah ben c'est super, Lilia n'est pas très expensive comme d'habitude. Mais Priscilla sent que ça lui fait plaisir. - Ah et tu sais quoi, je suis comme toi avec le café sauf que moi c'est l'eau que je ne supporte plus. Tu peux croire ça ? - C'est marrant ça. T'es vraiment ma fille alors. Et les deux femmes rigolent et on sent cette complicité qu'elles ont toujours eue revenir malgré les désaccords entre elles. Cette grossesse va beaucoup rapprocher la mère et la fille au grand désespoir de Maria qui se voyait déjà prendre la place de Lilia qui habite à 12 000 kilomètres de sa fille.  Les futurs parents sont heureux.  - Tu as vu la réaction de ma mère. J'ai cru qu'elle allait faire une crise cardiaque au téléphone.  Sergio éclate de rire. Il est le plus heureux des hommes à cet instant précis. - Oui et moi j'ai été très surprise par la réaction de ma mère. Elle a été super et m'a donné plein de conseils. Mon père c'était à prévoir, il était comme à son habitude. Mais ça fait du bien de savoir que tout le monde est content pour nous.  - Oui on a beaucoup de chance d'avoir nos familles autour de nous.» Mais ce que Sergio ignore, c'est que même si pour le moment tout semble être au beau fixe, cela ne va pas durer.  Maria de son côté réfléchit et se dit que finalement elle va l'avoir ce bébé. Elle espère vraiment que ce sera une fille car elle veut une fille. Dans sa tête, elle va être maman pas grand mère. Au fond d'elle, elle sait que Priscilla ne saura pas s'occuper du bébé et aura besoin de son aide. Et puis c'est normal car après tout c'est le bébé de son fiston. Elle oublie très vite que Priscilla n'est pas du genre à avoir un enfant sans vouloir s'en occuper, elle oublie aussi que si le couple a attendu aussi longtemps c'est parce qu'ils voulaient être sûrs d'eux et avoir la situation financière idéale. Elle oublie aussi que Priscilla s'est toujours jurée d'être une meilleure mère que sa propre mère. En bref, Maria va commencer à se montrer très étrange et intrusive dès le lendemain. - Bonjour ma puce. Comment ça va ce matin ? - Ben ça va pourquoi ? - Et tu as pris ton petit déjeuner ? Tu dois faire attention parce que tu dois manger pour deux maintenant.  - Je crois pas non. Autrement je vais ressembler à une baleine et ce n'est pas vraiment le but. Et puis vous en faites pas, ma nutritionniste est excellente et connait très bien son métier, dit elle en essayant de garder son calme. Depuis plus de dix ans maintenant, la jeune femme a pris beaucoup de poids car elle est sous cortisone pour un asthme sévère et suit un traitement très fort au quotidien. Alors pour éviter des complications, sa gynécologue lui a suggéré avec sa pneumologue de suivre un régime spécialement élaboré par une nutritionniste afin de réguler sa prise de poids pendant la grossesse. Mais Maria ne le sait pas car Priscilla a perdu l'habitude de tout raconter à sa belle mère qu'elle trouve de plus en plus suspecte et bizarre au fil des années. - Oui mais moi je dis ça pour toi. C'est juste que je m'inquiète avec ton traitement pour ton asthme et tout. Ça peut être un problème pour le bébé. - Vous en faites pas je suis pas débile et je sais ce que j'ai à faire. Et j'ai de très bons médecins qui me suivent depuis des années. Et Priscilla raccroche déjà fatiguée par cette conversation. Le problème est que Maria ne comprend pas et appelle la jeune femme tous les jours pour savoir comment elle va, ce qu'elle mange, ce qu'elle fait et si elle prend le temps de se reposer. Au bout d'une semaine, Priscilla commence à être réellement agacée par l'attitude de sa belle mère. - Bonjour ma puce. Comment ça va aujourd'hui ? - Écoutez vous allez m'appeler tous les jours comme ça ? - Ben c'est normal tu es comme ma fille et Sergio dit jamais rien. - Okay mais c'est votre fils débrouillez vous avec lui.  