CHAPITRE:15 LE DÉMÉNAGEMENT

4871 Words
Bissau Joanna Les courses pour le déménagement me firent temporairement oublier mes soucis avec Jamal, cependant il m'avait bien signifié qu'entre lui et moi il n'y aurait jamais rien, ça m'allait très bien comme ça. Ismael et moi parlions en cachette, je ne sais si c'est dû aux hormones mais je pleurais beaucoup. La dernière fois il m'a dit que si je continuais à pleurer chaque fois qu'il m'appelait il ne le ferait plus jamais, je veux bien lui promettre que ça n'arrivera plus mais je ne peux pas.. c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour me soulager de ma peine. - Tu sais Isma ce n'est pas facile pour moi de faire comme si tout allait bien... je réalise que toi et moi on a jamais vraiment eu de chance. Il y'a d'abord eut cette distance et maintenant ça.. c'est injuste.. ( sanglots) -Pleurs pas Joanna je viendrai te chercher... je t'aime tellement je ne peux pas me résoudre à abandonner. Je ne peux pas renoncer à toi... -Je t'aime aussi... j'ai besoin de toi... Comme personne de nous ne parlait je lui ai dit au revoir avant de m'effondrer au sol de la bibliothèque... j'aimais souvent me réfugier ici. Personne ne s'aventurait presque par là, c'était mon coin de paradis. Je pouvais y passer des heures, dommage qu'on soit obligé de quitter cette maison. J'étais encore au sol noyant mon chagrin quand un léger tapotement se fit entendre du côté de la porte... j'ai dû ravaler mes larmes avant de répondre.... Oumar(frère de Jamal) La commande de draps de lits qu'avait passé Joanna venait d'arriver , je l'ai cherché partout mais elle restait introuvable. J'ai dû signer à sa place régler la facture avant de congédier le livreur. Après seulement je me suis souvenu qu'elle adorait être à la bibliothèque. Je décidai alors d'aller l'y rejoindre afin de l'informer que ses bricoles étaient là... J'étais devant la bibliothèque, la porte étant entrebâillée j'ai pu l'entendre au téléphone. Au début je ne voulais pas écouter mais ma curiosité était piquée au vif. J'avais senti dès le départ qu'elle n'était pas heureuse même si elle et Jamal s'adonnent à tenir des rôles du couple comblé et heureux, je les avais cramé plusieurs fois entrain de se disputer. Pour un jeune couple on dirait pas que c'était l'amour fou. Je me suis toujours demandé qu'est-ce qui pouvait les amener à faire semblant devant les parents... Devinant qu'elle ne voudrait pas que je sache ce qu'elle se donnait tant de mal à dissimuler, j'ai refermé la porte et attendu environ une dizaine de minutes avant de toquer. -Rentres.. Dit-elle simplement, dans sa voix je décelais de la tristesse, et son visage humide n'échappa pas à mon œil de lynx. Ça se voyait qu'elle avait pleuré... - Hey ma petite femme chérie... que fais tu ici toute seule je me languis de toi - Si ton frère t'entendait, il te ferait la peau - Le laisserais tu buter un aussi beau spécimen que moi? - Haha qu'est-ce que tu veux Oumar? -Euhh oui, ta commande est là. Comme je ne te voyais nulle part je m'en suis chargé. - Ohh t'es un amour... minute je te ramène ton argent. - T'es folle toi.. considères le comme un cadeau de mariage.. sur ces draps je veux que vous me fassiez beaucoup de nièces - Ahhh mais toi là... Merci Oumar c'est vraiment gentil. -Arrêtes de me remercier et viens me faire un câlin Rapidement je me laissais aller dans les bras de mon beau frère. C'était vraiment tout le contraire de Jamal, depuis mon arrivée dans cette famille il s'est montré tellement gentil avec moi.. que si je n'aimais pas Isma je pense que j'aurais jeté mon dévolu sur lui... Ahh non je rigole. Oumar avait tout juste trois ans de plus que moi, c'est un peu ma génération et on s'entend super bien. Je suis heureuse d'avoir quelqu'un comme ça dans ces durs moments. Je m'extirpais de ses gros bras quand il me tena fermement par les