V DEUX HOMMES SUR LA PISTEEn m’éveillant, le corps rompu, les yeux gonflés, j’hésitai à reconnaître la misérable chambre de l’hôtel Victoria. Comme un nageur qui croit reprendre pied et ne trouve pas la terre ferme, mon esprit n’arrivait pas à s’accrocher à la réalité de cette fenêtre grillée, de ces murs sordides. Carvès m’empêcha de replonger, dégoûté, dans l’abîme du sommeil. Il était assis au pied de mon lit, frais, l’œil vif, avec le sourire à la fois plein de réserve et de contentement des gens qui vont vous annoncer une nouvelle sensationnelle. — Je suis sur une piste, — me dit-il. — Peut-être ne suis-je pas seul à la suivre cette piste, mais no matter ! Je me charge du reste. Il fait bon vivre, mon petit. Je me sens tout à fait dispos pour aller faire un tour dans la jungle. Tu

