6 Très peu de temps après cependant, une crainte vint assombrir ma joie. Je me demandais sans cesse si les gardiens n’avaient pas songé, eux aussi, à ce détail, s’ils n’avaient pas pris des précautions que nous ignorions, s’ils ne faisaient pas coïncider une de leurs rondes avec le passage du train. J’essayais de le savoir en me levant la nuit et en allant coller l’oreille à la porte de notre chambre pour tâcher de surprendre, le vacarme de l’express évanoui, un bruit de pas. Je n’entendais rien. Je n’en recommençais pas moins chaque soir le même manège, car je n’étais toujours pas tranquille. Bientôt mes craintes se calmèrent. La surveillance dans un camp ou dans une prison n’est jamais faite avec la conscience et la minutie que nous apporterions, nous, à surveiller une personne qui nou

