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2425 Words
Je n’arrêtais pas de penser à la fête d’anniversaire de la maman d’Adams. J’aurai aimé pouvoir y assister mais juste par curiosité. Corinne y est ça c’est sûr. Elle doit être en train de contrôler les moindres faits et gestes de son petit ami. Le simple fait d’y penser me rendait profondément jalouse… Nelly m’avait envoyé un message pour me dire que sa mère lui avait demandé de passer chez elle. Parlons un peu d’Yvette. En effet, Yvette est née à Cocody en Côte d’Ivoire. Déjà adolescente, c’était une fille très naïve. Elle se croyait plus maline que les autres, or, au fond, c’était celle qui se faisait tout le temps berner, en amitié comme en amour et malheureusement elle ne retenait que rarement la leçon. Yvette avait une forme très généreuse et était très charmante. Elle attirait beaucoup les regards. C’était la fille avec qui tout le monde voulait sortir à l’époque. Elle avait une tonne de prétendants mais elle n’était pas très douée en matière de choix. Elle préférait les gars célèbres et beaux. C’est ainsi qu’elle se mit à sortir avec Didier. Son voisin d’en face qui avait abandonné ses études pour se consacrer à sa passion : le basket. Quand Didier et Yvette ont commencé à sortir ensemble, il était encore au lycée. Ce n’est qu’un an après qu’il vint confier à sa copine que ses parents étaient en train de rassembler tous les documents qu’il fallait afin qu’il puisse poursuivre sa scolarité aux USA et intégrer une école de basket pour devenir pro un jour. Lorsque tous les papiers furent disponibles, Didier invita sa dulcinée à passer la journée chez lui étant donné que ses parents devaient se rendre à un mariage dans un village. Didier commanda une grande pizza puis acheta à boire. Après avoir bien mangés et digérés, il prit Yvette par la main et ils montèrent dans sa chambre. Il la fixa longuement avant de lui dire : -DIDIER : Bébé, mon vol est prévu pour très tôt demain matin, donc considères cette journée comme un au revoir. Si tu savais combien je t’aime et j’ai peur de te perdre. La distance n’est pas facile à gérer et je sais que tu es le genre de fille très courtisée. Je voudrai que tu me prouves que tu m’aimes réellement et que tu me seras toujours fidèle. -YVETTE : Mais mon amour tu sais que je t’aime plus que tout. De quelle autre preuve d’amour as-tu besoin ? -DIDIER : Je veux qu’on passe à l’acte. Je veux être ton premier et ton dernier. -YVETTE : Je ne suis pas prête pour cela et tu le sais. En plus, mes parents me tueraient s’ils savaient que je l’ai fait avant le mariage. Tu sais comme ils sont. -DIDIER : Si tu ne leur dis rien, ils ne le sauront pas. Laisse tomber. Moi qui croyais que tu m’aimais. Je me suis trompé sur toute la ligne. Combien de filles me proposent d’entretenir des relations sexuelles ? Je les envoie toutes balader mais aujourd’hui, je regrette. Je voulais que nous restions unis à vie, c’est tout. Viens je vais te payer le taxi, tu vas rentrer comme ça je vais faire mes valises. -YVETTE : Non je ne veux pas rentrer, je veux rester avec toi. Tu t’en vas mon amour et je ne sais pas quand est ce que je te reverrai. Tu as raison. J’accepte de f***********r avec toi bébé. Je t’aime et je veux que tu sois mon premier et mon dernier. -DIDIER : Non ma chérie, je ne veux pas que tu le fasses par contrainte. Je veux que tu le fasses par amour, par envie et certitude. -YVETTE : C’est par amour, et tout le reste je te jure. Stp, ne perdons pas de temps. Didier se leva, tira ses rideaux puis alla chercher deux bougies en bas. Il voulait que sa chambre désordonnée ait un peu l’air d’une chambre d’hôtel, même si elle était loin de l’être. Et c’était parti, Yvette avait accepté de se donner à son homme. Elle eut un peu mal mais elle ne pouvait que supporter la douleur sans se plaindre. Ses parents ne devaient surtout pas soupçonner quelque chose. Elle n’arrêtait pas de serrer Didier. C’était la toute première fois qu’ils devaient se séparer, aussi longtemps. Elle appréhendait beaucoup la relation à distance. Mais Didier avait tout fait pour la rassurer ; Il lui promit de demander sa main, dès sa première signature avec un club, une fois là-bas. Il offrit à Yvette un de ses pull-over de marque afin qu’elle le garde et puisse sentir son parfum même si les kilomètres les séparent. Yvette pleura. C’était dur. Elle ne voulait pas lâcher son copain qui essaya de la consoler par tous les moyens. Il l’accompagna prendre un taxi puis le paya directement. Yvette n’avait regretté aucune