5 Quatre jours plus tard, nous arrivions dans la grande villa barricadée comme un blockhaus, qui servait de cantonnement à tous les prisonniers travaillant à la nouvelle voie. Le lendemain matin on nous rassembla derrière la maison, dans un terrain assez vaste entouré de barbelés et semé de cailloux. Le jour se levait à peine et la pluie tombait. Nous formions à peu près l’effectif d’une demi-compagnie, car en dehors du détachement que j’avais désigné, de nombreux prisonniers se trouvaient déjà là, venus soit de Biberach, soit des deux autres camps situés dans les environs. Rien n’est plus pénible que de se retrouver ainsi, entre Français, si loin de son pays et pourtant si étrangers les uns aux autres. Nous formions un carré. Du côté qui nous faisait face partit un cri à l’adresse de R