Priscilla est à bout de nerfs et elle sent qu'elle va craquer si Maria continue mais celle ci insiste et Priscilla explose. - Mais vous croyez que c'est votre bébé ou quoi ?! Je ne suis pas votre mère porteuse !!! - Ben pourquoi tu dis ça ? Je sais bien que t'es pas une mère porteuse. Je suis pas folle à ce point là quand même. - Alors foutez moi la paix ! Vous allez pas appeler tous les jours pour me demander ce que j'ai mangé, si j'ai bien dormi, si j'ai bien pété ni comment je vais m'habiller. Si j'ai besoin de conseils je les demanderai à ma mère qui a eu quatre enfants et qui est ma mère. J'ai besoin d'elle pas de vous ! - Oui mais tu sais comme elle est loin, je peux la remplacer. Je peux être ta mère. - Mais jamais de la vie ! Vous êtes folle ou quoi ?! Jamais je voudrais de vous comme mère même si la mienne était morte. Alors foutez moi la paix et arrêtez de croire que vous êtes docteur et que je suis votre mère porteuse. Ce n'est plus la peine d'appeler tous les jours ou plusieurs fois par jour. Je ne vous répondrai plus ! Et Priscilla raccroche le téléphone. Cette femme a le don de l'énerver comme personne. Et elle sait que dans son état, il serait préférable de rester tranquille et calme pour éviter aussi la crise d'asthme surtout qu'elle a dû prendre la décision d'arrêter son traitement trop lourd. Sa pneumologue lui a donné le choix, soit elle continue son traitement avec un risque de 50% de malformation du bébé ou elle arrête et c'est elle qui est fragilisée. Mais sans hésitation, Priscilla a préféré donner toutes les chances à son bébé, après tout ce n'est que neuf mois et si elle est malade, elle sait que son médecin trouvera une solution. Elle ne veut prendre aucun risque inutile pour son futur bébé. Le soir après sa discussion houleuse avec sa belle mère, lorsque Sergio rentre du travail, elle lui explique en détail ce qui s'est passé. - « Mais pourquoi t'es comme ça avec ma mère. Et en plus je savais déjà parce qu'elle m'a appelé en pleurant. T'abuses vraiment. T'avais besoin de l'envoyer chier comme ça ? - Evidemment c'est pas toi qu'elle appelle tous les jours parce que même si elle t'appelle tu réponds même pas. Et après tu veux me faire la morale. T'es sérieux ? - Oui mais moi quand je bosse j'ai pas le temps et comme elle insistait j'ai répondu et elle était en pleurs. - Ben honnêtement je m'en fous. Elle me parle comme si je portais son enfant. Elle croit qu'elle paye mes frais et que je suis un mère porteuse ou quoi ? C'est notre enfant pas le sien ! - Mais pourquoi tu réagis comme ça ? Elle va pas te voler ton gosse ! » Et voyant que son mari ne comprend pas la situation, Priscilla décide de lâcher l'affaire et de vaquer à ses occupations. Ils ne vont pas encore se prendre la tête à cause de sa mère quand même et pas en ce moment alors qu'ils devraient profiter pleinement et sereinement de la grossesse. C'est leur premier enfant qu'elle porte et pour elle rien n'est plus important que son bien être et celui de son couple. Une chose est sure, elle ne se laissera pas faire et si son mari ne comprend pas, elle s'en moque. Son intuition ne l'a jamais trompée et elle sent bien que Maria a un problème par rapport à sa grossesse et qu'elle veut trop s'immiscer dans leur vie. Et pour Priscilla, c'est juste impensable. Ce qu'elle ne sait pas encore à ce moment là c'est que sa belle mère a tellement l'esprit tordu, qu'elle va user de moyens inimaginables pour être toujours présente et avoir son mot à dire. Ce n'est que le début du véritable changement de Maria qui à partir de maintenant ne pourra plus cacher son vrai visage. - 
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