minute de son moment d’intimité avec Didier. Elle était dingue de lui. Elle se disait que leur relation était acquise d’office étant donné qu’elle venait de lui offrir ce qu’elle avait de plus cher. Elle rentra chez elle et fit comme si de rien n’était. Sa mère l’attendait au salon : -LA MÈRE D'YVETTE : Où étais-tu ? Nous t’attendions pour aller à la messe. Ton père a été obligé de nous devancer. Tu savais pertinemment qu’il y avait répétition. Où étais-tu ? -YVETTE : Pardon maman. Le prof nous a donné un devoir très compliqué à faire et j’ai dû rester à l’école pour qu’une camarade puisse m’aider. -LA MÈRE D’YVETTE : Hum, faudra expliquer ça à ton père. Il est parti très mécontent. Allons-y. Yvette s’exécuta donc. Elle resta avec ses parents à l’église pratiquement deux heures de temps. Pendant ce temps-là, Didier se rendit à l’aéroport, accompagné de ses parents… Le temps passa et Didier et Yvette vivait leur histoire à distance, même si le décalage horaire ne rendait pas les choses faciles. C’était très dur pour Yvette, Didier lui manquait terriblement. Elle n’avait plus goût à rien et ne mangeait presque plus. Elle fut tellement faible qu’elle en tomba malade. Un matin, elle fit un malaise en plein cours de Mathématique. Elle fut transportée jusqu’à l’infirmerie. A son réveil, le médecin lui demanda ce qui n’allait pas. Elle dit qu’elle se sentait très fatiguée et qu’elle n’avait plus vraiment d’appétit et que c’était sûrement le palu. Le docteur lui demanda de faire quelques analyses urgemment et lui fit un bon de sortie afin de pouvoir justifier son absence. Il y avait un poste de santé à deux pâtés de rues de l’école alors c’est là-bas qu’Yvette se rendit afin de faire au plus vite les analyses demandées par le médecin. Il y avait énormément de monde. Elle expliqua à l’une des urgentistes qu’à la suite du malaise qu’elle avait fait en classe, on l’a envoyée ici pour faire des examens et les ramener au plus vite au médecin de l’école. La jeune dame prit le soin de l’accompagner jusqu’au labo en leur expliquant que c’était une urgence. On lui préleva rapidement du sang avant de lui demander de patienter trente minutes pour les résultats. Une fois qu’elle les ait obtenus, elle courut les amener au médecin. Ce dernier les observa minutieusement avant de dire : -LE MÉDECIN : Il n’y a pas d’anémie. Le calcium et le magnésium aussi sont OK. En revanche, les analyses révèlent que vous êtes enceinte. Yvette faillit tomber à nouveau dans les vapes dès qu’il prononça le mot « enceinte ». Non cela ne pouvait-être vrai. Sa famille étant très croyante comment prendrait-elle cela ? Ses règles étaient tellement peu régulières qu’elle n’avait rien vu venir. Elle pensait que c’était juste un retard comme tous les autres mois. Elle resta bouche bée. Le médecin lui poursuivit : -LE MÉDECIN : Il faudrait que je m’entretienne avec vos parents. Vous êtes encore en scolarité alors une grossesse risquerait de perturber vos cours. Il faudrait que nous trouvions le moyen de sauver ce qu’il reste de votre année en cours. Yvette ne l’écoutait plus, non. Comment allait-elle annoncer cela à ses parents ? Elle n’était pas inquiète quant à la réaction de Didier car ils s’aiment et c’est la seule chose qui comptait pour elle. Yvette expliqua au médecin qu’elle allait de ce pas rentrer chez elle et informer ses parents. Elle n’en fit rien. Elle ne pouvait pas se permettre de débarquer chez elle avant l’heure de la descente. Ses parents seraient capables de téléphoner au proviseur pour vérifier si elle avait bien été à l’école. Elle alla donc se poser dans un maquis puis envoya un message à son amoureux : -YVETTE : Bébé, j’ai fait un malaise ce matin à l’école et le médecin m’a demandé de faire des examens. Je ne sais pas comment te le dire, mais je suis enceinte. Tu t’imagines ? nous allons avoir un bébé. Appelle-moi dès que tu peux stp. Je t’aime. Elle n’arrêta pas de regarder son téléphone car elle attendait impatiemment l’appel de Didier. Quand vint son heure réelle de descente, Yvette rentra tranquillement chez elle. Sa mère était dans la cuisine en train de préparer le dîner. Dès qu’elle entendit sa fille rentrer elle lui dit : -LA MÈRE D’YVETTE : Ma chérie, c’est toi ? -YVETTE : Oui maman, je vais me changer et je redescends t’aider. Alors qu’Yvette se déshabillait dans sa chambre tout en continuant à épier son téléphone, elle entendit la sonnerie retentir avec insistance. Elle se dit que c’était sûrement son père qui avait oublié ses clés. Cette hypothèse fut tout de suite mise de