Je me réveille, j’entends ma mère partir au travail. Mon géniteur est déjà debout à 9h du matin… et il commence déjà à picoler. Incroyable !
Je sors du lit, me dirige vers la salle de bain, je prends mon téléphone et je vois des SMS.
Maé : Salut copine, j’espère que tu ne m’en veux pas de t’avoir laissée, il faut que je te raconte tout ! On se voit après, un coca ? Ça te dit ? 15h au Zaze (snack).
Flo : Bonjour Léna, j’espère que ça va. Je ne t’ai pas choquée hier soir ? J’espère que non ! J’ai peut-être été trop cash avec toi. Mais je voulais vraiment que tu le saches. Bisous mon futur.
Mélissa : (Mais d’où elle a eu mon numéro, elle ?) C’est vrai que les numéros de téléphone tournent très vite… Salut, toi, c’est Mélissa. Écoute-moi : si tu t’approches de mon mec, toi et moi, c’est la guerre. Ok, bouffonne ?
Waouu, elle est directe, elle !!!
Bref, je reste dans ma chambre, je m’allonge sur mon lit et je réfléchis à tout ça. Que s’est-il passé ? Pourquoi ai-je tous ces rebondissements dans ma vie ?
Je ferme les yeux… Je revois ce loup blanc, d’une beauté irréelle, qui m’appelle. Il me cherche… je lui manque. Mon corps frissonne. J’entends encore ses grognements, je sens son souffle derrière ma nuque… comme s’il était là, dans ma chambre, à côté de moi. Je sursaute.
Non Léna… ce n’est pas possible. Tu es en train de t’attacher à une bête sauvage.
Il faut que j’aille le voir au plus vite pour comprendre ce qui se passe en moi.
Mais il faut aussi que je me prépare… Maé m’attend ! Allez, on va se changer les idées un peu.
Je check vite mon ordinateur : j’avais postulé pour un travail d’été dans une parfumerie. J’attends leur réponse. Bon… toujours rien, on verra bien.
Je prends une robe d’été, style robe de plage, très jolie, blanche, longue avec des motifs. J’enfile des sandales à lacets montants, style serpent — j’adore ça. Un peu de rouge à lèvres, rien d’autre. Je lâche mes cheveux, ils me descendent jusqu’au bas du dos. Un pschitt de parfum et hop, on y va.
Je descends les escaliers et là… voilà mon géniteur.
Géniteur : TU VAS OÙ habillée comme ça, toi ?
Léna : Je sors voir Maé.
Géniteur : Tu n’as pas école.
Léna : C’est les vacances d’été.
Géniteur : Ne sors pas, je te l’interdis.
Léna : Depuis quand ?
Géniteur : Schlakkk !!
Voilà… et encore une gifle. À vrai dire, je ne les sens même plus, ses gifles, alors qu’il fait deux mètres pour 120 kilos… et moi 49 kilos tout mouillé.
Géniteur : Depuis quand tu réponds à ton père, toi !
Léna : T’es sérieux, là ? T’en as pas marre ? Il est 14h30 et tu es déjà à la 5ᵉ bouteille de vodka !
Géniteur : Tu vas fermer ta gueule et aller me faire à manger. Et dépêche-toi, sinon je te mets dans la cave.
Je suis allée lui faire à manger… en espérant qu’il s’étouffe avec. Mon géniteur et moi ne nous sommes jamais entendus. Il battait ma mère. Un jour, j’ai appelé la police et il a fait un tour en prison. Qu’est-ce qu’on était bien avec ma mère pendant ces six mois… Mais elle l’a repris. Je pense qu’elle est soumise. Elle m’a eue moi et ne voulait plus d’autres enfants. Je la comprends… la pauvre, avec cette épave comme mari.
Depuis sa sortie de prison, c’est moi sa bête noire. Il veut se venger.
Je lui sers son assiette et je m’en vais. Il m’a mise en retard en plus.
Maé : T’es où, ma copine ?
Léna : J’arrive, le bâtard m’a mise en retard.
Maé : Oh les parents sérieux… pfff. Allez, je t’attends.
J’arrive au snack de Zaze.
Léna : Ma copine d’amour, allez, raconte-moi tout. Qu’est-ce qui s’est passé à la soirée ? Où étais-tu et avec qui ? Qu’as-tu fait ?