3.

2146 Words
Malkia statique, admirait avec crainte l'invité qui l'avait aimanté par son regard. Il régnait en maître comme un roi devant ses sujets, s'imposant par sa simple présence au milieu de tous, incontournable . Elle ne pouvait détacher ses yeux de se mal dominant qui se détachait avec une telle facilité du décor qu'elle en restait captivé. Grand, les cheveux noirs de jais coupés courts dont une mèche retombait sur son sourcil gauche, un regard ténébreux structuré par des sourcils broussailleux et bien tracés aussi noir que de l'encre , de grands yeux aux iris gris profonds et envoûtants comme la mer qui lançaient des éclairs,qui foudroyaient sans avoir à toucher ses victimes,un nez droit et fin qui rehaussait sa beauté,donnait sur des lèvres dures et sensuelles pleine sur le bas dont on imaginait parfaitement les baisers passionnés qui rendaient folles ses conquêtes, une mâchoire ciselée ombrée par une barbe de trois jours qui accentuait son côté ténébreux . Sa peau hâlée naturellement,indiquait qu'il ne craignait le soleil, sous sa veste noire qui habillait parfaitement son corps athlétique, on pouvait distinctement admirer ses muscles fermes et galbés sculptés dans du marbre pour mieux retenir ses maîtresses et combattre ses ennemis, son corps était porté par de longues et interminables jambes musclées. Un dieu vivant, un viking des temps modernes entouré par une aura sombre aspirant à la crainte. Il dégageait de lui une telle virilité et une force naturelle qu'elle sentit ses sens lui faire défaut. Tout son corps répondait à la tentation que représentait cet homme imposant. La respiration erratique, le coeur battant à la chamade,Malkia bavait littéralement sans pouvoir s'en empêcher devant la réincarnation d'Apollon . Cet homme provoquait en elle un déferlement de sensations qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant ,un froid glacial parcouru toute son enveloppe charnelle contrastant avec la chaleur qu'il faisait naître entre ses seins et ses hanches. Mais que lui arrivait il? Elle secoua lentement la tête de gauche à droite pour s'enlever toutes ses idées salasses qui commençaient à germer dans son esprit bouleversé par l'homme. Malkia après avoir repris ses esprits, descendit les escaliers en se forçant à ignorer l'homme avec toute les difficultés du monde . Elle devait se ressaisir au plus vite, cet homme n'était pas différent de Damon,lui aussi n'était qu'un sale pervers sexuel qui considérait les femmes comme des jouets,faites pour combler leurs plaisirs . D'ailleurs, ne l'avait il pas regarder avec possession comme si elle n'était qu'un vulgaire objet qu'il souhaitait acquérir comme on acquière un tableau de grande valeur? Elle traversa la salle sous les yeux de luxure des hommes. La conscupiscence se lisait sur leurs visages à chacun de ses pas . Ils la convoitaient avec délices et se grisaient de visions sadiques. Elle se sentait comme une proie face à des bêtes assoiffées de sexe et qui avaient jetés leurs dévolus sur sa pauvre et petite personne . Habillés en homme d'affaires, on ne pouvait pas se tromper sur leur statut dans la société: des aristocrates qui le jour se présentaient en gentlemen irréprochables et la nuit affichaient fièrement leur appétit sexuel démesuré et pervers pour de pauvres innocentes comme elle qui n'avaient rien demandées et se livraient à des activités inavouables et scandaleuses. Ils la répugnaient, leur avidité imonde, leur arrogance rébutante. Ils se croyaient les maitres du monde alors qu'ils faisaient parties de la classe la plus infecte de tous les êtres vivants. Malkia contrite, regardait avec étonnement et dégoût mêlé la villa qui c'était métamorphosé en une soirée en un endroit de luxure . En passant devant certaines pièces qui longeaient le couloir, elle pouvait entendre des gémissements qui faisaient saigner ses oreilles déjà endolories par les voix répulsives des invités, une musique d'ambiance résonnait dans la maison appellant à la sensualité et au libertinage, les lustres qui éclairaient le couloir,avaient été remplacés par des led bars posés sur les murs sombres jusqu'au plafond formant une arche qui rejetait des lumières bleues sur le papier peint . Il ne s'agissait plus d'un dîner mais d'une soirée hot où elle n'avait clairement pas sa place . Malkia d'un pas hésitant