– Je vous ai écrit après le départ de sir Patrick, répondit Anne. Je voulais faire en sorte que ma lettre vous arrivât demain, à temps pour prévenir les imprudences que votre inquiétude pouvait vous pousser à commettre. Tout ce que je puis vous dire est écrit là. Épargnez-moi le tourment de parler. Lisez, Blanche ! – Une lettre de vous… à moi !… quand nous sommes ensemble… quand nous sommes toutes deux seules dans la même chambre !… C’est plus que de la cérémonie, Anne, c’est comme s’il y avait une querelle entre nous. Pourquoi serait-ce un tourment pour vous que de me parler ? Les yeux d’Anne s’abaissèrent sur le tapis ; elle étendit le doigt et montra la lettre. Blanche brisa le cachet. Elle passa rapidement sur les premières phrases, toute son attention se concentra sur le second par