20 Une nuit, pendant une halte, nous nous aperçûmes que Durutte avait disparu. Malgré la rancune que je lui gardais, je dis qu’il fallait revenir sur nos pas. Il était peut-être tombé de fatigue. Si nous étions à sa place, nous serions bien contents qu’on ne nous abandonnât pas. Mes camarades avec mauvaise grâce dirent que j’avais raison. Nous retournâmes en arrière. Nous avions fait quelques centaines de mètres que des murmures commencèrent à s’élever. On n’arriverait jamais avant l’aube à l’étape que nous avions fixée. Durutte, que nous croyions resté en arrière, était peut-être en avant. Labussière criait : « Durutte, Durutte… » Je le priai de se taire. Si Durutte était tombé d’épuisement, il était bien incapable de répondre. « Il s’est peut-être tout simplement perdu », dit-on. «