continuait à s'enfoncer dans ce decor nightclub improvisé. Elle était seule, sans Damon qui semblait s'être volatilisé, elle se retourna et ne vit plus l'homme qui avait capté son attention en début de soirée. Plus elle s'enfonçait plus elle avait l'impression d'être dans un cauchemar, les murs semblaient se refermer sur elle, la musique était assourdissante, les voix des invités lui paraissaient plus élevés tourmentant son esprit,les images dansaient devant elle.Il fallait qu'elle sorte de ce lieu au plus vite avant de devenir définitivement folle. Malkia se traîna jusqu'àu bout du couloir et une fois la porte coulissante traversée, elle se senti libre, l'air frais et humide empli ses poumons et la débarassa de l'air vicié qui l'étouffait à l'intérieur, les chants des lucioles apaisèrent son esprit torturé, la terre était fraîche, protégée de la neige par un socle en verre . Elle avait l'impression d'être tombée dans un autre univers, ici tout respirait la paix et la tranquillité contrairement à l'intérieur qui était diablement animé. Elle descendit les cinq marches de la terrasse extérieure et pris place sur l'un des canapés en bois, un feu avait été allumé dans le foyer, tout était paisible ici. Elle pris la carafe contenant du jus de fruits posée sur la table et s'en remplit un verre pour mieux profiter du moment. Seule, en communion avec la nature, son verre de jus de fruits en main, elle en oublierait presque où elle était . Elle voulait profiter de ce petit instant de paix, de confort, de pleinitude. Elle ne se sentait plus prisonnière, otage,mais libre et peut-être heureuse. Ce calme profond, cette berceuse que jouait la nature apaisait son âme et la réconfortait. Elle sentait ses forces lui revenir petit à petit, elle se sentait renaître, renaître de ses cendres tel un phénix. Les yeux fermés elle se régalait de ce petit moment de sérénité au risque de réveiller la colère endormie de Damon qui n'apprécierait pas sa petite escapade. Au diable Damon,au diable ses invités, elle avait bien droit à ça après tout l'enfer qu'il lui avait fait vivre ces derniers jours. La tête penchée en arrière, l'esprit en voyage dans un monde imaginaire elle se délectait de ce précieux cadeau avant que ses sens s'alertent quand un parfum musqué vint chatouiller ses narines, la peur la gagna, son cœur se mit à s'emballer ,automatiquement, elle se leva d'un bond manquant de renverser son verre qui glissait déjà entre ses mains devenues sur le coup moites . Pâle, elle senti son estomac se nouer dans son ventre plat, des sueurs froides perlaient sur son petit front mate, son sang c'était glacé dan ses veines. L'inconnu, dont les pas étaient à peine audibles s'arrêta tout à coup et un rire moqueur déchira le silence paisible . — Et moi qui voulais vous prendre par surprise,déclara l'homme qui s'amusait de la situation. Malkia avait cru avoir été surprise par Damon mais cette voix, dure teintée d'un accent italien n'appartenait pas à son bourreau mais à quelqu'un d'autre. Lentement et sûrement, elle leva les yeux sur l'homme dont les jambes semblaient être infinies et quand ses yeux rencontrèrent enfin les siens, elle cru défaillir,sa petite voix s'étrangla dans sa gorge . Devant elle, tel un conquérant,se dressait le mystérieux inconnu dont ses yeux c'étaient accrochés aux siens une heure plus tôt. Elle resta un moment sous le choc avant que la panique l'envahisse, sa bouche devint sèche,elle tremblait de tout son être comme une feuille en plein tempête,elle avait la chair de poule,son corps c'était raidit, ses jambes devenus cotonneux,sa respiration semblait bloquée. Immédiatement, elle rebaissa les yeux et les planta sur le sol boisé pour fuir ceux sombres du nouvel venu. Impassible, le regard fermé ne laissant trahir aucune émotion, les bras croisés sur son large torse dur et noircie par une fine toison brune, Matteo examinait attentivement la jeune femme qui avait envahi son esprit plus tôt dans la soirée. Dès l'instant où elle était apparue en haut des escaliers, son cœur avait fait un bond, tous ses sens c'étaient réveillés. Elle se détachait de se contexte perfide qui l'ennuyait à mort fait à son honneur, jamais de sa vie il n'avait été autant captivé par une femme enfaite il n'avait jamais vu une femme aussi belle que celle qui se tenait devant lui verte