épaules avant de plonger son regard dans le mien . As tu pleuré Joanna ? -Mais non qu'est-ce que tu racontes ? Tu sais que tu peux tout me dire non? Moi je ne te jugerai pas... tu peux me faire confiance... Il se passa une main dans les cheveux avant de m'entraîner avec lui dans le canapé le plus proche. Il me prit les mains et les pressa contre les siennes pour m'encourager à parler.. C'est alors que j'éclatai en sanglots vidant au passage tout mon soûl... toutes ces peines que j'avais enfui en moi. Je lui fit part de la raison qui me pousse à être là... ma grossesse. Jusqu'ici il n'y avait que Jamal, ma belle mère et moi qui étions au courant. Il était surpris que je sois arrivée à porter ce lourd secret pendant tout ce temps. Je lui parlai de mes projets avec Isma ... dans mes yeux brillait tout l'amour que j'éprouvais pour lui... il ne manqua pas de le voir. En vrai gentleman il m'écouta jusqu'à la fin sans m'interrompre... m'essuyant les yeux quand les larmes y étaient de trop. À un moment il m'attira à lui et me caressa la tête... -Calmes toi Joanna, c'est fini. Là ... aller chut . Écoutes je ne peux pas te dire de t'enfuir avec ton petit ami même si à ta place c'est ce que j'aurai fait. Tu dois avant tout penser à ton enfant... désormais il doit passer en premier dans ta vie. Et je connais mon frère, même si il fait le désintéressé ce n'est pas quelqu'un de mauvais. Prends ton mal en patience et essayes de supporter. Mon frère a besoin de toi même s'il ne s'en rend pas compte toute suite. Tu verras tu vas finir par l'aimer un jour... fais le pour ma mère stp parce que crois le ou non elle est enchantée par le fait que tu sois là... et si tu décidais un jour de t'en aller penses à combien de fois tu lui briserais le cœur... et à nous autres d'ailleurs. Ta venue a apporté beaucoup de gaieté dans cette famille... bientôt tu sera la femme de l'homme le plus puissant de ce pays tu dois apprendre à être forte. Oublies ces larmes elles ne te serviront à rien, si non quelqu'un de mauvaise foi risque de les utiliser contre toi. Une dernière chose arrêtes de baisser le regard devant mon frère, si non il ne te respectera jamais. Fais toi entendre sans crier , t'es une femme joues de tes atouts. Restes flexible tout en étant ferme, affirme tes convictions et impose lui le respect. Fais en sorte qu'il ne puisse plus se passer de toi, crois moi très vite tu oublieras Isma et tu ne penseras plus qu'à Jamal - Qui te dis que j'en ai envie... en essuyant mes larmes du revers de ma main - Mon petit doigt me dit que vous ferez un couple d'enfer... - c'est ça.. ton arrogant de frère là... Ensemble nous éclations de rire... Oumar avait réussi à me remettre d'aplomb. Désormais je ne me laisserais plus faire, Jamal a besoin de moi pour se présenter aux élections. Je vais jouer avec cette carte.. il devra me respecter si non je pars.... BONUS CHAPITRE 16: Alors elle s’y met « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une » Raphaëlle Giordano Bissau Joanna un jour plutôt Je balayais l'assistance du regard, les visages passaient de l'ahurissement à la colère. Ne comprenant aucun mot du portugais j'ai dû me contenter de mes faibles connaissances en décryptage de réactions... mais encore il ne m'en fallait pas plus pour réaliser ce qui se passait. Mais je ne voulais pas croire.. enfin il n'est rien pour moi, et je n'ai aucun sentiment pour lui mais voilà c'est une question de principe . J'attendais que quelqu'un daigna m'expliquer, mais la discussion était houleuse. Finalement maman prit la petite avec elle et sortie. Oumar m'entraîna également avec lui au balcon. On respire mieux ici tu trouves pas ? - Oumar qu'est-ce qui s'est passé tout à l'heure ? C'est pas à moi de t'en parler Joanna... -Oumar? Stp Joanna... essayes juste de penser à autre chose le moment venu ton mari t'expliquera lui même. -C'est