Chapitre LIII Le roiLe premier mouvement de surprise passé, d’Artagnan relut encore le billet d’Athos. – C’est étrange, dit-il, que le roi me fasse appeler. – Pourquoi, dit Raoul, ne croyez-vous pas, monsieur, que le roi doive regretter un serviteur tel que vous ? – Oh ! oh ! s’écria l’officier en riant du bout des dents, vous me la donnez belle, maître Raoul. Si le roi m’eût regretté, il ne m’eût pas laissé partir. Non, non, je vois là quelque chose de mieux, ou de pis, si vous voulez. – De pis ! Quoi donc, monsieur le chevalier ? – Tu es jeune, tu es confiant, tu es admirable… Comme je voudrais être encore où tu en es ! Avoir vingt-quatre ans, le front uni ou le cerveau vide de tout, si ce n’est de femmes, d’amour ou de bonnes intentions… Oh ! Raoul ! tant que tu n’auras pas reçu l

