Chapitre C Les deux amiesÀ l’heure où M. de Baisemeaux montrait à Aramis les prisonniers de la Bastille, un carrosse s’arrêtait devant la porte de Mme de Bellière, et à cette heure encore matinale déposait au perron une jeune femme enveloppée de coiffes de soie. Lorsqu’on annonça Mme Vanel à Mme de Bellière, celle-ci s’occupait ou plutôt s’absorbait à lire une lettre qu’elle cacha précipitamment. Elle achevait à peine sa toilette du matin, ses femmes étaient encore dans la chambre voisine. Au nom, au pas de Marguerite Vanel, Mme de Bellière courut à sa rencontre. Elle crut voir dans les yeux de son amie un éclat qui n’était pas celui de la santé ou de la joie. Marguerite l’embrassa, lui serra les mains, lui laissa à peine le temps de parler. – Ma chère, dit-elle, tu m’oublies donc ?