sa copine c'est ça ? ...... -Donc c'est bien ce que je crois.. pourquoi il se fou de moi de la sorte? Je suis tellement insignifiante à ses yeux qu'il n'a même pas prit la peine de m'expliquer. Je ne suis personne pour lui je sais... mais quand même... Arrêtes de t'énerver pour rien. C'est tout mon frère.. il a toujours quelque chose en plus qu'on ne découvre qu'au dernier moment. Attends toi a un autre scoop très bientôt.. - Oumar ça ne me fait pas rire.. Humm tu ne serais pas amoureuse de mon frère sans vouloir te l'avouer? - Même pas en rêve... en plus sa vieille meuf toute dégarnie. On ne serait pas un peu jalouse par hasard ? N'importe quoi ce Oumar. Mais franchement je ne sais pas comment me sentir... affligée? Pas le moins du monde, en colère ? Peut-être... oui peut-être parce qu'il s'est quand même beaucoup foutu de moi. C'est vrai que ce qu'il fait de sa vie ne m'intéresse pas tant que ça. Alors il peut ramener toute la gente féminine ça me laisse de marbre.. Avec Oumar on joua à un jeu de société jusque tard le soir.. aux environs de minuit je regagnai la chambre. Vide ! Oui vous avez bien compris.. en même temps à quoi je m'attendais ? Une haie d'honneur à la rentrée ? Des pétales de rose jusqu'au chevet de mon lit? Non Joanna... ce traitement est uniquement réservé aux femmes qui jouissent du titre d'épouse , avec toutes les obligations qui entrent en ligne de compte. Toi tu es certes une femme mais ça se limite là. J'ai tourné en rond pendant un moment avant de m'affaler sur le lit. De Toute la nuit je n'ai pu fermer l'œil, ainsi donc sera fait mon quotidien désormais ? Il devait être midi passé quand on toqua à ma porte, les yeux bouffis par une nuit d'insomnie et le pas traînant je m'en vais ouvrir. Maman se tenait là plus fraîche que jamais dans son complet wax. Je m'effaçai pour la laisser entrer quand elle stoppa mon geste. Non je ne durerai pas.. as tu passé une bonne nuit ? - Oui bonne Merci et vous? Avec l’âge c’est rare de se réveiller sans quelques courbatures, mais rien de bien grave. Humm je voulais me rassurer que tu prenais bien la chose.. tu sais avec Jamal on va de surprises en surprises mais tout va s'arranger. Tu dois juste t'armer de courage. - Daccord maman merci encore. Humm... alors qu'est-ce qu'il t'as dit. Quand est-ce qu'il reviendra te chercher avec tes affaires ? -Revenir ? Ohh... tu ne savais pas ? -Qu'est-ce que je devrais savoir ? Ils sont partis tôt le matin pour la nouvelle maison, j'ai cru que tu ne voulais pas faire le trajet avec eux et qu'il comptait revenir te chercher. - Pas du tout.. mais ce n'est pas grave. Je crois qu'il a clairement montré qu'il ne voulait pas de moi chez lui. Racontes pas de sottises... c'est aussi chez toi là-bas. Tu es sa femme devant Dieu et les hommes. - Et pourtant c'est moi qu'il a laissé là... T'inquiètes Oumar te déposera... et.. - Non maman... Oumar n'a pas a le faire ce n'est pas mon Mari... Dans ce cas je vais appeler Jamal... Aller, va te préparer je reviens. Elle tourna les talons et me laissa perplexe ... qu'est-ce que ça signifie tout ça ? Il a osé partir sans moi? Avec sa copine ? A quoi bon lutter? Me cantonner à quelque chose qui n'aura pas longue vie. Après une douche apaisante de quoi me remettre d'aplomb je pris un déjeuner copieux et m'installai dans la bibliothèque. Lunettes chaussées sur mon petit nez retroussé bouquin à la main, confortablement assise dans le canapé je me laissais transporter par le fameux chef d'œuvre de Giordano. Une œuvre dans la quelle je m'identifie...moi inscrivant toutes mes résolutions sur papier , moi tentant de m'échapper du cercle vicieux qui ne cesse de resserrer l'étau autour de moi, pour aller vers un cercle lumineux... en lisant ce bouquin je regagnais espoir, tout en me disant que rien n'est perdu pour moi. Je suis le seul maître de mon destin, je serai