Kidnap

2

Keyra ouvre les yeux difficilement interpellée par les pleurs qu'elle entend autour d'elle. Elle s'assied d'un coup.

Il fait noir.

Il fait nuit constate-t-elle...

Elle met sa main sur sa tête qui lui fait atrocement mal. Un gémissement plaintif quitte sa bouche. Elle essaye de se lever mais en vain. Elle sent son corps si lourd, si faible, si dépourvue de ses foncions habituelles.

Elle essaye de voir ce qui se passe autour d'elle mais rien, ce noir obscure anéantit tout son champ de vision, étant privée d’un de ses sens, les autres n’en sont que décuplés. Elle se concentre donc sur l’ouïe. Elle entend, des pleurs. Des pleurs de femmes autours d'elle, elle constate qu'elle n'était pas seule, pas la seule à être dans cet état-là.

Une odeur de soufre envahit toute cette pièce, où endroit. Elle ne sait pas où elle se trouve à vrai dire, tout est confus dans sa tête. Elle essaye de se rappeler des derniers événements...

Elle se souvenait d'être sortit de sa maison pour rejoindre son lycée.

D'ailleurs, elle avait un examen d'oral à passer, et en plus elle devait rejoindre son petit ami Léo. Sur la route du lycée, elle avait reçu un appel de sa sœur, sa sœur jumelle, ensuite une grosse voiture s'était arrêtée devant elle, et des bras l'ont entraînée à l'intérieur.

Elle se souvenait de cette sensation, la sensation d'être asphyxier à cause du chloroforme avec lequel on l’avait étouffé à l'aide d'un chiffon.

Elle s'est fait kidnapper !

Kidnapper ?

Oh mon dieu, mais par qui ?

Pourquoi ?

Qui lui voulait du mal ?

Perdue dans ses milles et une question, une porte, une porte de garage s'ouvre, en faisant un vacarme dans ce noir silencieux qui la sort de sa rêverie. Elle ferme les yeux à cause de la lumière aveuglante qui a envahi la pièce subito presto.

Trois...quatre...cinq...non, dix ! Dix silhouettes d'hommes entrent dans ce garage songe-t-elle.

Aussi robustes les uns que les autres, ils s'approchent avec des sourires à lui donner des frissons et pas dans le bon sens. Ce n'est pas des sourires bienveillants. Oh non, c'est plutôt des sourires sadiques, de simples sourires qui en disaient long sur sa situation à venir.

- Bonjour mesdemoiselles ! Crie l'un d'entre eux, avec un ton presque ironique.

Il est grand, il a une carrure d'ours, il a les cheveux mi-long, un air latino, même son accent le trahit, mexicain peut être ? Ses yeux sont d'un noir obscure, il doit avoir environs vingt-six ans, il fait peur, très peur même.

Keyra détourne le regard afin de croiser ceux des autres filles, mais quand elle aperçut sa sœur jumelle, elle failli manquer d’air.

Sans même avoir le temps de parler ou riposter, l'homme en question avait repris la parole.

- Tout d'abord, il est important que vous oubliiez votre vie passé, vos parents, vos familles, vos proches et même vos amis. Tout ça, c'est du passé. Votre nouvelle vie commence maintenant, dit-il avec sarcasme.

Tous les autres hommes sourient, sauf un, un qui avait le regard gravé sur elle.

Il est grand, robuste, il a des épaules larges et fortes. Sur ses bras elle pouvait constater des veines bleues. Ses cheveux sont en bataille et d'un bruns foncé, presque noir, ses yeux...ses yeux, sont d'un gris métallique à couper le souffle, il l'a transperce avec ses yeux pénétrant. Troublant, non ? Oh non, le mot est faible pour décrire ce qu'elle ressentait à cet instant.

Elle détourne le regard vers sa sœur.

Keyra et Mélanie sont bien des sœurs jumelles. Elles ont un seul point de différence.

Leur physique.

