Depuis son retour du centre commercial, Astrid n’avait pas quitté sa chambre une seule seconde. Malgré la somptuosité des robes qu’on lui avait offertes, aucune ne trouvait grâce à ses yeux autant que celle qu’il lui avait tendue le matin même. Elle la tenait contre elle avec l’ardeur de quelqu’un qui se cramponne à une bouée en pleine tempête. Alors qu’elle se perdait dans ses pensées, Mattie fit irruption dans la pièce, sans la moindre gêne, sans frapper. Le sursaut d’Astrid fut immédiat. — Madame, se rappela-t-elle juste à temps. Mattie lui avait expressément interdit de l’appeler autrement. — Eh bien, ce sont donc les robes qu’on t’a achetées ? lança Mattie, les mains croisées dans le dos, un sourire moqueur accroché à ses lèvres. — Oui… oui, répondit Astrid, une angoisse rampante