heureuse parce que j'ai décidé qu'il en serait ainsi désormais. J'en étais à l'étape du grand ménage de printemps quand il déboula dans la pièce. Je ne daignai même pas lui adresser un regard, replongeant de plus belle au monde merveilleux de Giordano. Un monde où tous mes rêves devenaient réalité... un monde où ne pèse sur mes épaules que ce que j'aurai voulu. Un monde sans pression, sans jugement d'autrui... un monde où il n'y a que moi et moi qui compte. Parce que pour peu que je comprenne... ma vraie vie débute quand je réalise que j'en ai qu'une. Jamal Furax qu'elle ai réussi à me mettre Nene au dos je fit irruption dans la pièce sans toquer. Elle ne semblait même pas intéressée par ce que j'avais à lui dire, c'est tant mieux je ne suis pas là pour faire ami ami avec elle. Moi: Tu prendras un taxi quand tu voudras, il te déposera à cette adresse... me contentant de noter l'adresse sur un bout de papier. Sa voix m'est parvenue quand je sortais ... - Je ne partirai d'ici que lorsque tu viendras me chercher... Oumar ne me conduira pas là-bas encore moins un Taxi. Pour dire vrai je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'elle réagisse comme ça, elle a toujours été docile... -Moi: je n'ai pas le temps, ma femme est là et elle a envie de connaître la ville. En semaine je suis au congrès ... d'ailleurs je ne sais même pas pourquoi je prends la peine de me justifier. Débrouilles toi toute seule... - Je ne bougerai pas d'ici... Moi: C'est comme tu veux... moins je te vois ,mieux je me porte. Sans attendre de réponse je suis sorti en coup de vent. Joanna Encore une seconde fois où il me laisse en plan mais cette fois il ne risque pas de gagner... jouant au décompte... je fis 9... 8... 7... j'étais à 2... quand je le vis revenir sur ses pas Nene sur ses talons. Il ne m'en fallait pas plus pour me faire éclater de rire. Je pari qu'elle nous a entendu tout à l'heure et lui a passé un savon . Toujours est-il qu'il est revenu avec un air moins arrogant, figurez-vous qu'il m'a même proposé de porter mes valises . Yesss! Première victoire ✌️ On venait de franchir la lourde porte boisée du Rez de chaussée, cette maison est immense même vue de l'extérieur. Mes bagages ont été montés dans une pièce moins imposante que celle que j'avais chez Nene, mais on ne peut pas dire qu'elle n'est pas cosy. Elle sentait les meubles neufs et était bien éclairée. Seule une baie vitrée me protégeait des rayons du soleil. Si moi je suis logée dans un tel paradis je n'ose pas imaginer dans Quoi vie la Reine mère... En parlant d'elle je ne l'ai toujours pas vue. À mon départ j'ai remarqué que Nene avait récupéré la petite avec elle, en même temps comment lui en vouloir ? Cette enfant est un vrai petit ange avec ses yeux d'un vert émeraude, un vert d'une rare beauté elle avait déjà conquit mon cœur. Cependant je ne lui trouvais aucune ressemblance avec Jamal va savoir pourquoi ? __________ Léa (Épouse de Jamal) Depuis que j'ai vu Jamal soucieux à Lisbonne j'ai compris que tout ne tournait pas rond. Malgré toutes mes petites attentions, nos chaudes nuits à nous frotter l'un contre l'autre il n'a pas voulu s'ouvrir à moi. Si après avoir regardé la série Blacklist je n'avais pas pensé à tracer son téléphone, je crois qu'à cette heure je serais encore dans le noir à ruminer toute seule. Alors voilà le topo, ils l'ont marié à une villageoise sans savoir que lui et moi étions unis. Réaction typique des familles africaines, ils nous prennent pour des idiotes de l'autre côté. On se marie avec eux afin qu'ils aient leurs papiers et derrière ils épousent des vas nu pieds et les laisse au pays... à part les papiers il y'a aussi le côté se*uel.. leurs femmes sont timides , renfermées alors que nous autres sommes émancipées. Comme dirait les ivoiriens sur ce côté ci y'a pas match... Après mon coup de théâtre dans la