de peur. Il ne l'avait pas quitté des yeux un seul instant avant d'être obligé de rejoindre ce traitre de Damon pour mettre les points sur les>,dès qu'il en avait eu l'occasion, il c'était éclipsé pour chercher sa cendrillon à la peau miel doré et l'avait trouvé là, seule perdue dans ses pensées, parfumant l'atmosphère de son parfum rosé. Elle était vraiment unique, spéciale, un véritable mystère qu'il se réjouirait de résoudre mais pour l'heure, il essayait de comprendre son attitude il savait qu'il était intimidant mais sa reaction était pour lui trop excessive. Elle ne l'avait même pas vu ni entendu qu'elle avait sauté au plafond . Maintenant, elle était debout devant lui, les yeux baissés pétrifiée et silencieuse comme une enfant qui après avoir commis une bêtise attend sa punition . Il se serait bien amusé de la situation mais sans savoir pourquoi, il avait un pincement au cœur en la voyant ainsi. Il pouvait entendre ses dents s'entrechoquer de peur, elle lui faisait pitié. Il décroisa ses bras musclés et les laissa tomber le long de ses hanches. Le regard toujours indéchiffrable,il combla l'espace qui les séparait pour toucher enfin cette peau dont il n'avait cessé de fantasmer sur sa douceur. Décidément, cette femme réveillait en lui une facette qu'il ne se connaissait pas d'abord il découvrait que son cœur était encore à mesure de ressentir des émotions mais aussi que lui le grand et puissant Matteo Rossi qui pouvait avoir n'importe quelle femme en un claquement de doigts, l'homme qui berçait les nuits de plusieurs femmes fantasmait et il voudrait savoir quoi d'autre elle pouvait provoquer en lui. Il tendit la main pour toucher cette chair à la couleur matte et sans surprise, elle se recula comme si elle avait en face d'elle le diable. D'ailleurs n'était-ce pas comme ça qu'il se décrivait ? Combien de fois avait-il répété à ses ennemis avant de leur prendre leur souffle de vie qu'il était le diable ? Son geste l'obligeait à changer d'approche si il ne voulait pas la voir prendre les jambes à son cou enfin si elles arrêtaient de trembler. Il baissa sa main et se laissa choir sur une des chaises sans lâcher des yeux sa belle inconnue, Dieu !qu'elle était splendide. Elle était dotée d'une grâce naturelle, d'une beauté enchanteresse digne de Vénus. La puissance de sa vénusté était si grande qu'il se croyait dans un rêve, un doux rêve dont il ne voudrait jamais se réveiller . Il pris un temps pour adoucir sa voix naturellement dure pour ne pas plus l'effrayer avant de se reprendre. — Je suis désolé, je ne voulais pas vous faire peur, s'excusa t-il d'une voix qui essayait d'être douce et confiante dans l'espoir que cela puisse calmer les craintes de sa muse. Elle resta toujours muette et ne daigna pas lui lancer un regard. L'atmosphère était palpable et il devinait sans grand mal qu'elle n'avait qu'une chose en tête, fuir, fuir loin de lui... — Je ne vous ferai aucun mal, continua t-il en radoucissant un peu plus sa voix . Ne voyant toujours aucune réaction, il s'entêta à chercher un autre moyen pour nouer le contact afin de détendre cette atmosphère qui devenait étouffante. Ses nerfs allaient céder d'un instant à l'autre si elle ne réagissait toujours pas et dire qu'avant ils exigeaient des femmes qu'il côtoyait le silence . Pour calmer ses esprits,il sortit de la poche intérieure de sa veste son paquet de cigarette et son briquet et en sortie une, la jeune femme continuait toujours à mettre ses nerfs à rude épreuve et si elle était muette ? Pensa t-il, cela expliquerait son silence. Il craqua son grand cou engourdi et alluma sa cigarette qui tenait entre son index et son majeur tatoués de chiffres romains . Malkia qui avait fait voeu de silence depuis l'arrivée du bel et sombre inconnu, commençait à étouffer avec toute la fumée nocive qu'il lui envoyait dans sa direction et qui intoxiquait ses poumons. Enfumée, elle porta sa main sur son nez pour s'empêcher d'en respirer encore plus mais en vain. Elle parvenait à trouver un chemin pour se loger dans son corps, étouffée,elle toussota avant de briser le silence qu'elle avait elle même introduit. — Je vous prierai de rejeter votre fumer ailleurs monsieur, craqua t'elle d'une voix blanche en espérant qu'il ne lui fasse pas regretter son audace .
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