De l'ombre à la lumière

Chapitre 4

    Cela fait maintenant une semaine depuis que Jonathan m'a marquée.  Je ne l'ai pas revu et pour être franche je n'y tiens pas non plus.  Je prévue de l'éviter jusqu'à la fin de mes jours.  Je n'ai toujours aucun signe que mes chaleurs sont sur le point de se produire.  Je vais faire en sorte de ne pas céder quitte en m'enchaîner à mon lit pour ne pas sortir de chez moi lorsque ça va arriver.  C'est effectivement ce que j'ai planifiée.  Barricader tout les entrées de ma chambre et m'enchaîner sur mon lit.  Ce devrait être suffisant pour m'empêcher d'aller rejoindre Jonathan.  

    La seule faille de mon plan, c'est Carolanne.  Elle est beaucoup trop excitée depuis qu'elle sait que c'est Jonathan qui m'a marqué.  Elle me voit déjà Luna de la meute.  Elle est aux anges pour moi, comme si le fait de devenir Luna était la meilleure chose qui pouvait m'arriver.   Je ne souhaite pas endosser ce rôle.  Je ne souhaite pas avoir plus d'une centaine de vie qui vont dépendre de moi, de mes décisions.  C'est beaucoup trop de pression.   Je n'y tiens absolument pas.  Si ça ne dépendrait que de moi, je lui cèderais ma place sans aucune hésitation.  Elle pourrait même mon plan en échec car serait du genre à inviter Jonathan à la maison aussitôt qu'elle verrait les premiers signe des mes chaleurs apparaître et nous enfermer ensemble dans la même pièce.

    Max, lui ne posera aucune problème.  Il a prévu quitter la maison pour toute la durer du phénomène maudit.  Même s'il a une partenaire, l'odeur que je vais dégager pourrait être suffisamment forte pour lui donner des pensées qu'en temps normal, il n'aurait pas à mon égard.  Donc pour éviter tout malaise, il a prévu dormir ailleurs.  Mon seul espoir pour que Carolanne ne se mêle de rien, c'est que Max l'attache dans la voiture de force et la tienne sous bonne garde tout le long.  Comme Carolanne même Max par le bout du nez, cette option est à oublier.

    En ville, tous ont commencé à parler du fait que Jonathan a trouvé sa partenaire.  Tout le monde spécule sur qui est la mystérieuse jeune fille qui deviendra la future Luna.  En tête de liste, nous avons notre chère Tammy.  Notre chère Tammy vient tout juste de fêter son dix-huitième anniversaire.  Elle est très impliquée dans toute les activités parascolaires.  Notre chère dame est chef des cheerleaders.  Elle est également présidente du conseil étudiant en plus de faire partie du club de débat.  Elle est la crème des jeunes filles et Jonathan ne pourrait rêver de mieux pour diriger notre meute à ses cotés.

    Nous avons ensuite en seconde place Victoria.  Celle-ci comme son nom nous le laisse supposé, n'est qu'artifice et poudre au yeux.  Rien d'autres que son apparence ou le nombre de followers qu'elle possède, n'est important pour elle.   C'est littéralement l'image même de la croqueuse de diamant typique.  Plus l'homme en face d'elle sera puissant et plus elle aura envie de lui  s'inventera une vie qui lui permettra d'obtenir ce qu'elle souhaite.  Qui voudrais d'une personne comme ça à la tête de la meute?  Je sais que moi si Victoria obtient un quelconque poste au pouvoir de la meute, je pars et je crée ma propre meute qui ne comptera que moi comme membre.  Je serai l'Alpha, la Luna, le Bêta et je n'aurai que moi à protéger et diriger.

    En troisième place nous avons Marguerite.   Marguerite est notre meilleur guerrière.  Aucune louve ne lui arrive à la cheville lorsque vient le temps de combattre. Elle est l'exemple même de ce que tout loup peut espérer de sa louve comme partenaire.  Force,  rapidité, agilité et soumission.   Car, oui il semblerait que la mode soit au louve obéissante.