famille de Jamal j'ai été lui demander de rompre cette union, vous savez ce qu'il m'a répondu ? Je ne peux pas pour le moment, mes parents ne le verront pas d'un bon œil... -Mais et moi dans tout ça ? C'est toi ma femme Léa... même si ce n'est qu'une simple formalité en présence d'un officier de la mairie, c'est toi que j'ai choisi. Remarque elle n'a eu que Le coutumier et le religieux alors que toi t'as le civil, devant la loi c'est toi ma femme. -Mais Jamal tu es m******n, même si je ne me sens pas concernée par ces choses tu devrais songer à faire de même avec moi et la répudier aussitôt que possible. D'accord Léa tout ce que tu voudras, mais j'ai besoin de temps... - Combien de temps ? Léa ... -De combien de temps as tu besoin Jamal ? Un an... le temps de mettre de l'ordre dans mes affaires et faire comprendre à mes parents que je ne tiens pas à lier ma vie à Joanna... - Ahh donc comme ça elle s'appelle Joanna... Après ça il n'a plus rien voulu me dire mais pour moi c'est déjà suffisant. Qu'est-ce qu'il croit? Qu'ils sont les seuls à détenir le secret de la sorcellerie ? Haha mon petit bonhomme... ton couple partira très vite en fumée. Joanna... Hein ?? rira bien qui rira le dernier. ____________ Nouvelle Maison / Résidence Bâ Joanna J'étais assise dans l'immense pièce qui nous servait de salon zappant les chaînes, depuis mon arrivée ici il y'a deux jours je m'ennuie énormément. Malgré le confort et le luxe que dégage cette maison je crois qu'elle manque de vie. Je voulais demander à Jamal de m'aménager une petite bibliothèque où je pourrai m'évader de temps à autre, mais j'ai l'impression que depuis que sa femme est là il m'évite. Je ne demande pas non plus la lune, juste un semblant de bien être. La tête dans les nuages je me sentis secouer c'était elle... tirée à quatre épingles comme si elle allait à une soirée habillée. La concurrence sera rude apparemment. Son mascara qui a dû lui coûter une petite fortune mettait en valeur ses magnifiques yeux. Son gloss épousait parfaitement les commissures de ses lèvres , sa peau mate rehaussée par un fond de teint éclatant lui donnait un charme fou... ses formes on en parle ? Une vraie bombe latina... je me demande bien de quelle nationalité elle est. Sa posture insolente me fit un moment oublier sa silhouette agréable.. pour laisser place à du mépris.. je ne sais pas pourquoi mais cette femme ne m'inspirait pas Confiance. -Alors c'est toi la fameuse Joanna ? -... -Enchantée Léa... personne ne nous a présenté ! En me tendant la main, j'ai d'abord été tentée de lui mettre un vent et laisser sa main en suspens mais ma bonne conscience me dit d'être agréable. Après tout est-ce de sa faute si nous en sommes là ? Il se peut qu'elle soit aussi qu'une pauvre victime comme moi. -En effet c'est bien moi,Bonjour. {....} Un Mois s'était écoulé, les présidentielles aussi arrivaient à grands pas. Le stress de Jamal était contagieux... il lui fallait prendre d'importantes décisions, mais surtout s'organiser s'il venait à gagner les élections. Vous savez derrière les hommes forts , sûrs d'eux , se cachent de petits enfants. Essayant de masquer leur peur derrière une façade de rock. Mais Jamal était quelqu'un d'insondable, je n'arrivais jamais à savoir ce qu'il cachait derrière son sourire ou même son air grave. Mais de Léa à moi , je crois que j'étais la plus enclin à l'aider. Léa ne s'occupait que de son physique, alors que moi je pensais à l'avenir. Si notre homme est élu président qui de nous sera la première Dame? Parce que oui ce problème se posera forcément, même si quelque part je sais que pour moi c'est peine perdue j'aimerais quand même pouvoir apporter mon grain de sel. Réunion Samedi chez Nene, m'avait-il annoncé au déjeuner. Les rares occasions où on échange quelques mots c'est quand il me donne un ordre ou une information. je détestais