côté quand elle entendit des cris. Prise de panique, elle descendit les escaliers en vitesse pour voir ce qui se passait. Et c’est là que tout bascula. Les parents de Didier étaient là et ils n’avaient pas l’air contents du tout. Sa mère ne cessait de crier : -LA MERE DE DIDIER : Votre dévergondée de fille, matérialiste et égoïste, veut faire croire à mon fils qu’elle attend un enfant de lui, tout ça pour gâcher sa carrière de basketteur. Je lui ai toujours dit que c’était une opportuniste mais il refusait d’y croire. Elle n’a qu’à donner le nom de celui qui l’a réellement engrossée car mon fils nie avant entretenu tout rapport s****l avec elle. -LE PÈRE DE DIDIER : Et il n’en est pas question que l’on vous donne un sou. Avant même que la mère d’Yvette eut le temps de broncher, son mari arriva. Il avait tout entendu. Il se sentait humilié et trahi. Il regarda calmement les parents de Didier puis leur dit : -LE PÈRE D’YVETTE : Veuillez sortir de chez moi ! Nous n’avons pas besoin de votre argent. Allez-vous-en ! Rassurés par les propos du père d’Yvette, les parents de Didier s’en allèrent. Le père claqua la porte, s’avança vers sa fille puis la gifla avant de lui dire : -LE PÈRE D’YVETTE : Que n’avons-nous pas fait pour toi ? Nous t’avons enseignée la bible. Nous t’avons inculqué de bonnes valeurs et toi tu nous remercies en faisant un enfant hors mariage ? -YVETTE (en larme) : Papa ce n’est arrivé qu’une fois je te jure. Une seule fois. -LE PÈRE D’YVETTE : Pour cinq minutes de plaisir, tu as ruiné ta vie ? Prends toutes tes affaires et fiche immédiatement le camp de chez moi. Le bâtard que tu portes ne grandira pas sous mon toit. La mère d’Yvette se mit à genou pour supplier son mari de ne pas jeter leur fille dehors. Où irait-elle ? Yvette essaya de téléphoner à Didier mais il ne répondit pas. Et elle n’eut plus jamais de nouvelles de lui. Avait-il vraiment nié le fait qu’il soit le père de l’enfant que portait Yvette ? Avait-il été influence par ses parents qui avaient peur de voir la carrière de leurs fil ruinée ? Yvette dormait sur les tables du marché. Un jour, une femme la vit en pleine nuit arpenter les routes avec son gros ventre et l’accueillit chez elle. Elle l’aida, l’épaula jusqu’à la naissance de sa fille. Cette bonne dame s’appelait Nelly. Yvette lui donna le nom de sa fille. Dès que sa fille eut un an, Yvette se mit à chercher du travail afin de pouvoir subvenir aux besoins de son bébé mais encore de cette brave femme aux revenus modestes qui lui avait tout bonnement ouvert les portes de son foyer sans rien attendre en retour. Elle fut recrutée quelque mois plus tard par une entreprise canadienne venant d’ouvrir au Sénégal comme Assistante de Direction. L’activité ne marchant pas très bien à Dakar, le boss décida de fermer boutique et de juste maintenir son siège à Montréal car il y faisait beaucoup de profits. Conscient du potentiel de son assistante, il lui proposa de l’y suivre en lui proposant un meilleur poste et un contrat d’expatrié. C’est ainsi qu’elle s’y retrouva avec sa fille. Elle fit la connaissance de son mari dans le cadre du travail. Et vous connaissez la suite de l’histoire. Vous savez désormais comment Yvette est devenue l’épouse d’un milliardaire. Nous aimons juger les gens mais il est important de noter quelque chose : nous ignorons toutes les batailles qu’elles ont dû mener jusqu’à en arriver là… Depuis mon arrivée ici, je me posais beaucoup de questions : est ce que Dieu veut me tester c’est la raison pour laquelle il a mis Adams sur mon chemin ? Est-ce une épreuve ? Depuis le premier jour où j’ai posé le regard sur celui d’Adams, j’ai ressenti comme une légère décharge électrique. Je ne saurai comment l’expliquer. Ce n’est pas que je l’aime, mais j’aime sa compagnie. J’aime l’intérêt qu’il montre quand je lui parle de moi, j’aime sa manière de vouloir me protéger mais il y a un grand mais : je déteste les pensées qui commencent à traverser mon esprit depuis que je le connais. Je ne suis pas une mauvaise fille, je le promets. Avant même que je n’arrête me torturer l’esprit, je reçus un message d’un numéro que je ne connaissais pas : -INCONNU : Bonsoir la plus belle. Je m’ennuie à cette satanée et interminable fête. Ça te dit de discuter un peu ? Adams. Vous voyez ? A chaque fois que je pense à lui ou que je culpabilise c’est comme s’il le sentait et apparaît devant ma porte ou m’envoie un sms alors que je ne lui ai jamais donné mon numéro : coup du sort ou ruse du diable ?
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