PROLOGUE— Allô, Nat ? C’est Line. Adrian est passé chez toi ?
— Adrian est rentré ? Depuis quand ?
— Non, justement, il n’est pas encore arrivé et je commence à m’inquiéter. Je pensais qu’il serait passé te voir avant…
— Adrian est de retour et tu ne me l’avais pas dit ?
— On comptait te faire la surprise sœurette.
— C’est raté…
— Il a enfin pris des congés et vient passer une quinzaine. Trois ans ! Trois ans que je n’ai pas serré mon fils dans mes bras !
— Et tu pensais que depuis tout ce temps, il serait passé chez moi avant d’aller embrasser sa mère ?
— Je ne sais pas, il devrait être là depuis plus d’une heure et…
— Quoi, il a juste une heure de retard ? Line ! Une heure de retard ! Il ne va sûrement plus tarder. Il a quand même huit cents bornes à faire ! Laisse-lui le temps d’arriver.
— Tu te rends compte, tous ces kilomètres après sept heures de boulot ! Il ne m’a pas écoutée, je lui avais dit de partir demain matin, après une bonne nuit de sommeil. Il n’en fait qu’à sa tête. Il a préféré avancer son horaire de travail et partir juste après. Je l’ai eu au téléphone à 13h00, il était à Bourges, il m’a dit qu’il serait là au plus tard pour 19h30 et il est presque 21h00 !
— Il est sûrement coincé dans les embouteillages. Tu sais bien qu’en été, les routes sont bondées.
— Il m’aurait téléphoné pour me prévenir… il me connaît, jamais il ne me laisserait m’inquiéter inutilement…
— Arrête Line ! Ne te mets pas dans tous tes états. Une panne de batterie ou une panne de réseau… ça ne t’a pas effleuré l’esprit ? Et puis, ce n’est pas prudent de téléphoner au volant.
— Tu as sans doute raison. Je me fais tout un cinéma. Excuse-moi, je n’aurais pas dû t’embêter pour si peu.
— Tu ne m’embêtes jamais, tu le sais bien. Maintenant que je sais qu’il doit revenir, appelle-moi tout de même dès qu’il est arrivé, le fils prodigue !
— Promis. À tout à l’heure. »
Une heure plus tard
— Nat ? C’est encore moi…
— Alors, il est enfin arrivé ? Comment va-t-il ? Il a beaucoup changé ? Trois ans à Paris, il doit être tout pâle le pauvre chéri…
— Non, il n’est pas encore là et je n’ai eu aucune nouvelle de sa part. Je suis morte d’inquiétude.
1ER RENDEZ-VOUS