manger avec eux, mais les règles dans cette maison étaient telles qu'on ne pouvait pas s'y soustraire. Déjeuner à 8h pour tout le monde, si t'es pas là c'est que tu n'as pas envie de manger. Le repas est servi à 13h et le dîner à 20h. C'était bien sûr le planning de Léa qui avait prit les rennes de la maison. Il était minuit passé quand des douleurs au bas ventre m'ont réveillé.. je ramenai mes jambes vers moi pour être en position fœtal. J'avais atrocement mal, et je transpirais. Comme la douleur ne voulait pas partir j'ai commencé les exercices respiratoires que m'avait conseillé mon gynécologue. Inspirer et expirer... au bout d'un moment ça commençait à aller. J'ai dû faire un effort d'aller à la cuisine et me servir un verre d'eau. Quelle ne fût ma surprise de le trouver là, assis dans la pénombre la tête dans les mains. Il semblait soucieux... ailleurs. J'ai dû me racler la gorge pour lui prévenir de ma présence. Lentement il souleva la tête et croisa mon regard. Il avait l'air fatigué, des cernes tirait ses yeux. Il m'observa un moment comme s'il venait de me voir pour la première fois... mais rapidement ce regard doux disparu faisant place au regard du Jamal distant. Je venais de me servir mon verre et m'apprêtais à quitter la pièce quand il me retient par Le Bras. -Comment te sens tu? Me demanda t-il l'air de rien. Ça me fit l'effet d'une douche froide. Depuis mon arrivée dans cette maison c'est la première fois qu'il s'intéresse à mon état. Néanmoins je ne laissai rien paraître me contentant de lui répondre... -Des douleurs au bas ventre mais ça va aller. - Tu devrais beaucoup te reposer... -Humm... - Tu veux bien t'asseoir avec moi stp? Dit-il Là sérieusement j'ai beugué, je ne m'y attendais vraiment pas. J'ai alors posé mon verre et me suis assise en face de lui. - Tu as l'air pas dans ton assiette qu'est-ce qui ne tourne pas rond? Dis-je pour l'encourager à partager ses soucis avec moi. Jamal Tout ! avais-je envie de lui crier, en même temps qu'est-ce qui va dans ma vie actuellement ? Nos prévisions se sont avérées faussées, mon directeur de campagne menace de rejoindre le camp adverse, alors qu'il était mon seul atout pour servir d'intermédiaire entre son ethnie et moi. Chez nous les Balantes occupe 30% de la population, les peuhls encore appelés foulanis viennent en seconde position avec 20%, le reste est réparti entre Mandingues, Manjacks papels et d'autres groupes ethniques non moins importants et donc pour avoir le pouvoir il faut les avoir à ses côtés... Si lui il part , c'est sûr que ma candidature sera compromise. Les fulani seuls ne pourront pas faire mon affaire, mais il y'a ce côté étranger aussi qui me froisse. Je n'ai pratiquement pas vécu ici, même si mon père et mon oncle sont des pacha de notre société civile il n'en demeure pas moins que je suis méconnue du public qui est censé faire de moi leur président. Tant de problèmes qui me tombent sur la tête, et maintenant la venue de Léa qui me fou tout le temps la pression afin que je divorce mais ça je ne l’ai pas dit à Joanna. Elle m'écouta d'une oreille attentive, son silence et ses rares hochements de tête m'encourageait à me livrer encore plus. Je ne m'attendais pas à grand chose venant d'elle mais le simple fait de m'écouter m'épancher sur mes ratés me confortait. Léa elle n'a pas ce temps. La nuit quand j'essaye d'ouvrir un débat avec elle, elle esquive et préfère se mettre à califourchon sur moi afin de me faire taire selon elle. Je ne suis pas contre, mais voilà je me dis que chaque chose à son temps. Elle ne semble pas intéressée par mon projet pour la présidence, et il lui arrive de me dire ... Renonces si c'est trop dure... ou encore Ceci n'est pas fait pour toi, on devrait rentrer chez nous et reformer la petite famille que nous étions Pas une fois elle n'a essayé de m'encourager, pour elle je n'avais