Keyra ressemble à leur père, ses cheveux sont d'un blond très clair, ses yeux émeraude sont en forme d'amande.

Sa sœur ressemble énormément à leur mère, ses cheveux sont roux, et ses yeux du même vert que ceux de sa sœur. Hormis la couleur des cheveux, les deux sœurs sont identiques.

Malgré leur ressemblance physique flagrante, leurs caractères est bien différents. Le feu et la glace. Mélanie est du genre gentille et première de sa classe. Elle est aimable, humble, modeste, studieuse, altruiste et courtoise. Elle est la fierté de ses parents. Toute la différence de sa sœur Keyra, qui est très intrépide, insolente et audacieuse. Elle ne recule devant rien. Une vraie petite peste quand elle s'y met. Elle séchait ses cours. Elle sortait tous les soirs en boîte avec ses amis. Elle était le cauchemar de ses parents. Mais derrière toute cette arrogance, un grand cœur se cache à l'intérieur.

Keyra reporte son attention vers cet inconnu qui n'arrête pas de la fixer avec un sourire étrange. Qui est-il ?

Pourquoi (elles) ?

C'est quoi cet endroit ?

L'homme à la carrure d'ours a repris la parole.

- C'est très simple, chacune d'entre vous appartient à l’un d'entre nous. Vous nous appartenez, votre vie nous appartient et vos corps nous appartiennent. Vous n'avez aucune échappatoire. Je vous conseille donc, de vous habituez très rapidement à ce petit changement !

Petit changement ? Il est sérieux ? C’est qu’oublier notre vie n’est qu’un petit changement.

- Des questions ? Demande-t-il ironiquement avec sadisme.

Les autres hommes commencent à rire, comme-ci leur chef venait de faire ou dire une blague.

Une fille décide de parler. Elle doit avoir deux ou trois ans plus que les jumelles.

Elle est brune, avec des yeux très clair, elle parle français avec un accent anglais, d'où ses origines peut-être.

- Et...et si on refuse de s’y habituer ? Dit-elle confiante.

Dévoilant son fort caractère.

Le gars éclate de rire en la regardant avec mépris.

- Ce n'est pas un choix ma jolie. Soit tu t’y habitue, soit...Non en fait, tu vas t’y habituer je t'en fais la promesse, dit-il en faisant allusion à la violence.

Peut-être.

Ou pas.

Keyra se sent perdue et déboussolée. Elle souhaite juste une chose. Fermer les yeux et les ouvrir en se réveillant dans sa chambre, allongée sur son lit faisant la grasse matinée, et non pas se réveiller dans un asile de fou.

Quelque chose est sûre constate-t-elle. Ces hommes-là, sont violents, sadiques, psychopathes. Peutêtre même des violeurs, qui sait ?

Elle en était certaine.

Alors que Keyra fait du mieux qu’elle peut pour cacher ses émotions, pour ne pas sombrer.

Mélanie est effrayée et tétanisée. Étant la plus fragile des sœurs. Elle sent ses larmes couler. Elle contemple cet endroit avec crainte. Avec tous ces hommes mauvais, et inhumains. En passant son regard sur ces derniers, la belle rousse constate que l'un d'entre eux la fixait.

Il est beau constate-t-elle, ses cheveux sont d'un châtain clair, ses yeux sont bleu, ou peut être vert, il est grand, très grand et musclé. Il a une barbe naissante de quelques jours. Il la fixe sans répit, par reflex elle détourne son regard.

Non, elle n'est pas aussi courageuse que sa sœur. Ses larmes ne s'arrêtent pas, tandis qu'elle voit sa vie détruite.

Keyra a déjà élaborée un plan pour s'évader de cet endroit. Oui leur caractère sont distinct, mais peux être que cela sera un atout pour elles.

Le latino claque des mains, et chacun des hommes se rapprocha d'une fille, comme s'il savait qui était pour qui. Alors tout ça, était planifier songea Mélanie. Ce n'était pas une coïncidence...