Le combat de Djelika

dix

Comme à nos habitudes on s'amusait, on éclatait de rire. Oumar à prolonger son séjour et cela me laisse largement le temps de récupérer : quand le chat n'est pas là les souris dansent dis t'on. J'avoue que Brahima s'occupe aussi de moi, quelle chance de l'avoir à mes côtés!!.

Pendant qu'on était occupé à regarder un film y a mon téléphone qui commence à sonner. Je sursaute et commence à trembler. Je me demande si un jour je me dirais normal si j'étais pas prise de peur.

C'était juste Djeneba.

Djelika : coucou comment vas tu?

Djeneba : bien et toi?

Djelika : oui cv aussi..

Djeneba : tu pourras sortir aujourd'hui ? Je t'invite à manger dans le restaurant où on s'est rencontré..

Djelika : je vais essayer de venir mais je te promets rien.

Djeneba : je t'attendrai vers 16h.

Djelika : ok bye.

Sortir encore? Je me demande dans quoi est ce que je me suis encore fourré les pieds. Si Oumar apprend que je passe mon temps dehors il va m'accuser de tromperie et me mener la vie dure.

Brahima : tout vas bien? C'était papa?

Djelika : non pire, c'était Djeneba. Je sent les problèmes venir.

Brahima : qu'est ce que tu raconte? Tu ne peux plus parler à tes amies ou quoi, t'es pas en prison ici tout de même ..alors qu'est ce qui se passe?

Djelika : elle veut me voir au restaurant où on s'est rencontré..

Brahima : sa tombe bien je voulais y emmener Fatimah. Elle raffole de leurs beignets. Je peux t'y déposer.

Djelika : merci vraiment. Que ferais je sans toi..

On est restés encore un moment devant la télé. Je m'étais même assoupie.

___Vers 16h.

Je file dans la toilette me doucher et m'habiller convenablement pour sortir.Je me rappelle plus depuis combien de temps j'avais plus porter un habit à manche courte. Je n'enfilais que des boubous pour cacher mes blessures, des blessures qu'Oumar m'infligeait à longueur de journée.

Brahima : coucou je suis là, tu es prête ?

Fatimah : youpi on vas sortir avec tanti..

Djelika : oui ma belle. T'es jolie Dis donc..

Fatimah : merci..

Brahima : on y vas?

Djelika : oui laisse moi porter mes boucles d'oreilles.

Sitôt dis sitôt fait et nous voilà prêt à sortir.

J'étais un peu pensive. Ma vie a tellement changée. J'ignore où j'en suis. De l'école je me retrouve marié à un homme que je ne connais pas qui me maltraite et me brutalise. Mon quotidien est devenue un cauchemar. Où est donc passé cette fille joyeuse qui n'avait pas à se soucier de la vie. Le temps passe si vite.Que vais je donc pouvoir raconter à Djeneba.? Je me posais tant de questions soudain la voix de Brahima me fait sursauter et voilà que je descends de mon nuage.

Brahima : on est arriver!

Djelika : oh désolé j'avais pas vue.

Brahima : je sais que tu as peur mais tout se passera bien.

Djelika : merci!

Je me dirige donc dans le restaurant et je vois Djeneba assise et accompagnée par un homme. Il ne m'est pas familier.Il portait une cravate , plutôt beau , teint noir et un physique impressionnant.

Je m'approche mais j'avais toujours au fond de moi ce mauvais pressentiment qui commençait à me faire perdre mes mots.

Djelika : bon..bon..soir!

Djeneba : tu vas bien? Tu m'as l'air pâle.

Djelika : pas vraiment..Qu'est ce que tu prépares encore s'il te plaît ?

Djeneba : je te présente Mr Koné l'avocat de ma famille. Je lui ai parlé de ton cas et il a voulut t'aider.

Djelika : tu as fais quoi? Je te faisais confiance.. pourquoi t'as fait sa?

Tout d'un coup ma peur s'est transformée en colère et j'ai commencé à lui hurler dessus.

Djeneba : calme toi . Tu as besoin d'aide .Regarde toi , regarde comment cet inconscient t'as rendu. Tu es si jeune Djelika ouvre les yeux et bat toi pour ton droit.

Djelika : j'ai plus rien à faire ici. Au-revoir.

Je fit signe à Brahima et je me précipite dans la voiture.

Djelika : allons nous en d'ici.

Brahima : d'accord.

Tout le long de la route je suis resté calme. Je n'avais pas vraiment quelque chose à dire. J'étais à la fois énervé mais je me sentais aussi coupable par la manière dont je lui est parlé mais n'empêche qu'elle s'est mêler de ma vie et j'aime pas cela.

Arrivé devant la porte je monte me réfugier dans ma chambre et me met à pleurer. J'avais besoin certainement d'évacuer tout ce que j'avais accumulée pendant tout ce temps.

Soudain j'entends Brahima toquer à la porte.

Brahima : laisse moi te parler.

Djelika : c'est toi!!

Brahima : qu'est ce qui se passe dis moi..

Djelika : t'étais Pourtant là t'as dû tout voir.

Brahima : non je parle de toi. Qu'est ce que tu as? Comment te sent tu?

Je suis resté figé et le regardait me dévisager .Jamais on a montrer autant de bienveillance à mon égard. Tout le monde essaye de m'aider mais personne ne sais réellement ce que j'ai.

Djelika : je suis juste fatiguée de mener une bataille dont je suis sur de ne pas pouvoir gagner.

Brahima : écoute je sais que pour toi c'est difficile tout sa et que t'as peur de ce qui pourrait t'arriver mais tu ne crois pas être à présent prête à aller de l'avant et à sortir de toutes ses souffrances du quotidien ? Je ne t'ai jamais vue heureuse même une seule fois depuis que je te connais pourtant tu semble être une fille joyeuse et pleine de vie.

Djelika : je sais que je peux le faire mais toutes les situations ne peuvent pas être traité de la même manière. Je vais pas m'embarquer dans de la justice sans être armé. Le problème est qu'il ne s'agit pas que de moi mais aussi de ma mère. Si papa la répudie elle n'aura nul part où aller . Je ne peux pas être égoïste jusqu'à ce point.

Brahima : alors pourquoi ne pas simplement parler de ce point avec ton amie. Elle a des bonnes intentions envers toi et ne veux que t'aider..

Djelika : j'y suis allé un peu fort j'avoue.

Brahima : alors rappelle la.

Djelika : plus tard je veux remettre mes idées au clair..

Brahima : je comprends, je te laisse j'ai une commission urgente à faire je te reviens bientôt en attendant prend soins de toi et pas de bêtises.

J'acquiesce avec un sourire et m'allonge de nouveau dans mon lit et me voilà qui replonge dans mes pensées et ses multiples questions qui surgissent de je ne sais où commence à m'engloutir de nouveau. C'est un tunnel sans fin.