pas l'étoffe d'un président. Elle se plaignait tout le temps du mal du pays, elle trouvait toujours à redire sur la gastronomie ou ceci ou cela.. ça avait fini par m'énerver, je suis alors sorti m'aérer ce qui m'a conduit là. C'est la voix calme de Joanna qui me ramena à la réalité, elle jouait avec son verre tout en évitant mon regard. Tu sais Jamal personne n'est irremplaçable, ton directeur de campagne ne sait pas ce qu'il rate. De nos jours la candidature des jeunes est vivement recommandée, nos aînés ont essayé et ont échoué. Nous avons besoin de renouveau, le peuple veut à sa tête des jeunes dynamiques avec de nouvelles idées de changement. Moi j'ai foi en toi, ta famille également c'est tout ce dont t'as besoin. Une ancre, afin de te focaliser sur l'objectif. Aies des idées de vainqueur, personne n'est arrivé au premier coup d'essai. Il faut échouer pour apprendre de ses erreurs, surmonter des obstacles, faire face aux pessimistes, et surtout ne jamais renoncer. Il y'a beaucoup d'exemples de présidents qui ont cherché le pouvoir toute leur vie, c'est après plusieurs échecs qu'ils sont parvenus à leur fin. Ce que j'essaye de te dire, c'est que parfois c'est la dernière clé du trousseau qui ouvre la porte. Si ton Directeur de campagne souhaite partir, ne le retiens pas. Le boulot sera rude mais tu dois être prêt à retrousser tes manches, fini les sorties en limousine pendant que le peuple souffre avec les transports en commun. Implique toi davantage dans leur quotidien , multiplie les bonnes actions. Un bus dans cette région, un forage dans telle autre localité, des dons par ci , une assemblée générale afin de partager des idées et des repas voilà assez de stratégies que tu peux mettre en place afin de gagner le cœur du peuple. Un geste suffit, le seul secret c'est d'être proche du peuple. Connaître ses besoins, vivre comme lui, renoncer aux faveurs ... je te promets que tu passeras d'étranger à fils du pays. Jamal Elle venait de finir ... et pour tout vous dire j'étais sur le cul. Avec elle tout devient tellement simple, si banale. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plutôt ? Ahh la femme, toujours une longueur d'avance sur nous, je comprends désormais pourquoi on dit que derrière un grand homme il y'a une grande femme. Dans un élan de joie, je lui pris les mains en y déposant des baisers, les mots n'avaient plus de place. Tout ce que je pus dire c'est.. Merci Joanna... Elle opina de la tête avant de baisser le regard, depuis ce jour a Conakry, c'est la première fois que nous sommes si proche. Je ne m'imaginais pas que cette femme avait de la ressource, je me suis trompé sur toute la ligne. Quand j'ai vu ses photos sur les réseaux sociaux, j'ai cru que c'était une fille comme les autres. Frivole, qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Les mannequins peu pour moi, je les voyais juste comme un moyen d'assouvir mes pulsions. Mais face à Joanna, je me sens ridicule d'avoir ne serait-ce qu'une seconde eu ce genre de pensées. Je m'apprêtais à lui voler un b****r Quand de la porte Léa fit son apparition.... sans savoir ce qui m'arrivait je rejetai les mains de Joanna. J'étais subitement pris d'un accès de colère... j'observais Joanna avec haine ... je n'arrive pas à croire que je m'apprêtais à l'embrasser alors que c'est Léa que j'aime. Joanna -Qu'est-ce que vous faites ? Dit Léa d'une voix énervée, comme s'il n'y avait qu'elle qui avait le droit d'être en compagnie de Jamal. La réaction de ce dernier me fit l'effet d'un poignard au cœur, sa façon de repousser mes mains et son regard dédaigneux sur moi me glaça le sang. Qu'est-ce qui vient de se passer? Cet élan passionné, ensuite cet air repoussant ? Je n'arrivais pas à me l'expliquer... en courant je quittai la pièce plus honteuse que jamais. À suivre
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