IX Quand l’aube vint éclairer l’étroite fenêtre à barreaux de fer, Emmanuel sortit de l’assoupissement qui l’avait enfin saisi après des heures d’insomnie. Tout aussitôt il fut repris par les pensées dont son esprit et son cœur avaient subi le tourment au cours de cette nuit. Il écarta énergiquement celles qui lui rappelaient son amour pour Giovanna. Mais il en était d’autres qu’il devait accueillir, étudier pour connaître où se trouvait son devoir. Car depuis qu’il savait quels sentiments réels lui inspirait Giovanna, sa délicatesse reculait devant l’idée de dénoncer Flavio à Paolo Salvi, à cause de ce souffle de haine discerné chez lui à l’égard de son cousin. Cependant, non moins impossible lui paraissait le silence gardé sur le danger couru par la jeune comtesse. Vers six heures il

