chapitre 8

1009 Words
« mademoiselle, jusqu’à ce que nous ayons des preuves concrètes de votre innocence, nous allons vous garder ici.» « ça n’a pas de sens tout ça. C’est l’avocat de monsieur Lutero qui m’a amené chez Felix. A quel moment je me suis arrêtée pour acheter du somnifère dites-moi. C’est une accusation infondée de la part de mon mari et je ne le supporte pas. je veux un avocat.» « sauf que le meilleur ami de votre mari en a décidé autrement. On ne vous attribuera aucun avocat. » Elle se calma et se laissa trainer par eux. Elle n’avait qu’à supporter en espérant qu’ils allaient la faire sortir de la très rapidement. Quand on la jeta dans sa cellule, elle regarda l’endroit n’arrivant toujours pas à croire. Quelques heures plus tôt, elle était encore la jeune femme qui rêvait d’une vie loin de Séville et de sa famille. Elle rêvait de trouver un bon travail et de trouver un jour l’amour mais tout était à l’eau et pire encore l’amour. Penser à sa mère faisait surgir des mauvaises pensées dans sa tête et pourtant, elle ne cessait de se dire que si seulement cette dernière était là, elle aurait pu l’orienter, elle aurait pu la sauver de cette situation comme Paula n’avait pas hésité de protéger sa fille. tout ce qui les intéressait, c’était leur bonheur lié à l’argent mais sa vie importait très peu pour eux. Faire la cellule un jour, se voir menotter un jour était ce qu’elle n’aurait jamais imaginé et pourtant c’était le cas. Elle allait périr en prison si son mari le décidait et son meilleur aussi. Etait-ce son karma pour avoir tué sa mère comme le disait Paula ? Elle avait cru par le passé qu’elle le disait toujours juste pour lui faire du mal parce que sa mère était la femme avec laquelle son mari l’avait trompé. Elle avait fait ses premiers pas, prononcé ses premières paroles auprès de cette femme qui la méprisait déjà même quand elle était bébé. Elle avait proposé plusieurs fois à son père de la faire adopter et de la laisser dans un centre pour enfant mais ce dernier avait refusé et pour le prix de ce refus, elle subissait ses injures et ceux de sa fille, elle devait tout faire à la maison sans jamais se plaindre. Elle avait un jour espéré que ce dernier puisse lever le petit doigt mais il faisait mine de ne rien constater et c’était comme ça que ça persistait. Sa vie au collège avait été son pire cauchemar. Elle se devait d’apprendre les cours de la classe supérieure parce que Célia avait deux ans de plus qu’elle mais c’était à elle de faire ses devoirs chaque jour et s’assurer qu’elle n’ait pas de sous note. Elle avait frôlé le surmenage un temps mais pour avoir un semblant de paix, il fallait qu’elle domine cette situation. Une vie d’adolescente, elle ne l’avait jamais eu et ne savait pas à quoi ça pouvait ressembler. Tous les garçons au lycée la voyait comme une moins que rien à cause de sa sœur qui ne manquait aucune occasion de l’humilier. Si ce mariage par convenance avait été avec un homme normal et riche, elle était certaine que ça aurait été sa sœur à sa place comme toujours. Aucune souffrance ne la surprenait mais elle préférait encore en subir au lieu de rester enfermée. « j’ai entendu pour quelle raison vous êtes ici, mademoiselle», lui dit la gardienne. Elle la regarda mais ne dit rien. C’était normal qu’elle le sache et parce que les informations allaient très vite et d’ailleurs, si Hugo le voulait, tout l’Espagne pouvait savoir qu’elle voulait tuer son mari. Ça ne lui coûterait rien du tout. « je n’ai jamais vu à quoi ressemble cet ami de monsieur Lutero mais il tient beaucoup à lui et des hommes comme ça, j’en ai vu dans ma vie. Des personnes qui ont mal et qui voudrait rejeter leur mal sur les autres. il vous faut simplement la bonne stratégie pour le dompter.» Le dompter ? elle ne savait pas de qui elle parlait mais ces deux hommes étaient indomptables comme des lions. Qui aurait cru que Félix soit capable de monter une histoire pareille que la police croie même vraie ? pour son ami, c’était pire. « je parle de votre mari. D’après un magazine, cet homme est paralysé et aveugle depuis trois ans. Vous pouvez simplement imaginer ce que ça fait de rester sur place et dans l’obscurité pendant autant de temps ? il a peur que vous ayez pitié de lui. il a peur et vous puissiez y arriver si vous voulez un jour vous en aller en paix.» Une astuce qu’elle lui proposait. Jusque-là, elle avait tout fait pour qu’il sache qu’elle le comprenait, elle avait été naturelle avec lui mais il ne voulait pas de sa bonté qu’il prenait certainement pour de la pitié. « je peux avoir le nom de ce magazine je vous prie ? je dois savoir des choses à propos de mon mari.» C’était vraiment déplorable. Vouloir connaitre son mari en lisant un bout de la presse alors qu’il était encore en vie et qu’il pouvait la renseigner sur tout ce qu’elle souhaitait savoir. « je suis désolée mais l’agence a fermé juste quelques heures après la publication de ces informations. Parfois, je me demande si Felix Alvarez n’est qu’un simple handicapé comme il le laisse croire. Il cache bien des secrets et si j’étais vous, je n’hésiterai pas à creuser.» Elle ne voyait pas quel secret il pouvait bien cacher. Il ne voulait tout simplement pas se montrer au monde entier à cause de son état de santé et pire encore parce qu’il ne pouvait pas avoir la possibilité de voir avec quels yeux les gens le regardaient. Elle lui en voulait mais elle ne pouvait pas le blâmer. Il avait besoin de se rassurer et lui seule pouvait y arriver parce que seul ce qu’il ressentait au fond de lui pouvait être vrai.
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