    Avec tout les choix que Jonathan a, il n'a pas besoin de moi, il peut très bien me remplacer.  Je suis certaine qu'elles lui tomberont toutes dans le bras.  Pour ma part, c'est exactement l'endroit où je ne veux pas être.  S'il n'arrive pas à choisir, il peut toujours s'en fabriquer une à partir de morceaux des trois.  Un loup-garou à la Frankenstein ça pourrait fonctionner, on sait jamais.  Ici nous pouvons reconnaître les yeux et la bouche de Marguerite tandis que les mains et les seins sont définitivement ceux de Victoria.  Ça donnerait des ouvertures pour plusieurs sujets de conversation,  sûrement des conversations extrêmement bizarre, mais des conversations tout de même.

"Maya?" J'entends ma soeur qui m'appelle du salon.  "Est-ce que tu es toujours dans ta chambre?"

"Oui, pourquoi" Je lui réponds.

"Il y a quelqu'un pour toi à la porte."  M'annonce-t-elle.

"Si c'est Jonathan, je ne suis pas là, je suis déménagée, partie en voyage, partie faire du ressourcement au Tibet, dis ce que tu veux, je m'en fous mais ne le laisse pas entrer."  Je hurles de ma chambre

"Oups!  Désolé, il est déjà dans la maison."  Me dit-elle sur un ton faussement coupable.

"Traîtresse!"

    Je me lève de mon lit et je vais verrouiller la porte de ma chambre.  Je ne sortirai pas par la fenêtre cette fois pour l'éviter, c'est ce qui m'a couté mon épaule.  S'il veut parler, qu'il parle mais moi j'ai l'intention de m'allonger sur mon lit, de mettre mes écouteurs sur mes oreilles et d'écouter de la musique tellement forte que je vais être seule au monde.  Une bombe pourrait tomber, je n'en aurai pas conscience.  Il finira bien par abandonner. 

    Je sors mon cahier à dessin de mon bureau et je prends également mes crayons et je m'installe à mon bureau.  Il y a déjà un bon moment que je n'ai pas dessiner.   Ça ne peut que me faire du bien de concentrer mon esprit sur autre chose que mon entourage.   Je vais sur ma liste de chanson sur mon cellulaire et je pars la première chanson qui m'intéresse.  Entendre les accords de guitare électrique me relaxe aussitôt.  Je commence à gribouiller dans mon cahier.  Je décide de dessiner  un cerf en train de se promener dans une clairière. 

    Au bout de deux heures je juges qu'il doit sûrement avoir abandonné et je commence à avoir faim.  Je décide donc de sortir de ma chambre pour aller me préparer quelque chose à grignoter.  J'ai à peine franchi le seuil de ma porte que je peux entendre ma soeur qui rit au éclat et une voix d'homme qui lui parle.  Il est toujours. Ma soeur a surement décidé de l'inviter à rester car elle veut apprendre à connaître son futur beau-frère comme elle l'appelle déjà.  Je rebrousse chemin et je claque ma porte de toute mes forces.  S'il est occupé avec ma soeur il ne me verra pas partir. 

"T'es prête Ebony.  On va aller chasser."  Je  lui annonce.  

    Je la sens immédiatement reprendre vie.   J'enlève mes vêtements avant d'ouvrir ma fenêtre car une fois qu'elle sera ouverte, je n'aurais pas de temps à perdre.  J'amorce ma transformation, j'ouvre la fenêtre et je saute à l'extérieur.  Une fois que j'atterri sur le sol, je suis complètement transformer et je détale comme un lièvre qui a un prédateur au trousse.  Je fonce directement dans la forêt.  Une fois dans les bois, je trouve le premier tas d'excrément d'animal suffisamment gros pour me rouler dedans et je le fais.  Mon odeur sera masquer de cette façon.  Je m'enfonce de plus en plus dans la forêt pour m'éloigner de la maison.  Je ne crois pas que cette fois il me retrouvera aussi facilement que les autres fois.

