Le combat de Djelika

Dix-Huit

Brahima a fini par accepter et le plan s'est mis en marche.

Moi, dans ma nouvelle vie, je vivais en refugié, je ne sortais pas trop pour ne pas éveiller les soupçons, car on n'était pas vraiment loin du secteur où habite Oumar , et ses femmes avaient pas mal d'amies dans les coins.

Djeneba était venu me rendre visite ce jour-là, on parlait de tout et de rien. C'est vraiment la seule qui m'a toujours comprise et la seule qui m'écoutait sans me juger, je me rappelle petite le jour où le professeur et un élève m'avait accusé de vol. Elle était toujours au front en train de me défendre, essayant de trouver des preuves par ci par là et me tirer d'affaires. C'est elle qui m'a soutenu quand tout les autres étaient révoltés contre moi.

Djelika : tu m'aides à couper la viande ?

Djeneba : d'accord ..

Djelika : alors raconte, comment s'est passé la vie au village après mon départ ? et Batoma?

Djeneba : bon, il ne s'est pas passé grand-chose. Tu connais déjà les villageois et leurs histoires de traditions , rien n'a absolument changer et Batoma est toujours resté toujours cette fille sotte assoiffée d'argent. Elle s'est fait avorter deux fois..

Djelika : Ah bon? Mais ses parents ne sont pas au courant ou quoi ?

Djeneba : ses parents ? n'en parlons pas, tu étais témoin quand elle disait que ses parents ne la réprimandent jamais non ? elle est devenue un enfant gâté et a grandi ainsi.

Djelika : mais et l'école ?

Djeneba : les personnes comme Batoma ne peuvent vraiment plus étudier elles ont très vite compris la vie . L'école était sont derniers soucis, elle avait comme ambition de se marier avec un homme riche. Je pense qu'elle est aussi venue en ville, la dernière fois que nous nous sommes vues, je suis allé la dire que je venais continuer mes études ici, elle m'a dit que, elle aussi, arrive bientôt.

Djelika : elle a vraiment gâché sa vie jusqu'à ce point ?

Djeneba : vraiment !

Djelika : moi qui ai fait l'expérience, je ne conseillerais à personne de passer par les difficultés par lesquelles je suis passé. Le mariage forcé est devenu tellement banalisé.

Djeneba : non, tu y as été forcé, c'est différent. Je suis là maintenant et je te protégerai comme toujours de tous ceux-là qui essayeront de te faire du mal.

Djelika : tu es vraiment mon garde du corps à plein temps hein. Merci ma poule!

Djeneba : bien sûr ma chérie.

Djelika : hum parle-moi de l'avocat ? hum j'ai vu comment il te regardait hein..

Djeneba : hum bon, j'avoue qu'on passe énormément de temps ensemble et je commence à un peu craquer sur lui, mais je ne pense pas que ça soit réciproque. C'est quelqu'un de très réservé et vraiment sûr de lui du coup difficile de le dévisager.

Djelika : oui, je te comprends, mais tu verras qu'il va s'habituer à toi et avec le temps ça vas vite s'arranger.

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Nous avons passé des mois à préparer notre plan pour que tout se passe bien et que rien n'échoue.

C'était enfin le moment de mettre en marche nos idées. Le premier jour Djeneba se rendit devant sa boutique et fit un peu semblant de rechercher quelque chose par terre. Elle fit des pas et vient plus de 5 fois, mais Oumar ne l'a toujours pas remarquer. Il ne pense vraiment qu'à lui cet homme et il ne voit que lui. Le premier jour n'était qu'un essaie et il s'est vraiment avéré qu'il est un dur à cuire. Mais nous n'avons pas lâché l'affaire de si tôt, et la deuxième tentative s'est avéré être concluante.

Une semaine après Djeneba se rendit dans un restaurant où il se trouvait. Il déjeunait avec un ami et comme par enchantement celui-ci la remarqua. Elle était habillée en minirobe rose, un sac à main blanc et une paire de basket.

Hamady : waouh ! waouh ! regarde un peu celle-là comment elle est belle et fraîche. Des comme ça se fait rares de nos jours hein !

Oumar : bof laisse tomber certainement qu'elle attend quelqu'un, les filles comme ça sont trop matérialistes, tu le sais et je ne veux pas de problème.

Hamady : tant mieux, car j'ai de l'argent et toi aussi, en plus tu viens de perdre ta femme, autant la remplacer avec une plus jeune. Tu pourras ainsi t'amuser et profiter de sa déhanchée, tu n'as pas vu comment elle marche ?

Oumar : j'avoue que j'ai des manques en ce moment et mes femmes sont un peu trop vieilles pour assouvir tous mes désirs.

Hamady : laisse-moi aller la voir.

Il se lève de sa chaise et s'approche peu à peu de la table où était assise Djeneba. Elle faisait directement face à leur table et buvait son verre.

Hamady : salut déesse !

Djeneba : comment puis-je t'aider ?

Hamady : enfaîte depuis que tu es rentré dans le restaurant mon ami là-bas n'a pas arrêté de te fixer, il faut dire qu'il a raison ta beauté est bouleversante.

Djeneba : désolé, mais je suis prise.

Hamady : aller juste faire connaissance en plus, tu mérites mieux et il y a de l'argent en jeu tu vas quand même pas refuser. Une beauté comme toi doit être entretenue par un homme riche.

Djeneba : j'avoue, c'est tentant, mais combien je gagne ? comme tu l'as dit, je ne suis pas une fille qui traîne beaucoup avec les pauvres.

Hamady : ça dépend de combien tu veux gagner. Alors ? je peux avoir ton contact, ici, c'est un endroit un peu publique histoire que vous vous rencontriez un peu plus tard et vous discutiez ?

Djeneba : ok ..

Après avoir remis son numéro, elle réussit sa deuxième mission en sortant, elle s'efforça de jeter un regard sur lui, leur regard se sont croisés et elle lui fit un clin d'œil vite fait avant de disparaître dans la foule.

Oumar : alors?

Hamady : je t'avais dit que j'arrangerais le coup. Voici son contact et ne me déçoit pas.

Oumar : j'avoue qu'elle n'est pas mal.

Hamady : tu me raconteras tout dans les moindres détails.

Oumar : sa marche!

En réalité, il ignorait qu'il signe sa propre fin et son amie le pousse tout simplement dans le précipice.

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Djeneba me raconta toute la scène et j'étais vraiment dégoûté par le niveau de perversité d'Oumar. Il était vraiment capable de tout. Un homme marié et avec des enfants en plus. Il n'a aucune limite et aucune honte vraiment.

Nous avions donc lancé le filet et il reste plus qu'à attraper le poisson pour nous faire un bon festin.