Chapitre 3

719 Words
EVA Je le suis, du moins je suis le mouvement et le son de ses pas. Je ressens tout jusqu'au plus profond de mon âme comme si lui et moi ne faisions qu'un. Je ne connais ni son prénom, ni son nom et encore moins son visage. Pourtant, je l'imagine beau, grand et musclé. Le genre de garçon qui fait chavirer les cœurs, que toutes les filles veulent mais qui ne voit qu'une seule d'entre elles. C'est la première fois que mes pensées divaguent autant et je me demande si ma louve n'est pas en chaleur. Cela lui est arrive peu de fois et quand c'était le cas nous étions toujours seules.  Un bruit se fait entendre sur ma gauche, je pivote, tendue, immobile. Vu l'écho, je me rends compte que nous sommes déjà arrivée chez eux, je n’etais vraiment pas loin de leur territoire, c’est sûrement pour cela qu’ils m’ont entendu ou senti. Je sens la présence d'une femme mais elle ne semble pas être n'importe qui car, dès l'instant où je la sens dans la pièce, un lourd silence se fait ressentir. C’est pesant et très tendu comme atmosphère, je ne me sens pas à ma place. Je sens le souffle court de celui qui tient mon bras, j'entends le cœur effréné de l'homme qui fait divaguer mon esprit. Nous sommes tous les trois, de marbre, silencieux.  - Qui est-elle ? Dit-elle en appuyant sur chaque mot. - Une inconnue qui, comme tu le vois, n'est qu'une âme en peine. Elle est blessée et je l'ai ramené avec nous. - J'en ai plus qu'assez que tu ramène des personnes ici et que... - STOP ! Je suis l'Alpha ! D'une part, tu me dois le respect mais d'autre part, tu n'es rien ici. Alors baisse d'un ton, et immédiatement ! Hurle-t-il. Un léger « Oh » est étouffé, je suppose qu'il vient de la femme. À comprendre sa réaction, cela doit être la première fois qu'il lui parle de cette façon. Le silence se fait d'autant plus lourd. Je ne sais pas où me mettre mais par automatisme, mes mains cherchent quelque chose sur lesquelles je peux m'appuyer. Je fais de lents et minuscules pas afin que personne ne perçoivent mes déplacements. Soudain, ma main se pose sur une surface chaude. Il me faut quelques secondes pour comprendre que durant ma tentative de fuite je n’ai fais que me rapprocher de l’Alpha. LUKE Je ne supporte plus cette fille à papa. Elle ne se rend toujours pas compte qu'elle et moi sommes absolument rien de plus que de simples amis, que je la respecte uniquement parce que je connais son père depuis tout jeune, qu'il m'a appris beaucoup de choses. Quelle idée doit se faire la jeune femme de cette situation ? De son point de vue, elle doit penser qu'Adrianna et moi sommes ensemble ou pire encore que je suis un Alpha faible a qui l’on peut s’adresser sur n’importe quel ton, je me dois de lui expliquer les choses. Alors que je reporte mon attention sur elle, je la vois se déplacer. Ses mouvements sont infimes mais assez pour que je sois hypnotisé par ses hanches qui se balancent. Elle se rapproche de moi mais je suis certain qu'elle ne le veut pas. Elle semble plutôt chercher à trouver une table ou un objet afin de matérialiser la pièce où pire elle cherche peut être à fuir cette situation. Au bout de quelques secondes, elle pose ses mains sur mon bras. Ma peau devient brûlante, un flux électrique passe de sa peau à la mienne. Immédiatement, j'en veux plus, je veux toucher sa peau. Mais elle retire violemment sa main, rougissant. - Oh. Excusez moi, dit-elle silencieusement. - Ne t'excuse pas, dis-je d'une voix rauque. Elle relève la tête, son souffle se coupe. Entendre ma voix la déstabilise, je le vois bien, pourtant je ne peux m'empêcher de vouloir jusqu'ou ce contact peut aller et ce que je peux en ressentir, ce qu'il signifie, ce pourquoi nos corps semblent vouer l'un à l'autre. J'aimerai comprendre pourquoi cette femme que je ne connais depuis à peine une heure me rend aussi fou.
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