    Par moment, lorsque les arbres son suffisamment collé les un aux autres, je le plus haut possible et ensuite je plante mes griffes le temps de me donner une poussée avec mes pattes pour sauter le prochain arbre.  Je ne laisse aucune trace au sol ni odeur.  La plupart sont trop imbécile pour penser aux arbres lorsqu'il traque, alors espérer qu'il fait parti de ce lot là. 

     Je ne retourne chez moi que lorsque la nuit commence à tomber.   Cette fois il doit être parti.  Il n'a plus de raison de ce trouver dans ma maison comme je n'y suis plus.  Mais je préfère évite de le croiser donc je vais demander à Max car si je demande à Carolanne elle pourrait me mentir, juste pour me faire revenir plus tôt.

"Max. Est-ce qu'il est parti de la maison ou Carolanne est toujours en train de le garder la.?"  Je lui demande par précaution.

"La voie est libre. Il est parti il y un peu plus de deux heures."  M'informe Max.

  Alors que j'approche de la maison. je constate qu'il est toujours la mais à l'extérieur de la maison.  Il est aussi sur le sol sous ma fenêtre de chambre et il attend mon retour.  Je dois lui donner, il a énormément de détermination.  N'importe qui d'autre aurait abandonner et serait rentrer chez lui.   Il lève la tête et il m'aperçoit.  Cette fois, il est trop tard je ne peux plus l'éviter.  Je ne veux qu'aller dormir et il se trouve entre moi et l'objet de mes désirs.   Alors aussi bien écouter ce qu'il a à dire pour qu'il s'en ailles pour de bon cette fois.

"Maya." commence-t-il.  "Je t'en prie, arrête de me fuir.  Je te promets de faire attention à toi si tu m'en donnes la chance.  Je me fous de mon statut de futur alpha.  Je peux le laisser tomber si c'est ce qui t'empêche de me donner ma chance.  Tout ce que je souhaite depuis que je t'ai vu ce soir là. C'est toi.  Uniquement toi.  Laisse moi ma chance.  Je sais que je peux te rendre heureuse."

    J'avoue, il peut être très convaincant lorsqu'il se décide.  Il a même réussi à me surprendre.  Ce qui n'est pas bon car Ebony  a pris sa décision.  Pendant que j'étais concentrée sur qu'il me disait, elle a décider pour nous deux.  Je n'ai pas le temps de réagir qu'Ebony me vole le contrôle et je ne deviens qu'une simple observatrice des évènements.  Lorsqu'il a terminer de parler, Jonathan vient se placer à genoux devant nous pour pouvoir nous regarder dans les yeux.  Ebony s'avance doucement et lorsqu'elle est à porter, elle plante ses crocs dans son épaule.  Elle a décider que Jonathan méritait sa chance, qu'il méritait d'être notre partenaire.  

    Elle ne me permet plus de douter ou de chercher une quelconque raison pour me défiler.   Elle ne me permet plus de me cacher.  Je devrai m'adapter.  Et si je n'en était incapable.  Si les stigmates de mon passé étaient ancrés trop profondément en moi.  Elle veut que je retrouve celle que j'étais je le sais je le sens.  Elle souhaite me voir devenir cette enfant qui n'avait peur de rien et qui disait toujours ce qui lui passait par le tête, peu importe les conséquences.  Elle souhaite revoir cette enfant courageuse qui pouvais décider d'aller chasser un ours juste pour savoir si elle serait capable de le tuer ou si c'est l'ours qui la vaincrait.  Cette enfant là a depuis longtemps disparue.  Je ne sais pas si je réussirai à la retrouver.  Il est peut-être déjà trop tard.

    Je sens Jonathan passé ses bras autours de mon encolure.  Ses mains sur moi m'apaise plus que je ne l'aurai cru possible. J'ai également des chose à lui dire maintenant qu'Ebony a choisie, mais je ne veux pas les lui dire en était dans cette forme.  Je sens qu'Ebony me redonne volontairement le contrôle maintenant.   Je me recule et je le regarde.

"Laisse moi aller me vêtir et je te rejoins à l'avant de la maison."  Je lui demande par la connexion mentale.  Il me sourit et se lève pour se diriger à l'avant de la maison. 

    J'espère seulement pouvoir éviter Carolanne, je n'ai pas envie de l'entendre crier qu'elle est heureuse pour moi.  Je n'ai pas envie d'entendre ca.  Pour le moment,  j'accepte difficilement la décision d'Ebony.  Mais si nous devons vraiment être partenaire, j'ai besoin de temps pour me faire à tout ceci.  Je saute par la fenêtre ouverte de ma chambre qui est suffisamment grande pour qu'Ebony puisse y passer.  J'amorce la transforme pour redevenir moi-même.  J'enfile rapidement un pyjama.  Il va devoir s'habituer à me voir habillée ainsi car je n'ai pas l'intention de changer ma façon de m'habiller pour qui que ce soit, pas même lui.  Je ne prends pas le risque de passer par la maison, je ressors par la fenêtre.  Je contourne la maison.

    Il est là.  J'ai maintenant l'impression de le voir pour la première fois.  Cheveux bruns en bataille, des yeux vert fixés sur moi qui me captive de plus en plus.   Un sourire a me couper le souffle.   Je constate que Carolanne n'avait pas tort lorsqu'elle le comparait à Apollon.  Son t-shirt me laisse entrevoir un corps musclé à souhait.  Le tissus de son chandail, se colle à lui comme une seconde peau.  Il n'as pas une once de graisse que du muscle.  Il est plus grand que moi,  il pourrait se servir de ma tête comme appui pour son menton s'il le souhaitait.  Il s'approche de moi et me prend tendrement dans ses bras.  Il doit se pencher légèrement pour me déposer un b****r sur le front.

    "Allons marcher s'il te plaît."  Je lui dit tout simplement.  Je veux m'éloigner de la maison  pour pouvoir lui parler calmement sans risque de se faire interrompre par ma soeur ou par Max.

"Tout ce que tu veux."  Me répond Jonathan.  Sa voix n'est qu'un murmure.  Il prend ma main dans la sienne et nous commençons à avancer, côte à côte.

"Tu me promets de me laisser parler sans m'interrompre?"  Je m'informe, car s'il ne peut pas me laisser lui dire ce que j'ai à dire d'un trait je ne sais pas si j'aurai le courage de lui faire ma demande.   Il acquiesce d'un signe de la tête.  "Je te demande un mois.  Un mois durant lequel je voudrais que l'on apprenne à ce connaître autrement que par les souvenirs qui nous imprégner l'un et l'autre.   Je veux prendre le temps de m'habituer à toi comme tu  devras probablement t'habituer à moi.  Je sais qu'il y a le  problème de mes chaleurs.  Tu pourrais trouver un endroit sûr où me cacher pour que je puisse passer au travers.  Car, je souhaiterais que nous finalisions notre lien qu'une fois le mois terminé.  Est-ce que tu crois être en mesure de me donner ce mois?"  Je cesse de marcher pour me tourner vers lui et le regarder. J'attends patiemment sa réponse mais elle ne tarde pas.

"Tout ce que tu veux." Répète une autre fois Jonathan.  Il se penche vers moi et effleure mes lèvres doucement.  "Je suis prêt à attendre aussi longtemps que tu le souhaites.  Si cela signifie que je peux t'avoir dans mes bras à chaque jour, pour le restant de mes jours, alors j'attendrai aussi longtemps que tu le souhaite, Maya."

    Il m'embrasse tendrement et me prend ensuite dans ses bras et nous restons ainsi  pendant un bon moment en profitant du calme de la nuit.